Comme un petit vent de ras-le-bol
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Les choses sont peut-être allé un peu vite alors récapitulons brièvement.
En 2024, l’État français a salement dérapé sur son budget. Son gouvernement a changé rapidement. Deux fois. Tous les indicateurs économiques du pays ont viré gentiment au rouge et toutes les forces vives du pays s’accordent à dire que les Français subissent la pression fiscale la plus forte du monde. Les services publics sont en berne, l’action de l’État frise le ridicule aux fers chauds et l’actuel gouvernement est essentiellement piloté à vue par un petit opisthobranche rigolo.
Ce dernier a donc décidé d’augmenter les déficits, d’augmenter la dette et d’augmenter la pression fiscale parce qu’après tout, pourquoi pas ?
Ainsi, les seuils à partir desquels les auto-entrepreneurs devront reverser la TVA collectée à l’État ont été judicieusement abaissés.
Même si un petit délai a été introduit un peu avant le vote budgétaire pour éviter de déclencher un mouvement de colère des auto-entrepreneurs qui aurait pu, hypothétiquement, forcer la main de certains députés et faire basculer la censure du mauvais côté, il apparaît à présent que le pied nickelé en charge du ministère de l’Économie a bel et bien confirmé ces nouveaux seuils de déclenchement de la déclaration de TVA qui concerne dont des dizaines de milliers d’auto-entrepreneurs.
Cela n’a été une surprise que pour les quelques naïfs qui croient encore les déclarations apaisantes des chargés de communications des politiciens. Et tout compte fait, on se dirige vers l’impact économique le plus violent depuis les confinements de 2020 : l’État provoque décidément plus de dégâts qu’un virus et on peut s’attendre à une vague assez forte de dépôts de bilan de ces micro-entreprises.
Les réactions se multiplient depuis sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels. Ce sera en pure perte : la mesure, dévastatrice, restera et garantira que les petites entreprises vont rapidement péricliter dans le pays.
Rassurez-vous : les grandes entreprises et les gros patrimoines ne sont pas oubliés puisque l’Assemblée a, dans la foulée, adopté en première lecture la taxe Zucman, taxe plancher de 2% sur le patrimoine ce qui poussera vigoureusement ceux qui y seront assujettis à bien vite se tirer de cet enfer socialiste, détruisant avec leur départ emplois et perspectives de développement.
Si l’on ajoute le projet de l’Exécutif, toujours pas abandonné et régulièrement remis sur la table, de taxer à hauteur de 40% les entreprises françaises réalisant plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, on comprend que toute la classe politique du pays, d’un côté à l’autre de l’hémicycle, est entièrement (socialiste) convaincue qu’il va falloir ponctionner, taxer, confisquer et fiscaliser tout ce qu’on peut avant la faillite.
C’est donc assez logique qu’on commence à entendre de plus en plus distinctement des couinements.
Bien sûr, les auto-entrepreneurs sont les premiers à émettre des gémissements, mais ils sont rapidement rejoints par tous les chefs d’entreprise qui constatent l’avalanche maintenant ininterrompue de complications bureaucratiques débiles en plus d’une taxation devenue folle.
Il faut dire que les différents tsunamis de « simplification » qui ont heurté la France ces dernières années se sont tous traduits par ce à quoi on peut s’attendre après des tsunamis : des torrents de boue, des destructions étendues, des victimes par milliers, et des fonctionnaires, tampon encreur à la main, parcourant les ruines à la recherche d’un cerfa à tamponner jusqu’à la mort.
Souvenez-vous de la « réforme » des régions qui devait permettre d’économiser quelques deniers publics : réalisée sous Hollande avec tout le brio qu’on pouvait espérer d’un dessert lacté, elle fête ses 10 ans et, avec elle, les Français ont pu recevoir une facture salée. Quasiment aucun des doublons n’a été supprimé, et la réforme ne s’est pas traduit par quelques économie que ce soit.
Souvenez-vous aussi de ce « choc de simplification » lancé par Éd l’épicier de Matignon en 2017, qui réclamait alors que toute nouvelle norme devait en supprimer deux anciennes. Aucune simplification ne fut enregistrée depuis. C’est un échec complet. Le seul fait que cette andouille barbue se croit encore capable d’envisager, sans rire, un prochain poste à l’Élysée donne une assez bonne idée de la cuistrerie de nos dirigeants politiques moyens.
Bref, les « réformes » n’en n’ont jamais été et les « simplifications » ne sont que des fanfreluches de communicants.
Les Français, bonnes poires, commencent tout juste à s’agacer : ils estiment dans leur grande majorité (71%) beaucoup trop payer d’impôts, ce qui est un euphémisme, constatent que le système social actuellement en place est beaucoup trop généreux, et sont de plus en plus nombreux (36%) à souhaiter une (vraie) réforme de fond en combles.
Chaque jour qui passe, les réseaux sociaux recueillent de nouveaux témoignages de ce ras-le-bol. Chaque jour qui passe, les internautes constatent, chiffres à l’appui, qu’on les baratine sur les destinations et l’usage des fonds publics, et réclament à la fois transparence et remise à plat de pans entiers d’un système dont tout indique qu’il est à bout de souffle.
Les questions sont simples : où partent les piscines olympiques de billets, les montagnes d’argent public ? Pourquoi lâche-t-on des fonds précieux dans des programmes loufoques (à l’étranger, dans des associations lucratives sans but et sans audit) au lieu de ces services publics directement utiles aux Français, et largement identifiés par tous (santé, éducation, régalien) ?
Les réponses des autorités sont systématiquement confuses, embrouillées, voire carrément mensongères et on lit déjà l’effroi sur les fronts moites de certains administrateurs, certains responsables politiques qui n’ont pas encore terminé de payer les traites de leur villa dans le Sud alors que l’odeur d’audits musclés se rapproche dangereusement.
C’est d’ailleurs sans surprise que les comptes (sur le réseau de Musk) qui évoquent ces questions simples (ici ou là par exemple) et ces réponses foireuses sont minutieusement scrutés par l’Élysée, qui comprend que les beaux discours officiels ne prennent plus.
Le mouvement est encore jeune, mais alors que la France s’approche chaque jour de sa faillite, il ne fait pas le moindre doute qu’il pose les vraies questions et ne pourra se satisfaire des réponses vagues et dilatoires des clowns en place.
- Source : Hashtable