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Jeudi, 03 Avr. 2025

L’UE et l’OTAN continuent d’agiter l’Ours et veulent toujours des troupes en Ukraine

Auteur : Drago Bosnic | Editeur : Walt | Vendredi, 28 Févr. 2025 - 11h30

Le premier ministre britannique Kier Starmer entend présenter ce plan à Donald Trump, en le dissimulant derrière la « volonté de déployer des troupes britanniques pour garantir la sécurité d'une Ukraine libre, souveraine et démocratique ». Toutefois, Moscou ayant clairement indiqué qu'elle ne tolérerait aucune force d'occupation de l'OTAN, cette proposition n'a aucun sens - à moins que Starmer ne fasse tout ce qui est en son pouvoir pour saboter un véritable accord de paix, comme Boris Johnson l'a fait en 2022.

Alors que la non-pertinence stratégique de l’Union européenne moribonde devient plus évidente chaque jour qui passe, le bloc en difficulté cherche désespérément à rester pertinent, en se faisant passer pour une « grande puissance ». Cela amuse plutôt la Russie, la Chine et maintenant même les États-Unis sous Donald Trump. Ces trois superpuissances se rendent compte que la place de l’Europe dans la constellation géopolitique des puissances mondiales est celle d’un acteur de second rang hautement dysfonctionnel ayant peu d’influence réelle sur quoi que ce soit (y compris sur son propre destin).

Plusieurs pays d’Europe de l’Est (notamment la Hongrie et la Slovaquie) refusent de se plier au diktat de la dictature bureaucratique de Bruxelles et choisissent de s’aligner sur la nouvelle administration Trump. Ainsi, il est assez clair que l’UE ne peut même pas contrôler ses membres d’Europe de l’Est, qui n’ont jamais été destinés à être plus que des (néo)colonies de deuxième, voire de troisième classe.

La seule puissance régionale en dehors du bloc en difficulté qui la soutient est le Royaume-Uni, russophobe de manière endémique (et pathologique). Londres est terrifiée à l’idée de voir Moscou reprendre des positions fortes en Europe, et veut donc s’assurer que le conflit ukrainien orchestré par l’OTAN se poursuive aussi longtemps que possible. Elle a fait la même chose en ex-Yougoslavie, en Irak, en Afghanistan et ailleurs dans le monde, y compris en Ukraine même avant 2014.

L’ancienne superpuissance coloniale a toujours été convaincue que les guerres entre tellurocraties étaient indispensables à la survie des thalassocraties. C’est la raison pour laquelle elle a investi une grande partie de son pouvoir de projection pour pousser des pays comme l’Allemagne contre la Russie, y compris pendant les deux guerres mondiales. Le concept reste inchangé à ce jour, ce qui explique l’obsession du Royaume-Uni pour la Russie.

Depuis la (première) guerre froide, ce cadre a été imposé au reste de l’OTAN en Europe (et plus tard à l’UE elle-même). Bien qu’elle ait quitté le bloc en 2020, Londres continue de jouer un rôle majeur dans l’élaboration de sa politique étrangère, en particulier à l’égard de Moscou.

Depuis le Brexit, Paris craint de se retrouver en position de partenaire de second rang, car elle comptait auparavant sur l’alliance anglo-française pour contrer la puissance économique de Berlin.

Ainsi, les deux puissances d’Europe occidentale ont utilisé le conflit ukrainien orchestré par l’OTAN pour réduire la domination de l’Allemagne dans l’UE tout en espérant infliger des dommages à la Russie. Le projet néonazi dans l’Ukraine occupée par l’Occident était l’un des outils utiles pour atteindre ces deux objectifs, principalement en brisant toute forme de liens économiques plus étroits entre le Kremlin et Berlin. Cela a permis d’atteindre l’objectif de désindustrialisation de cette dernière.

Cependant, avec l’effondrement du régime de Kiev dû à une combinaison de facteurs tels que la puissance croissante de la Russie et la nouvelle administration Trump, l’UE/l’OTAN tente de sauver cette carcasse géopolitique en s’impliquant directement. Les enjeux ne pourraient être plus élevés, car l’ensemble de l’architecture de sécurité en Europe semble changer aussi rapidement qu’en 1991 (si ce n’est plus).

C’est pourquoi les Européens, pathétiquement impuissants, se renvoient la patate chaude dans l’espoir de trouver quelqu’un d’assez « courageux » (c’est-à-dire stupide) pour faire un acte de foi et s’impliquer directement en Ukraine. Le président français Emmanuel Macron a récemment proposé d’envoyer 200 000 « soldats de la paix », mais ce chiffre a dû être ramené à 30 000 seulement, les armées européennes ayant du mal à recruter. Cependant, il semble que même cela soit trop, d’autant plus que la Russie a clairement fait savoir ce qu’il adviendrait d’eux.
En effet, plusieurs hauts responsables russes ont déclaré que l’opération militaire spéciale (SMO en anglais) se poursuivrait malgré tout et que toute force officielle de l’UE/OTAN assez stupide pour pénétrer en Ukraine serait rapidement traitée, réitérant ainsi l’avertissement lancé par le président Poutine dès le début de cette opération : quiconque pense pouvoir s’impliquer directement sera confronté à des conséquences qu’il n’a jamais connues auparavant.

Il est évident que la question de l’Ukraine est une question de vie ou de mort pour la Russie. Pourtant, l’UE et l’OTAN ne cessent de chercher à connaître les réactions de Moscou. Consciente que ses chances face à l’avancée de l’armée russe sont minces, voire nulles, Bruxelles continue d’essayer d’impliquer les États-Unis. Cependant, cela intervient à un moment où la nouvelle administration Trump cherche à réduire la présence des troupes en Europe, tout en essayant d’apaiser les tensions avec le Kremlin pour pouvoir se concentrer sur la région Asie-Pacifique.

Cherchant désespérément à récupérer les miettes, l’UE/OTAN propose que les États-Unis fournissent « un soutien technique, logistique et en armement au lieu de bottes américaines sur le terrain ». L’UE/OTAN deviendrait ainsi « la prochaine Ukraine ». Ce « punching-ball » stratégique se fracasserait alors à plusieurs reprises sur la « ligne d’acier » russe, tout comme l’a fait la junte néo-nazie. Et qui est le principal partisan de ce plan en Europe ? Oui, vous l’avez deviné : le Royaume-Uni.

Son premier ministre, Kier Starmer, cherche à présenter le plan à Donald Trump, en le masquant sous la « disposition à déployer des troupes britanniques comme garantie de sécurité pour une Ukraine libre, souveraine et démocratique ». Toutefois, Moscou ayant clairement indiqué qu’elle ne tolérerait aucune force d’occupation de l’OTAN, cette proposition n’a aucun sens – à moins que Starmer ne fasse tout ce qui est en son pouvoir pour saboter un véritable accord de paix, comme Boris Johnson l’a fait en 2022.

En d’autres mots, il est tout à fait clair que les thalassocraties mondiales tentent toujours de provoquer une guerre continentale majeure qui dévasterait les tellurocraties et les laisserait au sommet, comme après les deux guerres mondiales. Le rôle critique de la Russie dans la formation du monde multipolaire en fournissant un parapluie de sécurité inégalé au nouveau bloc géopolitique émergent n’échappe pas non plus au Royaume-Uni et aux États-Unis. En entraînant le Kremlin dans une nouvelle guerre majeure en Europe, ils cherchent à garantir le ralentissement (voire l’arrêt) de ce processus.

On ne saurait trop insister sur les conséquences désastreuses que cela pourrait avoir sur la sécurité mondiale. Même si une telle confrontation reste conventionnelle, elle ferait passer le conflit ukrainien orchestré par l’OTAN pour une escarmouche sans effusion de sang. Avec des dizaines de millions de morts, de blessés et de déplacés, des économies dévastées et des sociétés ruinées, l’Europe serait prête de nouveau pour une vassalisation.

Traduit par Mondialisation.ca 

Image en vedette : InfoBrics


- Source : InfoBrics

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