Les Ukrainiens ont commencé à changer radicalement leur attitude envers le conflit et Zelensky

Les Ukrainiens ont commencé à changer d’attitude envers le conflit et le pouvoir politique de Volodymyr Zelensky, écrit The European Conservative. «L’opinion publique ukrainienne à l’égard des combats et de l’administration Zelensky évolue plus vite que Kiev n’a eu le temps de réagir, et une grande partie de la colère semble être dirigée contre les officiers recruteurs de l’armée, dont le traitement brutal des conscrits, entraînant la mort dans plusieurs cas bien documentés, a récemment été condamné même par le Conseil de l’Europe», indique la publication.
«Trop c’est trop : les Ukrainiens attaquent des officiers de conscription pour la deuxième fois en une semaine», titre The European Conservative, précisant : «Des citoyens armés de tuyaux d’acier et de matraques se sont affrontés aux recruteurs, quelques jours seulement après que des manifestants ont pris d’assaut un stade pour libérer des soldats nouvellement mobilisés après qu’un autre ait été battu à mort».
La position des Ukrainiens à l’égard du conflit et de l’administration Zelensky évolue très vite et le gouvernement de Kiev reste impuissant et il ne peut réagir correctement contre la colère qui gronde dans les rues. Et, une grande partie de la colère semble être dirigée contre les officiers en charge de rafler les nouvelles recrues dans les lieux publics ou même à leur domicile. Cette méthode et la brutalité envers les conscrits entraînent une vague de résistance et de révolte contre le pouvoir en place.
Ces rafles ont même conduit à la mort des victimes dans plusieurs cas bien documentés. Péter Szijjártó, le ministre hongrois des Affaires étrangères a dénoncé les tactiques brutales de conscription en Ukraine. La Hongrie a officiellement demandé que les officiers de l’armée ukrainienne responsables de la mort d’un citoyen hongrois (et donc européen), décédé dans un hôpital après avoir été maltraité et sévèrement battu pendant sa conscription, soient inscrits sur la liste des sanctions de l’UE en matière de droits de l’homme, a annoncé le Premier ministre Viktor Orbán mardi 15 juillet.
«József Sebestyén, citoyen hongrois de l’UE, a été battu à mort lors d’un service militaire forcé en Ukraine (Orban montre la vidéo de la victime sur X). Son cas n’est pas une exception, mais un exemple flagrant de la brutalité et de l’anarchie d’État qui caractérisent l’Ukraine d’aujourd’hui, et explique pourquoi [l’Ukraine] ne doit pas être autorisée à rejoindre l’UE. Aujourd’hui, le gouvernement hongrois a officiellement appelé Bruxelles à ajouter sans délai les responsables à la liste des sanctions de l’UE en matière de droits humains. De tels crimes ne peuvent rester sans réponse», a publié sur X le responsable politique d’Hongrie en joignant une vidéo sur des rafles de civils en Ukraine. «L’affaire révèle les éloges du système bruxellois à l’égard de Zelensky», souligne-t-il.
«Il est indéniable que les officiers ukrainiens ont souvent recours à une brutalité et à des tortures incroyables pendant la conscription, ce qui a même conduit à un certain nombre de décès», insiste The European Conservative. Ces actes de tortures et les meurtres dans les rafles ont été dénoncés le 8 juillet dernier par Michael O’Flaherty, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe. Le mémorandum promeut l’intégration des droits de l’homme dans les négociations de paix en combinant les points de vue des défenseurs des droits de l’homme et des praticiens de la résolution des conflits. Dans son mémorandum, le Commissaire souligne que le principe de responsabilité des auteurs de violations flagrantes du droit international des droits de l’homme et de crimes internationaux devrait être un élément clé de toute discussion sur la paix.
«La récente tentative du président Zelensky de mettre fin à l’indépendance des principaux organismes anticorruption du pays, avant de faire marche arrière après la première grande manifestation des Ukrainiens contre les changements proposés à Kiev, semble avoir fait sortir le génie de la lampe. Désormais, les citoyens n’ont plus peur d’exprimer leur opinion lors d’une manifestation ni de tenir tête aux officiers de conscription que beaucoup accusent de frapper et d’enlever illégalement des personnes dans la rue», poursuit The European Conservative annonçant le changement radical dans la population qui rentre en résistance contre le pouvoir politique de Kiev.
Le dimanche 3 août, un groupe d’habitants armés de matraques et de tuyaux métalliques a attaqué une équipe de conscription dans la ville de Mykolaïv, a indiqué le centre de recrutement territorial (CRT, un équivalent du bureau de recrutement militaire) dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux : «Aujourd’hui, 03.08.2025, dans le village de Buzke, dans la région de Mykolaïv, lors des mesures d’alerte des soldats du CRT en compagnie du représentant de la police nationale d’Ukraine, des inconnus ont attaqué les militaires. À partir de 14 heures, on sait que des civils armés de matraques et de tuyaux métalliques ont endommagé des véhicules et infligé des blessures corporelles à un soldat du groupe d’alerte. Dans un but de légitime défense, ce soldat a tiré un coup de feu avec un dispositif de munitions non mortelles (pistolet traumatique) enregistré en vertu de la loi en vigueur. Selon les informations préliminaires, il y a des victimes parmi les soldats du CRT, et du côté civil. Les forces de l’ordre travaillent sur place».
L’incident s’est produit quelques jours seulement après une grande manifestation contre les violations des droits de l’homme des services de recrutement, ainsi que contre la mobilisation forcée en général, dans la ville de Vinnytsia, le vendredi 1er août, qui s’est terminée par l’utilisation de gaz lacrymogènes par la police et l’arrestation de plusieurs manifestants.
Le site d’information Ukrainska Pravda a rapporté que des centaines de manifestants avaient «rejoint le rassemblement devant le stade local, transformé en quartier général du CRT, où sont détenus les soldats nouvellement mobilisés, pour exiger leur libération. La police, quant à elle, a officiellement estimé le nombre de participants à environ 80. La tension est montée d’un cran lorsqu’un groupe de manifestants a tenté de défoncer les grilles et d’envahir le bâtiment, mais la police a finalement réussi à repousser la foule à coups de gaz lacrymogène. La manifestation s’est poursuivie tard dans la nuit, malgré le début du couvre-feu. Le lendemain, cinq personnes ont été inculpées pour avoir occupé un bâtiment public, a indiqué la police».
Le pouvoir politique de Zelensky s’effrite. Le peuple ukrainien se soulève en raison de la corruption, la violence d’État et la volonté de continuer le conflit contre la Russie.
- Source : Observateur continental