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Lundi, 11 Août 2025

Guerres économiques mondiales : entre espionnage, sanctions et manipulations

Auteur : Anne Philippe | Editeur : Walt | Lundi, 11 Août 2025 - 13h58

Le jeu du chat et de la souris Israël / États-Unis, la soumission de l’Union Européenne

Alors que l’économie mondiale subit encore les contre coups de la crise financière internationale de 2008 et de celle sanitaire de 2019 -2020 accompagnées d’une volonté occidentale de lutter contre son déclin face au multilatéralisme émergent (avec une recrudescence du protectionnisme à travers des droits de douane élevés notamment aux USA et un chantage qui a amené les pays du G7 à exempter les États-Unis de l'impôt minimum mondial sur les entreprises avec pour contrepartie que l'administration Trump demande au Congrès de retirer son projet de « revenge tax » sur les dividendes et les profits des étrangers) , toutes les attaques semblent permises dans une guerre économique mondiale, larvée et nourrie de coups bas et de barbouzeries des services de renseignement. Ce phénomène de guerres économiques n’est pas si récent, mais son ampleur semble grandir au fil du temps dans une période où certains états occidentaux frôlent la faillite et qu’émergent des intérêts privés qui ont su placer leurs « pions » à des postes décisionnaires.

Il n’est pas sans rappeler que les données collectées par les services secrets (secrets professionnels, commerciaux sur des recherches sensibles, contenu des communications privées, actes délictueux dissimulés,...) peuvent être utilisées pour obtenir des avantages économiques et politiques.

À ceci s’ajoutent des « armes » juridiques, telles que les sanctions et amendes souvent « illégales » en droit international liées ou non notamment au caractère extra territorial du droit US (cf Alstom / GE, Airbus,…), des attentats et accidents « à propos » tels que l’explosion des Nord Streams et la disparition du vol de la Malaysia Airlines MH 370, voire des « suicides » et autres décès de personnes perspicaces dont notamment celui du Directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, Eric Denécé (expert français en renseignement, en intelligence économique et en géopolitique), qui a été retrouvé mort le 12 juin 2025, à l’âge de 62 ans, dans des circonstances à priori troublantes.

Pointé du doigt par les révélations d’Edward Snowden et de Julian Assange, entre autres, l’espionnage à grande échelle du renseignement US a été largement médiatisé, du moins beaucoup plus que celui de la très discrète « Unité 8200 » (division d’élite du renseignement militaire israélien). À ce stade, on peut se demander si cette Unité n’aurait pas infiltré les rouages des services secrets US avec ou non la complicité de la CIA.

L’Union européenne à ce jeu semble soumise et totalement résignée, dépassée par un jeu qu’elle ne peut et surtout ne veut maîtriser avec des élites sous influence.

CHAPITRE I - Rappel de quelques guerres économiques lancées par les États-Unis contre des entreprises européennes

À côté de l’explosion du Nord Stream en 2022 et de la crise financière internationale 2008 provoquée par les États-Unis, la classe possédante française a pris il y a quelques années conscience à travers de nombreuses affaires plus ou moins médiatisées de l’usage économique que les États-Unis font de leur système judiciaire. Depuis 1993, le secrétariat au Commerce a créé un Trade Promotion Coordinating Committee et un Advocacy Center, directement reliés aux agences de renseignement. Le secrétariat à la Justice a interprété par la suite les lois US pour étendre son pouvoir à l’étranger et l’exercer avec les autres administrations dans l’intérêt des grandes sociétés US. De facto, les procès engagés notamment contre des entreprises européennes n’ont aucun rapport avec des délits commis aux États-Unis, ils sont en réalité conçus pour pousser les entités du « vieux continents » à la faillite et pour permettre leur rachat ou prise de contrôle par ces sociétés US.

L’explosion du Nord Stream

Selon un document des Discord Leaks, que le Washington Post s’est procuré auprès d’un ami de Jack Teixeira, la CIA aurait eu vent d’un projet ukrainien de sabotage du Nord Stream, en juin 2022.

La CIA aurait partagé cette information avec le BND allemand avant que le sabotage ne soit effectué, le 26 septembre 2022, ce que des officiers de Renseignement auraient confirmé.

Simultanément, une expédition privée à laquelle participait un journaliste de Grayzone, a trouvé sur le lieu de l’attentat une botte de plongée qui correspond à celles des nageurs de combat ukrainiens.

Les saboteurs auraient été sous les ordres directs du général Valerii Zaluzhnyi, commandant en chef des armées ukrainiennes, et de son adjoint, le nationaliste intégral Dmytro Yarosh.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire à première vue, cette nouvelle n’absout pas les États-Unis car Dmytro Yarosh est un membre historique des services secrets de l’Otan, il a de plus mené quantité d’opérations secrètes pour l’Alliance atlantique contre la Russie depuis les années 2000.

Les gazoducs Nord Streams sont la propriété d’un consortium international russo-germano-franco-néerlandais. Le sabotage de ces gazoducs est donc un acte de guerre contre la Russie, l’Allemagne, la France et les Pays-Bas.

La crise financière de 2008 : Comment les mégafonds américains contrôlent secrètement l'Europe ?

Après la crise financière internationale de 2008, conséquence de la création des actifs fictifs aux États-Unis, les gestionnaires de fonds américains ont pris le contrôle de grandes banques et industries européennes. À ce jour, bien qu’identifiés, les auteurs majeurs s’appuient sur une totale impunité de l’autre côté de l’Atlantique avec la bénédiction des gouvernements US respectifs et du FBI.

Les gestionnaires d'actifs américains BlackRock (notamment famille Rothschild), Vanguard, Fidelity, State Street, Morgan Stanley et JPMorgan Chase contrôlent une richesse combinée de plus de 36,4 billions de dollars.

Il s’agit d’un pouvoir significatif pour consolider le contrôle dans des industries d’importance systémique dans le monde entier, y compris en Europe.

Les méga-fonds bénéficient d'un fort soutien du gouvernement américain, qui utilise la Fed, les tribunaux, les sanctions et les scandales pour porter des coups aux concurrents étrangers avant que les capitaux américains ne se précipitent pour les racheter.

Les méga-fonds américains ont pris le contrôle d’entreprises européennes clés après 2008, donnant à Washington de puissants leviers pour exercer une pression – économique, politique et même militaire sur le « vieux continent ».

L’influence des méga-fonds a effectivement transformé l’UE en un gigantesque tampon absorbant les risques financiers et économiques des États-Unis.

Grâce à eux, les États-Unis peuvent exporter leur inflation, se débarrasser de leurs actifs toxiques, affaiblir les concurrents et imposer des accords commerciaux défavorables.

Entre 2008 et 2018, les fonds américains ont pris le contrôle managérial et actionnarial de la plupart des 20 plus grandes banques européennes et de plus de 16,7 milliards de dollars d'actifs.

Cela n’a coûté que 300 milliards de dollars , grâce à la crise des PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne) et aux scandales LIBOR/Forex, dans lesquels les acteurs US ont souvent joué un rôle clandestin.

La prise de contrôle économique de l’Europe par les États-Unis ne serait possible sans l’éducation de dirigeants prêts à accepter sans condition le « leadership » américain.

L’Allemagne en est un bon exemple : en 2017, 24 de ses 30 plus grandes entreprises étaient dirigées par des Américains.


- Source : France-Soir

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