AES-Russie : poursuite de l’accroissement des liens stratégiques

L’Alliance-Confédération des États du Sahel continue d’être l’une des orientations stratégiques prioritaires de la Russie sur le continent africain. Les processus de travail conjoint sont d’autant plus facilités lorsqu’il s’agit de relations entre nations véritablement souveraines.
La dernière semaine fut intense en matière de travail entre la Russie et les pays membres de l’Alliance-Confédération des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Une importante délégation russe avec des représentants de multiples secteurs – défense, économie, finances, industrie et commerce, transports ou encore l’enseignement – a rendu visite dans les trois États sahéliens alliés de Moscou et de l’ordre mondial multipolaire.
Au Niger, la délégation de la Russie composée notamment du vice-ministre de la Défense, le général d’armée Iounous-Bek Evkourov, du ministre de l’Énergie Sergueï Tsivilev, et de l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Russie au Mali et au Niger Igor Gromyko, a mené une série de rencontres avec les hauts représentants du Niger, dont le chef de l’État Abdourahamane Tchiani, le ministre nigérien de la Défense, le général Salifou Modi, et le général de division Moussa Salaou Barmou.
La délégation russe qui comprenait des représentants des milieux d’affaires et des organismes spécialisés s’est aussi entretenue avec le Premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine et le ministre des Mines Ousmane Abarchi. Les sujets de cette discussion se sont basés sur la création d’une commission intergouvernementale russo-nigérienne pour le secteur commerciale et économique. Au cours de la visite a eu lieu la signature d’un protocole d’accord entre la Société nationale russe pour l’énergie atomique (Rosatom) et le ministère de l’Énergie du Niger dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie atomique et des hautes technologies connexes.
Au Mali, la délégation russe a été reçue par le chef de l’État malien, le général d’armée Assimi Goïta. Au cours de cette rencontre, le ministre russe de l’Énergie Sergueï Tsivilev a rendu compte au président de la Transition de la tenue de la 1ère session de la commission intergouvernementale.
Outre les questions économiques et énergétiques, il était également question d’élargir le partenariat bilatéral dans le domaine de l’enseignement. À cet égard, il a été annoncé que la 1ère session de la sous-commission chargée des questions de l’enseignement aura lieu dans un mois. Cette session va réunir tous les représentants des institutions chargées de l’enseignement supérieur dans les deux pays, a expliqué le chef de la délégation de la Fédération de Russie. Mais aussi – cela inclura les représentants de l’Alliance des États du Sahel, dans le cadre unificateur des pays membres de l’AES.
En ce qui concerne la coopération stratégique dans le domaine militaro-sécuritaire entre le Mali et la Russie, dans le cadre de la consolidation de la coopération en matière de défense et de sécurité, la présence de représentants du ministère russe de la Défense, dont le général Iounous-Bek Evkourov et le lieutenant-général Andreï Averianov, et du général Alou Boï Diarra, côté malien, a mis en avant des échanges de haut niveau pour renforcer les capacités des Forces armées maliennes (FAMA) dans leur lutte contre les groupes armés terroristes et séparatistes. La Russie continue d’étendre son soutien militaire au Mali, notamment à travers la formation, la fourniture d’équipements et le développement de bases comme celle à l’aéroport de Bamako.
Au Burkina Faso, les représentants de la Russie ont été reçus en audience par le président burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré. Durant l’audience, il a été notamment question de la mise en œuvre des grands projets de coopération entre les deux pays. Les grandes orientations de la coopération bilatérale concernent notamment le domaine énergétique comme l’a d’ailleurs rappelé le ministre russe de l’Énergie. En ce qui concerne les échanges économiques, Sergueï Tsivilev a indiqué que des représentants d’entreprises russes sont déjà en contact avec leurs partenaires au Burkina Faso. À cet effet, des réunions sont également prévues dans l’objectif d’encore mieux structurer la coopération entre les acteurs économiques.
Par ailleurs et toujours au cours de l’audience, la délégation russe a remis au président du Burkina Faso un certificat d’un laboratoire mobile microbiologique que la Russie entend déployer au Burkina Faso les mois à venir pour renforcer la coopération dans le secteur de la recherche.
En termes de perspectives, cette visite de hauts responsables du gouvernement russe, représentant divers secteurs, ne fait que confirmer une nouvelle fois l’importance pour la Russie des relations avec les alliés de l’Alliance-Confédération des États du Sahel. La relation AES-Russie représente précisément une alliance panafricaine et multipolaire. Cette relation multiforme est hautement stratégique non seulement pour la région sahélienne, mais également pour toute l’Afrique de l’Ouest et même l’ensemble du continent africain.
Il faut garder en mémoire que de nombreuses initiatives passées de bâtir un véritable projet basé sur les valeurs de souveraineté, de liberté véritable et du Panafricanisme sur le continent africain, ont bien souvent été sabotées, y compris de la plus violente et lâche des manières par les régimes de la minorité planétaire occidentale. Mais aujourd’hui, le monde est très différent. Beaucoup de choses ont changé et continueront encore de changer. Ceci étant dit et malgré les multiples succès des véritables partisans de l’ère multipolaire contemporaine, le temps n’est certainement pas au relâchement.
Les régimes otano-occidentaux rêvent bel et bien de revanche, y compris sur le continent africain. C’est une raison de plus d’accélérer tous les projets conjoints des principales forces de l’ordre mondial multipolaire et de leurs alliés véritables. Parmi ces alliés se trouvent indéniablement les pays membres de l’Alliance-Confédération des États du Sahel. L’AES aujourd’hui c’est aussi beaucoup plus qu’une alliance régionale du Mali, du Burkina Faso et du Niger. C’est effectivement une grande source d’inspiration pour de nombreux autres États du continent africain – aussi bien en Afrique de l’Ouest que dans les autres régions de l’Afrique. Et ce n’est pas pour rien.
- Source : Observateur continental