Liberté d’expression en Allemagne : Zakharova tacle Scholz suite à ses propos à Davos
La porte-parole de la diplomatie russe a réagi le 21 janvier aux déclarations faites à Davos par Olaf Scholz concernant la liberté d’expression en Allemagne. La diplomate a notamment mis en avant le cas des médias russes dont les activités ont été restreintes dans le pays.
«Ces dernières années, les Européens, et en particulier les Allemands, ont en effet dit beaucoup de choses vraiment apocalyptiques qu’une personne saine peut à peine prononcer. Mais là, ça dépasse tout», a déclaré le 21 janvier la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, sur sa chaîne Telegram.
Des propos qui viennent en réaction à ceux du chancelier allemand Olaf Scholz. «Nous avons la liberté d’expression en Europe et en Allemagne, chacun peut dire ce qu’il veut, même s’il est milliardaire, et ce que nous n’acceptons pas, c’est le soutien à des positions d’extrême droite», avait déclaré le chancelier allemand, lors d’une intervention au Forum économique mondial de Davos. Celui-ci était alors interrogé sur un geste d’Elon Musk, lors de la soirée d’investiture de Donald Trump, que certains ont interprété comme un salut nazi.
Dans son message, Maria Zakharova a rappelé que le gouvernement allemand avait «bloqué les comptes de la chaîne RT et des sociétés liées dans les banques allemandes», «fait pression» sur YouTube pour qu’il retire RT DE et «interdit à RT DE de diffuser en Europe».
Elle a également indiqué que les autorités de l’Allemagne avaient restreint les activités de la plateforme Telegram en «utilisant les amendes comme instrument d’influence», organisé le «harcèlement des militants de la communauté russophone», et «retiré leur accréditation aux employés de la chaîne russe Pervy Kanal».
Liberté d’expression «à l’allemande»
Zakharova a également souligné la manière dont Berlin «empêche la Chine de participer au développement des infrastructures de communication en Europe» ainsi que fustigé le «petit monde douillet» du paysage médiatique allemand et leurs «mensonges pathologiques». «Corruption, scandales sexuels révoltants, influence sur la politique éditoriale de médias dits «indépendants»», a égrené la porte-parole de la diplomatie russe.
«Si quelqu’un doit enseigner au monde ce qu’est la liberté d’expression, ce n’est certainement pas le gouvernement allemand» a-t-elle asséné. «Mais si, malgré tout, soudainement, inopinément, accidentellement, à Berlin, quelqu’un au moins est responsable de ses paroles ou au moins de quelques lettres issues de ses paroles, alors prouvez-le en pratique, accréditez une équipe de tournage de la chaîne russe Pervy Kanal pour remplacer les correspondants expulsés», a exhorté Maria Zakharova.
Fin novembre, Pervy Kanal avait annoncé que les autorités allemandes avaient décidé la fermeture de son bureau en Allemagne. A l’antenne, son correspondant Ivan Blagoï avait déclaré devoir quitter le pays, avec son caméraman Dmitri Volkov, d’ici la mi-décembre. Quelques heures plus tard, Maria Zakharova avait annoncé l’expulsion de deux journalistes du groupe de médias allemand ARD dans le cadre d’une «mesure symétrique», ajoutant que l’ARD ne pourrait renvoyer de nouveaux employés en Russie qu’après la «reprise complète» des activités du bureau allemand de Pervy Kanal.
Pour sa part, le gouvernement allemand s’était défaussé sur les autorités régionales, affirmant que la question du droit de résidence était «une compétence déléguée aux États fédérés allemands, qui décident de cette question en toute indépendance par rapport au gouvernement fédéral».
- Source : RT (Russie)