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Jeudi, 21 Nov. 2024

Qu’est-ce qui sonne faux dans la campagne mondiale sur le réchauffement climatique ?

Auteur : Réveil Communiste | Editeur : Walt | Dimanche, 19 Mai 2024 - 14h33

Qu’est ce qui nous dérange dans la campagne alarmiste mondiale portant sur le réchauffement climatique ? Qu’est-ce qui cloche dans cette psychose planétaire ?

Indépendamment de la question scientifique en elle-même, il y a quelque chose qui sonne faux.

Les effets réels du réchauffement climatique, qu’il s’agisse du niveau des océans ou des changements de la biosphère, et qui sont observables à l’échelle de temps de la vie d’un individu humain sont plutôt faibles, voire infinitésimaux, et souvent discutables. Voilà qui devrait pousser à une gestion lente et sereine, par une bureaucratie internationale terne et efficace pour ce genre de question, sise à Genève. Et bien pas du tout : à chaque pic de température c’est la panique en boucle dans les médias, et les enfants de bonne famille effrayés par leurs propres cris refusent de faire des enfants à leur tour pour ne pas les jeter dans ce monde en «ébullition» comme le dit le secrétaire général de l’ONU.

La gestion court-termiste et spectaculaire de l’information s’avère complètement inadéquate pour penser et pour agir sur les phénomènes climatiques qui sont à notre échelle de très longue durée.

Mais essayons quand même de remettre la question à plat, et pour cela il faut l’analyser en plusieurs questions liées, mais bien distinctes. Sans chercher à y répondre, car il devrait y avoir des spécialistes compétents pour cela, et des réponses, il y a en a. Mais ce n’est pas évident pour nous, les masses, de distinguer ceux qui le sont de ceux qui ne le sont pas, ni des fraudeurs.

Y a-t-il un changement climatique ? Celui-ci est-il un phénomène nouveau, ou le climat change-t-il tout le temps ? Est-il exceptionnellement rapide ?

En quoi précisément est-il mauvais, et à quelle échelle de temps ces maux se manifestent-ils ? Ce changement est-il catastrophique voire apocalyptique à l’échelle de l’histoire humaine, et des temps géologiques ?

Ce changement s’il existe et s’il présente un caractère nouveau est-il dû aux activités humaines en partie ou en totalité ? Parmi ces activités, celles qui émettent des gaz à effet de serre sont-elles les principales ?

Si c’est vrai, à quand remonte cet impact catastrophique de l’humanité sur l’équilibre planétaire à l’échelle géologique : à l’ère industrielle (1870), à l’ère de la consommation de masse (1960) … ou au Néolithique ? (5000 avant J.-C.) ? Sachant que quelques milliers d’années ne sont qu’un instant à l’échelle de temps donnée par la durée de l’existence de la planète et de la vie qu’elle héberge à sa surface.

Ce changement est-il la seule et surtout la principale menace écologique qui pèse sur l’avenir de l’humanité ? (Voir au cas par cas les CFC, les pesticides depuis le DDT toujours bannis et toujours renouvelés, les nouveaux matériaux qui sont lancés sans jamais être testés sur leur impact global, polymères, plastiques, mousses innovantes et suspectes, médicaments, déchets radioactifs, etc.) ; et ce n’est pas l’agriculteur «bio» qui va nous sauver , car il s’attache principalement à faire la guerre aux industries chimiques qui se bornent à produire artificiellement des engrais minéraux qui existent déjà dans la nature, ou à répandre une terreur superstitieuse à l’encontre des OGM qui contrairement aux nouveaux composés chimiques ne présentent en eux-mêmes aucun danger ni pour la santé ni pour la nature.

Il faut espérer qu’il existe maintenant sur la planète en quantité suffisante des savants à la tête froide, pour traiter toutes ces questions intriquées une par une, et pour mettre en perspective correcte les résultats, sans se laisser intimider par l’hystérie collective savamment entretenue par le bloc politico-médiatique qui gouverne, ou plutôt qui anime le capitalisme mondialisé. Et sans céder non plus à la tentation d’une contestation systématique de tous les faits mis en avant pour justifier les hypothèses de réchauffement climatique par une réaction d’irritation à ce qui confine au bourrage de crâne. Le contraire d’une erreur n’est pas forcément une vérité.

Et il est une autre question, qui n’est pas scientifique mais politique, qui est celle du pourquoi de cette hystérie. D’où vient cette si grande sollicitude pour les générations futures de la part d’un capitalisme qui est bien incapable de planter des arbres pour leur fournir de l’ombre ?

Certaines hypothèses pourraient expliquer les tendances profondes de ce ton apocalyptique des pouvoirs bourgeois, de la bourgeoisie en tant que collectif humain international, et de ses intellectuels. On pourrait même l’interpréter comme le pressentiment qu’ils ont de leur fin prochaine qu’ils veulent évoquer comme fin du monde pour tous et partout.

Les thèmes écologistes extrémistes seraient devenus un argument de propagande pour entraver le développement du Sud qui a impérativement besoin pour y parvenir des énergies fossiles, de les consommer et de les exporter. Et pour justifier la poursuite de l’Empire occidental qui s’il ne produit pas assez d’énergie produit de l’idéologie et du spectacle en suffisance pour le monde entier.

Un outil pour culpabiliser les travailleurs et pour répandre dans les masses une éthique du sacrifice personnel – ou plutôt une posture individualiste d’un tel esprit de sacrifice qui ne sacrifie pas grand chose en réalité, pas même l’air conditionné. Voire même certains le soupçonnent dans la continuité des confinements sanitaires de 2020 – 2021, la tentation de gouverner par la peur, assez semblable à la manipulation du terrorisme à cet effet qui semble avoir atteint ses limites après un demi-siècle (1970 – 2020) de grande efficacité.

Tout se passe comme si les élites de la «gouvernance» mondiale cherchaient à se pérenniser en utilisant ce prétexte, se présenter comme les garantes de l’intérêt général sans frontières, comme s’ils voulaient opérer la décarbonification de l’économie en lieu et place de la suppression du capitalisme. Comme si elles voulaient planifier la décroissance en préservant l’ordre social.

Au passage on observe aussi que les travailleurs sont très réticents à adhérer aux discours climatiques apocalyptiques sachant qu’ils seront les premiers impactés par les mesures coercitives imposées au public à la demande du consensus médiatique, à commencer par celles qui rendent presque impossible l’utilisation de l’automobile dans des territoires qui ont pourtant été remodelés avec la dernière énergie pour cet usage – plus un seul petit bourg en France sans sa ceinture de rocades, ronds-points, zones commerciales, où toute l’activité économique s’est repliée. Les travailleurs sont les plus opposés parmi tous les groupes sociaux aux mesures malthusiennes avancées prétendument pour préserver le climat, et les plus enclins à nier l’existence même du problème parce que ce sont eux qui vont payer la facture, et une agitation gauchiste épisodique à l’encontre des jets privés ne va pas rétablir l’équilibre en leur faveur. Le prolétariat périphérique des conducteurs de véhicule diesel s’oppose frontalement à la bourgeoisie métropolitaine en trottinette – électrique.

Il faut préciser que cette utilisation de la psychose entretenue du réchauffement climatique est spontanée et opportuniste et suit des lignes de moindre résistance de l’idéologie dominante, celles qui sont compatibles au minimum et si possible favorables au maintien à long terme de la société de classe – c’est cela véritablement qu’il faut protéger. C’est au fond une fausse critique du capitalisme, une de plus, qui est promue et développée par les médias mainstream pour empêcher la prise de conscience de la nécessité du socialisme pour résoudre tous les problèmes qui s’accumulent maintenant, et éventuellement ensuite les problèmes existentiels à très long terme de l’humanité et de sa planète.

Dans la guerre au réchauffement, et aux sous-développés «réchauffistes», c’est encore une fois du déclin du taux de profit dont il est question, et de la nécessité pour l’enrayer de bazarder une énorme proportion de capital fixe : usines, véhicules, bâtiments, ports, mines etc.

Décarboner signifie arithmétiquement appauvrir les masses et particulièrement si la hiérarchie sociale reste inchangée. Si on prélève moins de ressources dans la nature mais si les privilégiés en conservent pour eux toujours autant, la situation des classes opprimée s’aggrave considérablement, on a vu cela avec la crise démographique de la fin du Moyen Âge après la Peste Noire de 1348, quand les surplus alimentaires ont été réorientés du monde rural vers les oisifs vivant en ville, ou celle du Nouveau Monde dévasté par la conquête ibérique où les chevaux et les monastères ont remplacé les êtres humains.

Mais observons tout de même que les pays socialistes actuellement existants ne s’opposent nullement au consensus médiatico-scientifique sur l’altération du climat, et qu’ils cherchent plutôt à s’appuyer sur les infléchissements de politique internationale qu’implique la lutte ou pseudo-telle contre le réchauffement climatique, pour atteindre leurs buts stratégiques : briser le blocus américain en s’appuyant sur les institutions internationales pour Cuba, prendre le capitalisme occidental à son propre piège en s’emparant du monopole industriel des nouvelles marchandises nécessaires pour produire et pour consommer les énergies décarbonées, pour ce qu’il en est de la Chine.

Ils ont l’air en réalité de fort peu s’en soucier. Ce serait donc une marotte de plus de la sphère idéologique folle et incontrôlable du capitalisme en crise terminale, ou même une tendance malthusienne autodestructrice de l’Occident, qui explique qu’il ait laissé si imprudemment délocaliser dans le Sud les bases matérielles de son économie. Peut-être devrions-nous faire comme eux et y prêter moins d’attention. Et éviter de l’utiliser comme un thème central de la lutte anticapitaliste, en ayant conscience que n’importe quel mode de production actuel, au vu des moyens et des technologies disponibles laissera à désirer sur ce plan. Pour raccourcir le propos, les pourfendeurs de bassines sont des ennemis de classe du prolétariat – même quand ils se font matraquer par les CRS de l’État bourgeois.

Pour finir sur une note plus tiède que chaude, mon opinion, ni très informée ni très originale sur la question mais qui en vaut bien une autre est la suivante : Il y a très probablement un réchauffement climatique en cours qui est rapide à l’échelle des temps géologiques. Ce réchauffement est probablement causé en grande partie par l’émission de gaz à effet de serre liés à l’activité humaine. Il pose un problème théorique préoccupant à long terme mais il ne représente pas de danger grave à court et à moyen terme ; or, notre monde capitaliste est totalement incapable de gérer et même de comprendre rationnellement les problèmes à long terme, à moyen terme, et même ceux de la prochaine génération. Il faut donc le remplacer par la seule alternative qui existe réellement : le socialisme qui contrôle les moyens de production et qui planifie l’économie dans tous ses aspects.

C’est aussi pour reprendre tout le problème à zéro, et lui chercher des solutions s’il en faut, sans subir la pression des lobbies économiques ou idéologiques qu’il faut instaurer le socialisme qui est devenu une condition nécessaire à la poursuite de la recherche scientifique objective. Si on ne le fait pas, l’humanité risque de disparaître et d’ailleurs cela bien avant que les problèmes dus à l’altération du climat ne la rattrapent, à cause d’une guerre nucléaire, ou tout simplement parce que la force de travail n’est plus de nos jours payée à sa valeur, c’est à dire qu’elle n’est plus suffisamment rémunérée pour assurer le remplacement des générations.

GQ 5 août 2023, relu le 15 mai 2024

PS : Comme l’ont remarqué des lecteurs, cet article s’il ne nie pas le réchauffement climatique nie qu’il y ait une véritable «crise climatique» en cours à l’échelle de notre génération et des suivantes qui vivront dans ce siècle.

PPS : On constatera que quand il est question de faire la guerre à la Russie, aux Palestiniens, ou éventuellement à la Chine et à l’Iran, toute considération écologique cesse subitement, y compris chez les écologistes patentés. Voilà qui montre bien l’ordre réel des priorités : c’est de l’impérialisme qu’il faut se débarrasser d’abord, et de tous les déchets à recycler au cours du XXIe siècle, le plus encombrant et le plus toxique, c’est les États-Unis.


- Source : Réveil Communiste

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