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Lundi, 30 Juin 2025

Qui est papa ? Les élites de l’OTAN prostituent l’économie européenne au profit du racket militaire américain

Auteur : Strategic Culture Foundation (Russie) | Editeur : Walt | Lundi, 30 Juin 2025 - 17h02

Mark Rutte, le chef civil fantoche de l’alliance de l’OTAN, a fait les gros titres et a déclenché une vague de mèmes cette semaine après avoir appelé le président américain Donald Trump «papa».

Même les médias occidentaux ont été pris de court. Les journalistes se sont demandé si l’ancien Premier ministre néerlandais n’allait pas trop loin dans sa servilité et son avilissement. Sans aucune honte, Rutte a redoublé de louanges, multipliant les compliments à l’égard de Trump et le félicitant d’avoir réalisé ce qu’aucun autre président américain n’a fait auparavant : forcer les États européens à augmenter leurs dépenses militaires.

Le choix étrange des mots du secrétaire général de l’OTAN n’était pas seulement une flagornerie abjecte. C’était un lapsus révélateur de la relation tragique et abusive que les États-Unis entretiennent avec leurs soi-disant alliés.

À un moment donné, le président américain a plaisanté en disant que si Rutte n’était pas disposé à l’aimer suffisamment, il «le frapperait».

Cette déclaration a eu lieu lors du sommet annuel du bloc militaire de l’OTAN, qui s’est tenu cette année à La Haye, aux Pays-Bas. Rutte n’a pas été le seul à se répandre en courbettes. La plupart des dirigeants de l’alliance des 32 nations se sont pliés en quatre pour rassurer Trump.

Ce dernier n’a cessé de faire pression sur les Européens pour qu’ils consacrent une plus grande part de leur économie à l’armée. Il les a raillés, les traitant de «profiteurs» de la protection américaine, et leur a demandé d’augmenter leur budget militaire annuel de 2% à 5% du produit intérieur brut.

Cette semaine, l’OTAN a déclaré une «évolution historique» en annonçant son engagement officiel à atteindre l’objectif de 5% d’ici 2035. Cela se traduira par des milliers de milliards d’euros supplémentaires alloués au militarisme, au détriment inévitable de l’économie civile et du développement social, et attisera les conflits géopolitiques.

La majeure partie de ces nouvelles dépenses militaires sera utilisée pour acheter des armes américaines, telles que l’avion de chasse F-35 et le système de défense aérienne Patriot, tous deux hors de prix et surévalués en termes de performances. Une nouvelle étude publiée cette semaine par les deux instituts Bruegel et Kiel a révélé que les pays européens sont fortement dépendants des États-Unis pour la fabrication et la fourniture d’équipements militaires. Cela signifie que l’augmentation gargantuesque des budgets de l’OTAN profitera principalement à l’industrie militaire américaine.

Un autre lapsus révélateur est venu de Trump lui-même, qui a déclaré à propos des dirigeants politiques européens lors du sommet de l’OTAN :

«Ces gens aiment vraiment leur pays… ce n’est pas une arnaque et nous [les États-Unis] sommes là pour les aider à protéger leur pays».

Quelle perversité. Ces politiciens européens trahissent les intérêts pacifiques du public européen tout en servant le système belliciste du capitalisme militaire dirigé par les États-Unis. Le discours de Trump sur la «protection» est en réalité un racket façon mafia, racket que l’OTAN facilite depuis sa création en 1949 sous le faux prétexte de «défendre» le «monde libre» contre l’Union soviétique.

Rutte, qui a été nommé chef de l’OTAN l’année dernière, succédant au Norvégien Jens Stoltenberg, a prouvé qu’il était le candidat idéal pour intensifier ce racket.

Cet ancien homme politique néerlandais est réputé pour sa capacité à forger des consensus, et il s’est donné beaucoup de mal pour flatter le narcissisme de Trump. Rutte a habilement fait pression sur les États européens pour qu’ils reconnaissent la «nécessité» d’augmenter leurs dépenses militaires, en mettant constamment en avant la prétendue menace que représente la Russie. Les médias occidentaux se font le relais servile de cette propagande absurde. À la veille du sommet de l’OTAN cette semaine, Rutte a envoyé un message élogieux à Trump.

«Monsieur le président, cher Donald… L’Europe va payer TRÈS cher, comme elle le doit, et ce sera votre victoire».

Après avoir extorqué davantage d’argent aux contribuables européens, Trump a quitté le sommet de l’OTAN avec une nouvelle vision optimiste de l’organisation. Il a renoncé à ses précédentes plaintes concernant les «profiteurs» européens et a réaffirmé l’engagement des États-Unis envers la clause de défense commune de l’alliance. Trump a même repris le discours absurde selon lequel la Russie attaquerait d’autres pays après l’Ukraine.

C’est ce que veulent avant tout les laquais européens et les russophobes des deux bords de l’Atlantique. Les précédentes menaces de Trump de retirer les États-Unis de l’OTAN ont déstabilisé l’axe impérialiste transatlantique. Ces menaces ont toujours été vaines. Il est impossible que les États-Unis quittent l’OTAN, car celle-ci sert de couverture multilatérale à l’impérialisme américain. Néanmoins, le mépris apparent de Trump pour l’alliance a miné son unité et la dynamique du racket militaire.

En flattant l’ego de Trump, l’alliance semble avoir retrouvé son rôle. Les dirigeants politiques russophobes ont félicité Trump pour avoir «rendu sa grandeur à l’OTAN».

Malgré ses propos dominateurs et ses fanfaronnades, Trump semble être un personnage faible, malléable dès qu’on flatte son ego.

Les vassaux européens se sont prosternés comme jamais. Outre les promesses d’augmenter considérablement les dépenses militaires (américaines), le sommet de l’OTAN a été organisé de manière à ce que les réunions soient brèves pour ne pas ennuyer Trump, connu pour sa capacité d’attention limitée.

Il a eu le privilège rare de séjourner au palais royal néerlandais en tant qu’invité spécial du roi Willem-Alexander et de la reine Maxima. Tout lors de ce sommet a été axé sur la flatterie de l’ego de Trump.

Les lèche-bottes européens de l’OTAN ont même minimisé leur requête habituelle d’aide militaire supplémentaire pour l’Ukraine, sachant que cela agace l’obsession transactionnelle de Trump de réduire les pertes liées à la guerre par procuration contre la Russie. Le conflit ukrainien n’était qu’une question secondaire.

Le président ukrainien Vladimir Zelensky a été invité à y assister, mais on lui a dit de mettre de côté sa sébile de mendiant. Il a même revêtu un élégant costume civil au lieu de sa tenue militaire habituelle, montrant une fois de plus que les organisateurs de l’OTAN avaient décidé de donner la priorité à la servilité envers Trump.

Le communiqué conjoint publié à l’issue de la conférence a désigné la Russie comme principale menace pour la sécurité internationale, devant le terrorisme et d’autres dangers, contredisant les précédents appels de Trump à améliorer les relations avec Moscou.

Du point de vue de l’OTAN, cette semaine a été couronnée de succès. L’Oncle Sam est désormais le grand manitou, et l’alliance a retrouvé son unité grâce au président américain qui a obtenu des milliards de dollars de subventions pour le complexe militaro-industriel américain. Les fayots européens ont également obtenu ce qu’ils voulaient : un président américain revenu dans le giron de l’alliance anti-russe.

Les perdants dans toute cette affaire peu reluisante sont les citoyens européens. Ils sont lésés par le militarisme mené par les États-Unis et par les élites européennes qui prostituent leurs économies civiles.

Traduction: Spirit of Free Speech


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