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Samedi, 19 Avr. 2025

La Chine, Sardine, et les 500 emplois de Safran à Rennes

Auteur : E&R | Editeur : Walt | Samedi, 19 Avr. 2025 - 13h07

Toute cette affaire commence par le constat amer du patron de Safran, un groupe français qui fait principalement dans l’armement, devant une commission d’enquête.

C’était sans compter sur la réaction politique de la fée verte, Sardine en personne, la reine des formules choc pour l’entendement.

« La question, c’est 500 emplois pour quoi faire ? »

Imagine-t-on une Sardine en Chine ? Pas vraiment : les Chinois sont tournés vers l’industrie, vers la production, et les Américains comme les Allemands ne savent plus comment arrêter cette énorme machine à envahir le monde.

Cet autre patron raconte la grande foire de Hanovre. Il résume toute la problématique occidentale.

Petit dragon est devenu grand

Effectivement, dans les années 70 les Chinois faisaient dans le clou. Puis ils sont passés au boulon, ils ont complexifié leur assemblage, grâce à la copie des technologies occidentales, et enfin ils ont fabriqué la machine entière. C’est un choc pour les industriels occidentaux : les ouvriers sont devenus des industriels !

« Je n’ai jamais rencontré quelqu’un, excepté peut-être Charles de Gaulle, qui distillait une telle volonté concentrée à l’état brut. Il était planté là, une aide féminine à ses côtés pour l’aider à se tenir debout [...]. Il dominait la pièce, non par l’apparat qui, dans la plupart des États, confère un degré de majesté à ses dirigeants, mais par l’impression presque concrète qui se dégageait de sa volonté implacable de dominer ». (Henry Kissinger dans ses Mémoires)

Le deal de Zhou (et d’un Mao en petite forme) en 1972 avec Nixon, c’était : tu produis chez nous pour pas cher, tu revends chez toi plus cher, mais tu nous abandonnes une partie de ta technologie. Un demi-siècle plus tard, Trump est obligé d’élever les droits de douane pour éviter que l’industrie américaine ne s’effondre totalement, aspirée par l’Asie.

Le constat alarmant – mâtiné d’espoir – de Michael Kratsios, conseiller scientifique et technologique de Trump :

« Mais l’immigration sans restriction et le recours à une main-d’œuvre bon marché tant au niveau national qu’à l’étranger, ont été un substitut à l’amélioration de la productivité grâce à la technologie. Nous pouvons construire de nouvelles façons qui nous permettent de faire plus avec moins, ou nous pouvons emprunter sur le futur. Nous avons choisi d’emprunter à ce futur encore et encore. Notre choix en tant que civilisation est la technologie ou la dette, et nous avons choisi la dette. Aujourd’hui, nous choisissons un meilleur chemin ».

USA et Chine, sous l’impulsion d’un Trump qui veut réduire le déficit commercial (263 milliards en 2024) entre les deux nations, sont en train de se découpler économiquement. Il est évident que, sauf accident, la Chine dominera le monde en 2049, date à laquelle elle fêtera les 100 ans de sa libération. L’Occident impérialiste, qui a été mis dehors après 100 ans d’occupation, a cru s’en sortir en (re)mettant la Chine au (petit) boulot : c’est peut-être elle qui nous mettra au boulot demain.

Pendant ce temps, la Chine construit le chantier naval pharaonique de Changxing, qui pond des porte-conteneurs (soixante par an, avec un grand merci à GTT, une entreprise française de haute technologie) comme une Nigérienne ses petits. Changxing ou le tremplin de l’hyperpuissance chinoise dans le monde, le cauchemar de Trump.

Et Sardine, là-dedans ? La pauvrette incarne la dérive et l’impuissance politique mentale française. Heureusement, chez nous, il reste encore des conquérants. Pour combien de temps ?
Message aux jeunes : apprenez le chinois, désapprenez l’anglais.

***

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par Yoann - Le Média en 4-4-2


- Source : E&R

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