La Chine, Sardine, et les 500 emplois de Safran à Rennes

Toute cette affaire commence par le constat amer du patron de Safran, un groupe français qui fait principalement dans l’armement, devant une commission d’enquête.
Le patron de Safran avait un projet d’installer une usine de turbine d’avion à Rennes avec 500 emplois bien payés sur une friche industrielle.
— Philippe Murer (@PhilippeMurer) April 16, 2025
Il a été accueilli par des tomates des élus EELV ! "Je vais être très clair : il n'est plus question aujourd'hui d'investir dans des… pic.twitter.com/e5NAXmy3j4
C’était sans compter sur la réaction politique de la fée verte, Sardine en personne, la reine des formules choc pour l’entendement.
« La question, c’est 500 emplois pour quoi faire ? »
Sandrine Rousseau répond au patron de Safran..
— Oxi (@Oxitan30) April 17, 2025
"500 emplois pour faire quoi?!".. "l'aviation n'est pas une industrie d'avenir"..
Ça veut taxer la richesse.. mais ils empêchent de produire.. pic.twitter.com/r9Qa5TMUcP
Imagine-t-on une Sardine en Chine ? Pas vraiment : les Chinois sont tournés vers l’industrie, vers la production, et les Américains comme les Allemands ne savent plus comment arrêter cette énorme machine à envahir le monde.
Cet autre patron raconte la grande foire de Hanovre. Il résume toute la problématique occidentale.
Regardez cet extrait d’un PDG qui réalise à quel point les Chinois nous ont dépassés, tant sur le plan industriel qu’intellectuel.
— Tribune Populaire (@TribunePop23) April 16, 2025
Le jour où j’ai vu des enfants de 5 ans résoudre des équations à deux inconnues sans difficulté, j’ai fait le même constat.pic.twitter.com/MeyVOTw56h
Petit dragon est devenu grand
Effectivement, dans les années 70 les Chinois faisaient dans le clou. Puis ils sont passés au boulon, ils ont complexifié leur assemblage, grâce à la copie des technologies occidentales, et enfin ils ont fabriqué la machine entière. C’est un choc pour les industriels occidentaux : les ouvriers sont devenus des industriels !
« Je n’ai jamais rencontré quelqu’un, excepté peut-être Charles de Gaulle, qui distillait une telle volonté concentrée à l’état brut. Il était planté là, une aide féminine à ses côtés pour l’aider à se tenir debout [...]. Il dominait la pièce, non par l’apparat qui, dans la plupart des États, confère un degré de majesté à ses dirigeants, mais par l’impression presque concrète qui se dégageait de sa volonté implacable de dominer ». (Henry Kissinger dans ses Mémoires)
Le deal de Zhou (et d’un Mao en petite forme) en 1972 avec Nixon, c’était : tu produis chez nous pour pas cher, tu revends chez toi plus cher, mais tu nous abandonnes une partie de ta technologie. Un demi-siècle plus tard, Trump est obligé d’élever les droits de douane pour éviter que l’industrie américaine ne s’effondre totalement, aspirée par l’Asie.
Le constat alarmant – mâtiné d’espoir – de Michael Kratsios, conseiller scientifique et technologique de Trump :
« Mais l’immigration sans restriction et le recours à une main-d’œuvre bon marché tant au niveau national qu’à l’étranger, ont été un substitut à l’amélioration de la productivité grâce à la technologie. Nous pouvons construire de nouvelles façons qui nous permettent de faire plus avec moins, ou nous pouvons emprunter sur le futur. Nous avons choisi d’emprunter à ce futur encore et encore. Notre choix en tant que civilisation est la technologie ou la dette, et nous avons choisi la dette. Aujourd’hui, nous choisissons un meilleur chemin ».
USA et Chine, sous l’impulsion d’un Trump qui veut réduire le déficit commercial (263 milliards en 2024) entre les deux nations, sont en train de se découpler économiquement. Il est évident que, sauf accident, la Chine dominera le monde en 2049, date à laquelle elle fêtera les 100 ans de sa libération. L’Occident impérialiste, qui a été mis dehors après 100 ans d’occupation, a cru s’en sortir en (re)mettant la Chine au (petit) boulot : c’est peut-être elle qui nous mettra au boulot demain.
Pendant ce temps, la Chine construit le chantier naval pharaonique de Changxing, qui pond des porte-conteneurs (soixante par an, avec un grand merci à GTT, une entreprise française de haute technologie) comme une Nigérienne ses petits. Changxing ou le tremplin de l’hyperpuissance chinoise dans le monde, le cauchemar de Trump.
Et Sardine, là-dedans ? La pauvrette incarne la dérive et l’impuissance politique mentale française. Heureusement, chez nous, il reste encore des conquérants. Pour combien de temps ?
Message aux jeunes : apprenez le chinois, désapprenez l’anglais.
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Olivier Andriès, patron du géant aéronautique Safran, claque la porte aux villes écolos
Olivier Andriès, patron du géant aéronautique Safran, a jeté un pavé dans la mare : fini les investissements dans les villes dirigées par des majorités écologistes. Dans une déclaration cinglante, il dénonce des politiques « punitives » et un climat hostile à l’industrie. De quoi faire grincer des dents à Lyon, où la mairie EELV de Grégory Doucet multiplie les obstacles. Sans oublier Rennes...
« Nous irons là où l’énergie est compétitive et l’idéologie absente », assène Andriès, citant les États-Unis et le Canada. Un camouflet pour la souveraineté industrielle française.
Lyon, l’usine sacrifiée sur l’autel du dogme vert
Safran envisageait un site stratégique à Feyzin, près de Lyon, pour y produire des freins en carbone. Mais face aux critiques sur « l’impact environnemental » du projet, le groupe a préféré plier bagage. « Nous irons là où l’énergie est compétitive et l’idéologie absente », assène Andriès, citant les États-Unis et le Canada. Un camouflet pour la souveraineté industrielle française.
Le patron de Safran avait un projet d’installer une usine de turbine d’avion à Rennes avec 500 emplois bien payés sur une friche industrielle.
— Philippe Murer (@PhilippeMurer) April 16, 2025
Il a été accueilli par des tomates des élus EELV ! "Je vais être très clair : il n'est plus question aujourd'hui d'investir dans des… pic.twitter.com/e5NAXmy3j4
Tomates et taxes : l’accueil chaleureux des élus verts
À Rennes, le PDG de Safran a eu droit à une réception… particulière : des jets de tomates par des militants EELV. De quoi achever de le convaincre : « Plus un euro dans ces villes ». Entre la « taxe Zucman » et les discours anti-industrie, la coupe est pleine.
Écolos vs Industrie : qui paiera l’addition ?
Le Lyonnais vert Grégory Doucet se défend en invoquant la « décarbonation ». Mais à quel prix ? Safran, c’est 92 000 emplois et 23 milliards de chiffre d’affaires. Quand l’idéologie prime sur l’économie, les usines partent… et les chômeurs restent.
La transition écologique oui, mais pas n’importe comment
Safran incarne un dilemme français : comment concilier écologie et industrie ? Pour l’instant, les élus verts semblent avoir choisi : la décroissance. Reste à savoir si les électeurs suivront… ou préféreront garder leur travail.
- Source : E&R