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Lundi, 03 Mars 2025

Trump / Zelensky : Pourquoi ce cirque, est-il nécessaire aux Etats-Unis ?

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Lundi, 03 Mars 2025 - 14h08

Ces derniers jours, l'actualité a été dominée par le spectacle de mauvais goût donné dans le Bureau Oval, où Trump et Vance s'essuient ouvertement les pieds sur Zelensky devant les caméras. Selon le discours politico-médiatique russe, leur héros (Trump) aurait manifestement vengé l'honneur de la Russie en écrabouillant sans aucun effort le petit acteur (Zelensky), venu remplir son rôle. Aucune réflexion, aucune analyse, une réaction uniquement sur le plan émotif de ce qui demande pourtant une approche plus rationnelle. Il ne faudrait pas oublier que les Etats-Unis sont en guerre contre la Russie en Ukraine, et que Trump est le Président des Etats-Unis. Alors pourquoi ce spectacle, a-t-il été organisé, pendant que la Russie reste encore méfiante ?

Après Macron et Starmer, Zelensky est allé faire son pèlerinage à Washington. Si avec les deux premiers, l'ambiance était parfois tendue, mais raisonnable, le passage de Zelensky restera un temps dans les mémoires, comme un bien triste spectacle.

Zelensky sermonné comme un gamin par le directeur de l'école et le prof principal, qui tente de dire quelque chose, ce qu'il dit toujours, ce qu'il était attendu qu'il dise, et la direction faisant semblant de s'indigner, de se vexer, d'être outrée, créant l'incident de toute pièce.

Les Européens s'indignent ouvertement du sort réservé à leur poupée de chiffon, les Russes s'emballent de cette soi-disant vérité, qui aurait été révélée au Monde entier - qui évidemment ne le savait pas, mais puisque le Tsar Trump l'a dit, le monde le sait. Hourra !

La question n'est pas Zelensky. Chacun fait semblant de le considérer comme le dirigeant d'un pays souverain, quand c'est la marionnette d'un territoire tenu par les Atlantistes. Personne, au niveau des élites dirigeantes, n'est dupe. 

Quelle est la motivation affichée ? Zelensky n'a pas signé le contrat transférant aux Etats-Unis les revenus des minerais rares, présents dans le sol ukrainien.

Et Trump appelle cela, porter atteinte au processus de paix. Quel est le rapport entre un contrat commercial et un plan de paix (voir notre texte ici) ? Toujours aucun, sauf escroquerie majeure ou jeu de poker menteur. Au minimum, parce que l'on revient à la figure mythique d'un Zelensky décideur autonome d'un pays souverain. Discours extrêmement confortable pour les Atlantistes.

Pourquoi Zelensky, serait-il venu à Washington, s'il ne voulait pas signer ? Il n'est pas suicidaire et savait très bien à quoi s'attendre. Question que personne ne veut se poser. Deux hypothèses, si l'on va au-delà du voile de l'illusion de la grande souveraineté ukrainienne :

  • Il n'a pas eu le choix, Trump avait besoin de ce spectacle, il a tenu son rôle, car c'est bien pour tenir les rôles qu'il a été mis en place. 
  • Il y aurait une scission au sein des élites atlantistes et Zelensky, tenu par les Britanniques (qui ont conclu leur accord de 100 ans avec l'Ukraine) contre les Américains, a été envoyé par les Britanniques pour tenir tête à Trump.

La seconde option est assez peu réaliste, surtout quand Starmer et Macron ont déjà fait amende honorable à Washington quelques jours plus tôt. Et que tous les plans proposés, alternatifs, etc. des Européens sont officiellement proposés comme devant inclure les Américains, comme devant être approuvés par les Américains. Et d'ailleurs, lors du grand raout de Londres, les tuteurs atlantistes en la personne du Secrétaire générale de l'OTAN et de la présidente de la Commission européennes, étaient présents.

Alors, pourquoi ce spectacle ? Pour créer volontairement de l'illusion d'une division, pour qu'il y ait un gentil (Trump) contre les méchants (les Européens). Les ressources des minerais sont certes importantes, mais conduire la Russie à négocier contre son intérêt stratégique, à lui faire oublier que les Etats-Unis sont partie à la guerre et que Trump n'est pas neutre, mais en est le Président, passe par quelques mises en scène hollywoodiennes, comme les Américains savent très bien le faire. Et nous venons de le voir cette semaine.

Et CNN de bombarder médiatiquement (et d'être très largement repris par tous les médias russes) : après cela, les pourparlers directs entre Poutine et Trump vont être accélérés. Ainsi, commence l'article :

"Pour les observateurs diplomatiques chevronnés, la furieuse agression de Volodymyr Zelensky par le président américain Donald Trump dans le Bureau ovale était une agression politique planifiée, un piège tendu par l’administration Trump pour discréditer le dirigeant ukrainien et l’éliminer comme obstacle à la suite des événements.

Que cela ait été orchestré ou non, Moscou – qui a réagi avec joie à l’échange d’insultes à la Maison Blanche – s’attend désormais à ce que les pourparlers visant à reconstruire les relations entre les États-Unis et la Russie se poursuivent, voire s’accélèrent, dans les semaines à venir.

Rien n’a été annoncé en public. Mais, en privé, on parle du sommet Trump-Poutine, toujours prévu, qui serait désormais accéléré".

Pourtant, quelles ont été les décisions véritablement prises par Trump à ce jour ? Principalement deux, qui vont à l'encontre de son discours de "pacificateur" : la reconduite pour un an des sanctions adoptées contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine et l'annonce de la continuation des livraisons d'armes à l'Ukraine. 

Il est extrêmement dangereux en politique de prendre ses désirs pour la réalité. En temps de guerre, il vaut mieux analyser les actes, qu'écouter les belles paroles. La paix, ça se gagne.

***

La querelle entre Zelensky et Trump était une pièce politique, selon un géopolitologue

Les États-Unis sont habitués à montrer leur supériorité et à humilier leurs vassaux et Volodymyr Zelensky s’est prêté au jeu à la Maison-Blanche, a affirmé à Sputnik l’expert en relations internationales Ahmed Al-Haj Ali.

Le président américain a montré ses talents de showman lors de l’altercation à la Maison-Blanche, alors que Zelensky a accepté de jouer la victime, un art dans lequel il excelle, a déclaré à Sputnik l’expert en relations internationales Ahmed Al-Haj Ali.

En matière de communication, les Américains sont habitués à montrer leur supériorité et à humilier leurs vassaux, souligne-t-il, ajoutant avoir eu le sentiment que Trump pouvait jeter Zelensky du balcon de la Maison-Blanche, comme sur un ring de lutte.

Selon l’expert, cette séquence montre en outre :

que Kiev ne pourra pas poursuivre les hostilités sans l’approbation de Washington ;

qu’un transfert de pouvoir en Ukraine est probable, avec un départ de Zelensky ;

que la politique du régime de Kiev a toujours été soumise aux diktats de l’Occident, en particulier sous l’ère Biden.

source : Sputnik Afrique


- Source : Russie politics

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