L'UE renouvelle les sanctions contre la Russie, Orban se couche
La Hongrie est devenue l'image même de la parodie de la résistance, enchaînant les grandes déclarations et se couchant toujours au bon moment, au bon endroit. Le vote docile des sanctions contre la Russie n'a pas fait exception à la règle : après un grognement de Tusk et un appel au Secrétaire d'Etat américain, la Hongrie a fait ce que le monde global attendait d'elle. Et si on arrêtait de faire semblant de croire aux acteurs de seconde zone ? Si l'on avait le courage de la responsabilité politique ?
On se souviendra des grandes déclarations d'Orban au sujet du processus d'entrée de l'Ukraine dans l'UE ... quand finalement il est sorti prendre un café, ce qui lui a permis de ne pas avoir à voter sur la question. Et ce qui a permis de lancer le processus d'adhésion de l'Ukraine à l'UE.
Comme disait Napoléon, la seule victoire en amour, c'est la fuite. Orban est un grand amoureux.
Il y a quelques jours de cela, Orban avait encore une fois fait parler de lui et, dans la posture du grand résistant, avait déclaré que la Hongrie bloquerait la reconduction des sanctions contre la Russie, qui sinon auraient pris fin au 31 janvier, si l'UE ne faisait pas pression sur l'Ukraine pour qu'elle reprenne l'approvisionnement en gaz russe et donc assure le transit.
Il fut, une fois n'est pas coutume, applaudi un peu rapidement, par ceux qui espèrent toujours l'arrivée d'une figure mythique, réglant leurs problèmes. Les miracles ne sont manifestement pas de notre monde.
Après que Tusk a menacé la Hongrie de conséquences, le ministre hongrois des Affaires étrangères a téléphoné au Secrétaire d'Etat américain. Avec l'arrivée de Trump, il y a avait l'espoir d'un changement de politique, le sujet de sa Majesté appelle donc le représentant de sa nouvelle Majesté pour savoir ce qu'il en est. Le sujet a compris. Le sujet a voté.
Budapest comptait sur le retour de Donald Trump à la Maison blanche pour recalibrer la position de l’Occident à l’égard de la Russie. Le nouveau président américain a cependant récemment averti qu’il imposerait de nouvelles sanctions à la Russie si Moscou ne mettait pas fin à sa guerre en Ukraine.
La veille de cette capitulation sur les sanctions, Peter Szijjártó s’est d’ailleurs entretenu par téléphone avec le nouveau secrétaire d’État américain, Marco Rubio.
Le ministre hongrois a déclaré la semaine dernière que Budapest consulterait l’administration Trump avant de décider d’accepter ou non de renouveler les sanctions de l’UE contre la Russie.
Finalement, l'UE a promis de continuer à discuter de la question avec l'Ukraine et de lire une déclaration non contraignante. Il faut sauver les apparences, au rabais, mais sincèrement le spectacle ne vaut pas plus cher. Il n'est pas reproché à Orban de ne pas défendre les intérêts de la Russie, ce n'est pas à lui à les défendre, mais de faire semblant de défendre les intérêts de la Hongrie.
Rappelons que ces décisions européennes ne peuvent être prises qu'à l'unanimité. Donc tous ces pays, qui se disent opposés à la politique conduite par l'UE, la votent et dans les faits la soutiennent. Nous n'avons pas besoin de ces acteurs de série B, qui jouent le rôle des grands résistants pour calmer les foules, mais de politiciens responsables qui vont soutenir ces foules. Tant que l'on ne sortira pas de la communication pour revenir à la politique, rien ne changera.
- Source : Russie politics