Pour garder son fauteuil doré, Bayrou bat en retraite… et brade les bijoux de famille
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L’implosion en cours de la Vè République est un spectacle décevant : on s’attendait à un feu d’artifice, et on a seulement une mauvaise émission de très mauvaise téléréalité. Dans la séquence actuelle, ce ne sont pas les Ch’tis à Marseille, mais les Béarnais à Paris, et le narratif est aussi ennuyeux qu’inquiétant. Après avoir tenté de rouler la gauche dans la farine, avec un sourire de maquignon jusqu’aux oreilles, Bayrou, qui prétendait être le seul à pouvoir sauver le régime et faire l’union, en est réduit, pour sauver son fauteuil, sa voiture de fonction et sa popote, à brader les derniers bijoux de famille que Martine Aubry n’avait pas dilapidés. Ce pays sera à ramasser à la petite cuillère lorsque Bayrou subira la censure de l’Assemblée.
François Bayrou a donc échappé à la censure aujourd’hui ! Mais à quel prix ? Celui d’une dilapidation méthodique des derniers bijoux de famille, tout cela pour acheter les voix des vautours socialistes toujours prêts à tout négocier pour récupérer une parcelle, même infime, d’un pouvoir d’apparât qui leur permet de briller dans les salons et les microcosmes décadents que creusent la tombe de ce pays.
Donc, on reprend le fil que le Courrier a partiellement boudé ces derniers jours, tant le scénario est pathétique.
Premier point : jusqu’à la dernière minute, François Bayrou a négocié une « non-censure » (on en est là…) en tentant de neutraliser les socialistes de l’Assemblée, partagés entre leur envie de pouvoir et les menaces de Mélenchon, qui leur annoncent de sévères défaites aux prochaines municipales en cas de désobéissance. Voilà un fameux cas de conscience.
Pour éviter le pire, Bayrou devait annoncer qu’il suspendait la réforme des retraites en attendant un meilleur accord. Lors de son discours de politique (très très) générale, le Premier Ministre a annoncé une remise en question de la réforme, par un « conclave » de trois mois entre les partenaires sociaux. En cas d’échec à trouver des économies équivalentes à une annulation de la réforme, Bayrou a ajouté que la réforme s’appliquerait telle quelle.
- Source : Le Courrier des Stratèges