Historique: La rencontre du pape François avec le patriarche Cyrille débute à Cuba
Il s'agit de la première rencontre entre un chef de l'Eglise catholique et le patriarche de la plus importante des Eglises orthodoxes depuis le schisme entre Eglises d'Orient et d'Occident en 1054.
La rencontre du pape François avec le Patriarche de Moscou et de Toutes les Russies Cyrille a commencé vendredi à l'aéroport José Marti de La Havane.
"Nous nous rencontrons au bon moment et au bon endroit", a indiqué le chef de l'Eglise orthodoxe russe au début de l'entretien. Les deux chefs d'Eglise ont ensuite entamé une rencontre à huis clos qui devrait durer deux ou trois heures. Le pape et le patriarche russe envisagent de signer une longue déclaration commune qui devrait évoquer les persécutions contre les chrétiens au Moyen-Orient et la défense des valeurs chrétiennes dans le monde.
La rencontre, que le Vatican tentait d'organiser en vain depuis des décennies, a été tenue secrète jusqu'au dernier moment. Le patriarche Cyrille s'est entretenu avec le président cubain Raul Castro avant sa rencontre historique avec le pape François.
Le chef de l'Eglise russe effectue une visite officielle en Amérique latine du 11 au 22 février. Outre Cuba, il se rendra au Paraguay et au Brésil.
Une rencontre "œcuménique, historique, tant attendue entre l'Eglise de Russie et l'Eglise Catholique" depuis 50 ans entre le Pape François et le Patriarche Cyrille a finalement eu lieu à Cuba. "Cela va pousser l'Occident, la Russie, la Syrie et tout le monde à faire un supplément d'efforts pour réaliser la paix", a déclaré à Sputnik Monseigneur Jean-Clément Jeanbart, archevêque d'Alep. "Cette rencontre est une nouvelle étape dans les relations entre les deux Eglises. Les questions qu'on évoque sont très naturelles parce que c'est vrai que la question des chrétiens en Orient touche les deux parties", a pour sa part estimé le père Nicolas de l'Église des trois Saints Hiérarques à Paris.
Le directeur du Centre chrétien à Moscou Jean-François Thiry fait remarquer que les deux chefs religieux n'ont pas oublié les contradictions existant entre les deux églises: des problèmes théologiques, des problèmes aussi canoniques. "Mais justement ce qui est important, ce qu'ils veulent affirmer à travers de cette rencontre, c'est que ces problèmes-là ne sont pas un empêchement pour se rencontrer. Et ça, à mon avis, c'est une chose très importante c'est-à-dire qu'au-delà des difficultés qui peuvent exister, au-delà des accords qu'il y a, il faut toujours se rencontrer, il faut en parler, il faut se regarder dans les yeux et alors beaucoup de choses qui peut-être auparavant ont semblé impossibles à résoudre, deviennent des points de contact, de dialogue", a-t-il affirmé. "Dans le monde catholique elle est vue sans aucun doute avec un grand espoir…
Toute l'église catholique a été préparée depuis au moins 50 ans à cette possibilité de rencontre après Vatican 2. Maintenant les catholiques appellent les orthodoxes notre église sœur", a constaté M.Thiry. "Le seul fait de dire qu'on peut se rencontrer met déjà ensemble les personnes qui auparavant ne se parlaient pas et le ton, la façon dont on se parle maintenant entre nous, entre catholiques et orthodoxes est aussi beaucoup plus doux, à mon avis, plus positive", a-t-il déclaré.
- Source : Sputnik (Russie)