www.zejournal.mobi
Mercredi, 07 Mai 2025

Euthanasie : quand la France passe de la liberté de vivre au droit à mourir, que reste-t-il de notre humanité ?

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Mardi, 06 Mai 2025 - 21h00

L'Assemblée nationale se prépare dans quelques jours à revenir sur la question de l'euthanasie. Dans un pays en pleine crise économique, sociale et politique, dans un pays qui joue à se faire peur avec la guerre en Ukraine, il ne semble y avoir en effet de sujet plus urgent ni important pour les représentants du peuple. Puisque la proposition de loi, cette fois, vient d'eux. Nous passons ainsi d'un combat pour aider à vivre à un combat pour aider à mourir. Ce changement qualitatif suit l'évolution logique de nos sociétés, où l'homme n'a plus de valeur en tant que tel, il a un coût, il doit être rentable, il est interchangeable, il ne doit pas être un poids ... Quand la peur de la vie dépasse celle de la mort, c'est que nos sociétés sont d'une extrême faiblesse.

Nous sommes véritablement passés dans une société de la mort. Nous avons senti ce basculement avec le fanatisme covidien. Nous le voyons avec l'impératif de l'euthanasie, un mouvement qui dépasse largement la France, puisqu'il est l'un des aspects de ce Monde global.

En Grande-Bretagne, une campagne d'affichage devant rendre l'euthanasie ludique a recouvert les murs du métro londonien en 2024, avant que le projet de loi ne soit adopté.

La mort, c'est la joie. La mort, c'est la fête. La mort, c'est l'amour. Orwell serait désespéré de voir à quel point son oeuvre s'est réalisée.

En Suisse, une capsule magique, portative et individuelle est promue comme le nec plus ultra de l'euthanasie. Une Américaine est ainsi venue mourir dans la forêt suisse :

"Une mort paisible et idyllique dans une forêt suisse", a également commenté mardi sur X Philip Nitschke, médecin australien et militant proeuthanasie ayant créé la capsule "Sarco", estimant que le dispositif avait permis d'"aider une Américaine à avoir la mort qu'elle souhaitait".

Ainsi, la fin de vie non-naturelle est présentée :

  • comme un "choix" - fait par qui, à quel moment et dans quel état de lucidité ?
  • un choix devant alléger les charges des proches et de la société - donc une sorte "d'obligation morale" de mourir ?

La France s'engage dans cette voix faussement humaine, dégoulinante de "bons sentiments" avec la proposition de loi, déposée par les députés après la dissolution de l'Assemblée nationale, reprenant les grandes lignes du projet gouvernemental antérieurement déposé.

Ici aussi, nous retrouvons le même argumentaire faussé : la dignité passe par la mort et non pas par l'assistance à la vie, des arguments qui détournent ouvertement les piliers de la France. La liberté n'est plus aujourd'hui celle de vivre comme on l'entend, donc de se construire, mais de mourir quand il le faut, donc de se détruire. L'égalité est comprise comme devant permettre à chacun de mourir quand il le décide, où il le décide et non pas d'avoir un accès égal aux soins, où qu'il se trouve, pour pouvoir vivre. La fraternité est la mise à mort de l'autre. 

Ce qui est ainsi formulé dans le texte de la proposition de loi :

C’est sur cela que repose ce texte qui a vocation à devenir une grande et belle loi de liberté, d’égalité et de fraternité.

Une grande loi de liberté, celle de disposer de sa mort, à l’image de la liberté de disposer de son corps que nous avons sanctuarisée dans notre Constitution.

Une grande loi d’égalité, qui permettrait de ne plus avoir à s’en remettre à la clandestinité ou à l’exil pour éteindre la lumière de son existence.

Une grande loi de fraternité, pour accompagner chacune et chacun jusqu’au bout du chemin, conformément à ses choix et à sa volonté.

En somme, une grande loi républicaine pour que demain, dans ce pays, on puisse partir comme on a voulu vivre :  librement et sereinement.

Nous entrons dans la République de la mort.

D'ailleurs, allant toujours plus loin, les députés ont temporairement précisé que cette mort pourrait être réalisée par la personne elle-même ... ou par un médecin. Ainsi, le médecin n'est plus celui qui soigne, c'est aussi celui qui peut vous tuer. Légalement certes, ce qui ne change rien au résultat.

D'un côté, le gain financier est ouvertement avancé. L'euthanasie permettrait, soi-disant, de gagner 1,4 milliards d'euros par an. Vieillir coûte cher, être malade coûte cher, il faut faire des économies. Ca fait combien de vies ? Quelle importance, ce ne sont plus des vies, ce sont des poids pour la société.

Alors un peu de "dignité" et de "sens civique" et tuez-vous. Pour le bien de tous.

Certains rappellent les dérives, dans les pays où l'euthanasie a été adoptée. Son champ d'application ne cesse d'être élargi, toutes les barrières tombent les uns après les autres. Pour laisser finalement l'homme affaibli avec un pistoler dans la main et l'obligation de s'en servir. 

De la liberté de vivre, nous passons à la liberté de mourir pour finir par l'obligation de mourir. C'est tout ce que cette société inhumaine a à nous proposer. Il est temps de la renverser. Pour reprendre notre liberté de vivre. Pour retrouver notre humanité.


- Source : Russie politics

Cela peut vous intéresser

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...