Il n’a jamais été question des otages. Il n’a jamais été question du Hamas

Benjamin Netanyahou a déclaré jeudi que la libération des otages israéliens à Gaza n’était pas sa première priorité, suggérant plutôt que la défaite du Hamas devait primer sur un accord de prise d’otages.
«Nous avons de nombreux objectifs, de nombreux buts dans cette guerre», a déclaré Netanyahou. «Nous voulons ramener tous nos otages. C’est un objectif très important. Dans une guerre, il y a un objectif suprême. Et cet objectif suprême est la victoire sur nos ennemis. Et c’est ce que nous allons réaliser».
Rien de ce que le Premier ministre a dit ici n’est vrai ou valable – à moins que par «ennemis» il n’entende «tous les Palestiniens de la bande de Gaza».
Netanyahu Says Freeing Hostages Is Not His Priority
— Antiwar.com (@Antiwarcom) May 2, 2025
The Israeli leader said his 'supreme objective is victory over enemies'
by Dave DeCamp@DecampDave #Netanyahu #Gaza #Israel #Palestinians #hostages https://t.co/jI1XBUkA9h
Netanyahou a été assez transparent sur le fait que l’objectif ultime d’Israël à Gaza n’est ni de libérer les otages ni de vaincre le Hamas, mais de s’emparer du territoire palestinien et d’en expulser les habitants palestiniens. Il a ouvertement déclaré qu’Israël occuperait Gaza par la force militaire, excluant totalement la possibilité d’une quelconque forme de gouvernement palestinien pour l’enclave. Il a ouvertement déclaré qu’il souhaitait mettre en œuvre le plan de nettoyage ethnique du président Donald Trump pour Gaza, qui prévoit explicitement l’expulsion de «tous» les Palestiniens et l’interdiction de leur retour.
Ils ont donc été parfaitement clairs. Il ne s’agit pas du Hamas, sauf dans la mesure où un groupe de résistance armé rendra difficile l’expulsion forcée de tous les Palestiniens de Gaza. Et il ne s’agit certainement pas d’otages.
Et pourtant, c’est bizarrement de cette manière que la classe politico-médiatique occidentale continue de présenter cet assaut. Ils l’appellent la «guerre d’Israël contre le Hamas», alors qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’une opération de nettoyage ethnique déguisée. Ils parlent du 7 octobre, des otages et du terrorisme, alors qu’il a déjà été clairement établi que cela n’a rien à voir avec tout cela. Ils agissent comme si l’aveu n’avait tout simplement jamais été fait.
Il n’y a absolument aucune excuse pour continuer à parler d’otages et du Hamas après que les États-Unis et Israël ont déclaré que l’objectif était le nettoyage ethnique complet de Gaza. Ils vous ont dit de quoi il s’agissait réellement. Ils l’ont dit. Avec leurs propres bouches. Ils vous l’ont dit directement. Fin du débat.
Depuis des générations, Israël cherche à purger Gaza des Palestiniens. C’est tout ce dont il a toujours été question. Pas du 7 octobre. Pas des otages. Pas du Hamas. Pas du terrorisme. Tout dans les opérations d’Israël à Gaza a indiqué que leur véritable objectif était de chasser les Palestiniens d’un territoire palestinien et non de libérer des otages ou de vaincre le Hamas. Et lorsque Trump est entré en fonction, ils ont commencé à l’admettre ouvertement.
Trump Says No Right of Return for Palestinians in Gaza Under His Plan
— Antiwar.com (@Antiwarcom) February 10, 2025
Egypt has called an emergency Arab summit in response to #Trump's repeated calls for the permanent displacement of Gaza's #Palestinians
by Dave DeCamp@DecampDave #Gaza #Israel #Egypt https://t.co/Yg4hswznCU
Comment se fait-il que ce ne soit pas l’objet de toute la conversation chaque fois qu’il est question de Gaza ? Comment se fait-il que ce ne soit pas le début, le milieu et la fin de chaque discussion ?
C’est comme si un flic regardait la caméra du téléphone de quelqu’un tout en étranglant un homme noir et disait «Je tue cet homme parce que je suis raciste et que je veux tuer des Noirs», et qu’après coup, tout le monde continuait à dire «résistance à l’arrestation» et «nous ne savons pas ce qui s’est passé avant que la vidéo ne commence à enregistrer». Il a dit ce qu’il faisait et quelles étaient ses motivations de sa propre bouche.
Vous ne pouvez plus radoter sur le Hamas, le 7 octobre ou les otages pour défendre les actions d’Israël à Gaza. Ce n’est plus possible. Si vous voulez défendre les actions d’Israël à Gaza, le seul sujet de conversation est de savoir s’il est acceptable ou non d’expulser par la force une population entière de sa patrie historique en la bombardant systématiquement, en lui tirant dessus et en l’affamant tout en détruisant son infrastructure civile, uniquement en raison de son appartenance ethnique.
C’est de cela qu’il s’agit. Et de rien d’autre. De cela et rien que cela.
Traduction: Le Grand Soir
- Source : Caitlin Johnstone (Etats-Unis)