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Dimanche, 22 Déc. 2024

Covid-19 : ce que révèlent les « RKI-files » dévoilés en Allemagne

Auteur : Etienne Fauchaire | Editeur : Walt | Jeudi, 01 Août 2024 - 12h24

En Allemagne, les « RKI-files », des documents fuités qui retracent les échanges entre l’Institut Robert-Koch (RKI) et le gouvernement fédéral au cours de la crise du Covid-19, ont été dévoilés dans leur intégralité par la journaliste Aya Velázquez, le 23 juillet. Ils révèlent que « la plupart des mesures sanitaires ont été décrétées par des politiciens, parfois sans fondement scientifique, et parfois même contre l’avis des experts », confie à Epoch Times le professeur Stefan Homburg, associé à l’examen de ces fichiers.

Un pavé dans la mare. Le 18 mars dernier, Multipolar, un magazine allemand alors inconnu du grand public, obtenait après deux années de bataille judiciaire ce qu’il convient désormais d’appeler outre-Rhin « les RKI-files ». Les documents issus de ce premier volet contenaient les procès-verbaux des réunions entre la cellule de crise de l’Institut Robert-Koch, qui fait partie intégrante de la bureaucratie sanitaire allemande, et le gouvernement fédéral, de février 2020 à avril 2021. Des fichiers embarrassants tant pour la crédibilité que la légitimité de cet établissement de référence pour la santé publique. Il s’avère que le RKI « servait souvent de façade scientifique pour légitimer des décisions politiques », avait cinglé Wolfgang Kubicki, vice-président du Bundestag (FDP), dans les colonnes du magazine allemand Focus, suite à la révélation de ces communications internes.

Toutefois, près d’un tiers des 2500 pages rendues publiques contenaient… des passages censurés, suscitant des inquiétudes quant à une volonté de l’établissement fédéral de garder ses délibérations internes confidentielles. Une affaire qui avait conduit des responsables politiques à réclamer leur publication intégrale. « Tout devrait être mis sur la table », martelait alors Armin Laschet, membre de la CDU. L’ancien candidat à la chancellerie avait fustigé par ailleurs un échec de la presse à demander des comptes aux autorités : « Le fait que ces documents aient été publiés à la suite d’une plainte déposée par un site dont on dit qu’il propage des théories complotistes montre clairement qu’aucun média mainstream n’a essayé de se les procurer ».

Le 23 juillet, un rebondissement : l’ensemble des fichiers couvrant toute la période du Covid de février 2020 à juin 2023 a été divulguée, cette fois sans caviardage, provoquant des secousses politiques au pays de Goethe : « Les experts du Covid savaient que le gouvernement mentait – et ils sont restés silencieux ! », a titré le quotidien Bild pour l’occasion. À la manœuvre, Aya Velázquez, une journaliste indépendante, qui a déclaré avoir reçu ces « RKI-files », près de 4000 pages, d’un ancien employé de l’institut biomédical travaillé par « des raisons de conscience ». Accompagnée de Bastian Barucker, un autre journaliste indépendant, et de Stefan Homburg, ancien professeur d’économie à l’université de Göttingen, elle a tenu une conférence de presse mardi dernier à Berlin pour dévoiler leur contenu, disponible en cliquant sur ce lien.

L’institut Robert-Koch, un organisme scientifique subordonné au pouvoir politique

Première découverte issue de cette fuite : une partie des employés du centre épidémiologique se sont initialement montrés critiques de la politique sanitaire mise en œuvre par leur gouvernement. Toutefois, le climat interne toxique laissant peu de place à l’expression des opinions divergentes, ils auraient finalement plié, apprenant « comment les choses fonctionnent », a expliqué Aya Velázquez.

Cette réticence de certains employés de l’autorité sanitaire à se conformer à la ligne politique officielle transparait nettement dans un procès-verbal en date du 10 septembre 2021, à la page 6 : « L’autorité du ministre en matière d’instructions relatives aux documents techniques du RKI […] est actuellement examinée juridiquement. À ce jour, la direction du RKI estime [toutefois] que les recommandations formulées par le RKI, en sa qualité d’autorité fédérale, sont complétées par une instruction ministérielle, qui doit être respectée, car le Bundestag supervise techniquement le RKI, lequel ne peut invoquer la liberté scientifique. L’indépendance scientifique du RKI par rapport à la politique est donc limitée ».

Pourtant, le 25 mars 2024, après la publication des premiers « RKI-files », Karl Lauterbach, ministre de la Santé allemand depuis décembre 2021, affirmait encore que cet organe du gouvernement fédéral en matière de biomédecine « a travaillé de manière indépendante, hors de toute influence politique »…

« Injonctions à la vaccination, confinements, fermeture des écoles… De 2020 à 2023, l’Allemagne a adopté une politique sanitaire similaire à celle de la France. Grâce aux “RKI-files“, on apprend que ces mesures ont en réalité été décrétées par des politiciens, parfois sans fondement scientifique, et parfois même contre l’avis des experts », résume auprès d’Epoch Times le Pr Stefan Homburg, qui a épluché les procès-verbaux avec ses deux autres collègues. Et d’ajouter : « Initialement, l’institut Robert-Koch s’est opposé aux mesures trop lourdes, étant donné qu’ils avaient déjà élaboré dans les années précédentes un protocole préconisant, par exemple, l’isolement des seules personnes malades. Mais au bout du compte, ils ont progressivement succombé à la pression politique… »

Pour illustrer le fossé entre les opinions des experts et les choix politiques, le Pr Homburg s’est également appuyé durant la conférence de presse sur une entrée datant du 29 octobre 2021. Celle-ci révèle que l’ex-ministre de la Santé Jens Spahn avait recommandé un rappel vaccinal en population générale, même si cette mesure ne l’avait pas été par la Commission permanente de vaccination, rattachée à l’institut Robert-Koch.

Dans le même esprit, une entrée en date du 19 mai 2021 rapporte que « même si la vaccination des enfants n’est pas recommandée par la Commission permanente de vaccination, Jens Spahn prévoit quand même un programme de vaccination ».

La pandémie des non-vaccinés : « un mythe politique »

Autre révélation choc : le 5 novembre 2021, les « RKI files » montrent qu’en interne, les experts de l’organisme national de santé publique s’inscrivaient en faux par rapport aux déclarations de Jens Spahn, qui soutenait le 3 novembre : «?Nous connaissons actuellement une pandémie essentiellement des non-vaccinés et elle est massive ». « Les médias parlent d’une pandémie de non-vaccinés. D’un point de vue technique, ce n’est pas correct. Toute la population y contribue. Faut-il aborder ce sujet dans la communication? », peut-on lire dans le procès-verbal de l’autorité fédérale.

« Il était connu depuis longtemps que la “pandémie des non-vaccinés“ était un mythe politique ne servant qu’à justifier les injonctions vaccinales. Grâce aux “RKI-files“, nous savons désormais que l’institut savait lui aussi qu’il s’agissait d’un mythe, mais qu’il avait peur de s’exprimer contre la propagande vaccinale du ministre », réagit auprès d’Epoch Times le Pr Homburg, qui n’hésite pas à dénoncer une « tromperie délibérée ».

En effet, ce « mythe » a continué à prospérer, la mayonnaise commençant alors même à monter : « Ce que nous vivons actuellement, c’est une tyrannie des non-vaccinés », pestait le 13 novembre 2021 Frank Ulrich Montgomery, ancien président du Conseil national de l’Ordre des médecins allemands et dirigeant de l’Association médicale mondiale (WMA). Le 2 janvier 2022, le médecin allemand persistait et signait, revendiquant ce choix de mots dans une interview donnée au média suisse Blick : « À l’époque, personne n’osait encore dire que nous devions traiter différemment les non-vaccinés et les vaccinés. Aujourd’hui, c’est la norme. Je suis même un peu fier d’avoir été en quelque sorte précurseur de cette démarche ».

Pour le journal allemand Berliner Zeitung, l’enquête sur la crise du Covid-19 devra déterminer « pourquoi et par qui ce récit a été conçu et autant promu ». Et de poursuivre : « Car il ne s’agit pas d’une petite affaire. De cette hypothèse – désormais manifestement fausse – selon laquelle les non-vaccinés seraient le moteur de la pandémie, d’autres mesures telles que les règles de 2G et de 3G [forme qu’a pris le pass vaccinal allemand, ndlr] ont été adoptées ». « Ce récit selon lequel les non-vaccinés sont responsables de la pandémie a persisté très longtemps en Allemagne, et certains y croient encore aujourd’hui. Suite à la publication des “RKI-files“, cette croyance doit être réfutée. Il existe désormais un document hautement officiel à ce sujet, que tout le monde peut télécharger et lire, […] dans lequel les autorités affirment clairement que cette pandémie des non-vaccinés n’a jamais eu lieu ».

« Ils ont laissé les gens aller au carton »

Ces « RKI-files » mettent également en exergue un silence de l’établissement allemand sur les effets indésirables graves du vaccin anti-Covid fabriqué par le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca. En témoigne une entrée datant du 19 mars 2021, a pointé le Pr Homburg durant la conférence de presse. Pourtant, quelques semaines plus tard, le 16 avril 2021, il était communiqué par voie de presse, en Allemagne, mais aussi à l’étranger, que l’ex-chancelière Angela Merkel et son successeur Olaf Scholz avaient reçu une première dose de ce vaccin. Le président de la République fédérale d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, et le ministre de la Santé d’alors, Karl Lauterbach, ont été également vaccinés avec le même produit.

Pour le Pr Homburg, « l’interprétation la plus logique est à chercher dans le fait que même parmi la population mal informée, la volonté de se faire vacciner était nulle. Comme les politiciens avaient signé d’énormes contrats d’approvisionnement, ils devaient craindre que des rapports soient publiés sur les stocks livrés et le gaspillage de l’argent des contribuables. Et ils ont donc laissé les gens aller au carton ».

L’universitaire se montre particulièrement critique envers la ligne de conduite adoptée par Lothar Heinz Wieler, ancien président de l’Institut Robert-Koch durant la crise du Covid-19. À ses yeux, ce dernier, conscient que la communication et les directives du gouvernement allemand étaient scientifiquement incorrectes, aurait dû protester plutôt que de se murer dans un silence complice.

Des procédures judiciaires à venir ?

Le contenu des « RKI-files » pourraient également donner lieu à des procédures judiciaires contre l’institut Robert-Koch, mais aussi l’institut Paul-Ehrlich, agence responsable de la sécurité des vaccins en Allemagne.

Par exemple, en novembre 2021, la décision de rendre la vaccination anti-Covid obligatoire pour les soldats de l’armée allemande avait été contestée en justice. Une demande déboutée par le Tribunal administratif fédéral en juillet 2022. Pour appuyer son jugement, l’instance suprême s’était fondée sur les déclarations tenues par des experts issus des deux instituts.

Des faux témoignages, souligne le Pr Homburg à Epoch Times : « Ils ont affirmé devant les tribunaux que les vaccins étaient très efficaces et nécessaires pour protéger la population tout en sachant qu’il n’y avait aucune protection contre la transmission, et donc aucun fondement pour rendre la vaccination obligatoire. Aussi, ils pourraient être attaqués en justice pour faux témoignages sur la base du contenu des procès-verbaux ».

Confinements, vaccination, masques… : les autres enseignements des « RKI-files »

Ces fichiers révèlent également que l’institut Robert-Koch savait pertinemment que les confinements causeraient plus de dégâts que le virus lui-même, que le port du masque en extérieur était inutile, ou encore que la fermeture des écoles ne ralentirait pas la propagation du Covid-19.

S’agissant des confinements, l’établissement notait en décembre 2020 que le résultat à la suite de la mise en œuvre de confinements sur le continent africain a été « une hausse prévue de la mortalité infantile ». « Les conséquences des confinements sont parfois plus graves que le virus lui-même ».

Dans une autre procès-verbal daté du 31 octobre 2020, l’organisme d’État indiquait qu’il n’existe « aucune preuve » scientifique suggérant une utilité des masques FFP2 en dehors des milieux hospitaliers : « Cette information pourrait être transmise au grand public », ajoutait-il. Il ne l’a jamais fait, alors que le port du masque était devenu obligatoire dans l’espace public depuis avril 2020.

Une position réitérée le 15 janvier 2021 : « Les recommandations internationales ne soutiennent pas le port du masque FFP2 en population générale, ou le déconseillent explicitement », précisant par ailleurs que cette mesure peut présenter des « risques », comme la dermatose, une maladie de la peau. Bis repetita le 18 janvier 2021 : « Il n’existe aucune base technique permettant de recommander les masques FFP2 à la population, donc ajoutez un avertissement sur les effets secondaires indésirables ».

Par ailleurs, les experts de l’institut se sont opposés à une fermeture des écoles, sachant que cette mesure ne freinait pas la propagation du virus. Malgré ces avertissements, les écoles ont été fermées à plusieurs reprises, dès mars 2020. Par ailleurs, selon Bastian Barucker, l’établissement fédéral était conscient dès janvier 2020 que les enfants n’étaient pas à risque de développer une forme grave du Covid-19 et qu’ils ne participaient pas de façon significative à la chaine de transmission du virus. Pourtant, ils ont été contraints de porter un masque « pour protéger les autres » et de se vacciner, a-t-il rappelé.

Autre point soulevé dans les « RKI-files », à partir d’une entrée du 29 juillet 2020 : surnommé outre-Rhin le « Doktor Corona », Christian Drosten, virologue à l’hôpital de la Charité ayant bénéficié d’une importante couverture médiatique durant la crise du Covid-19, a rédigé une étude sur les dépistages et aurait pris la décision de ne pas la publier pour des raisons politiques. « M. Drosten a depuis décidé de ne pas publier l’article car les tests non ciblés ne sont pas jugés utiles dans le texte, ce qui contredit l’action du gouvernement », est-il écrit. De quoi pousser Aya Velasquez à dénoncer une « fraude scientifique ».

Par ailleurs, la journaliste, se basant sur les documents du RKI, a également fait savoir durant la conférence de presse que les rappels vaccinaux ne se fondaient pas sur une base scientifique, mais émanaient des politiques, ainsi que du laboratoire pharmaceutique Pfizer.

Autant d’éléments l’amenant à conclure que « les “RKI-files“ démontrent que les mesures Covid ne se fondaient pas sur des considérations rationnelles et scientifiques, […] mais étaient purement politiques. L’institut Robert-Koch, autorité soumise à des instructions ministérielles, leur donnait une prétendue légitimité scientifique ».

Grâce à ces documents, « un examen honnête et sans compromis de la politique Covid mise en œuvre en Allemagne peut désormais commencer », s’est-elle enthousiasmée. Toutefois, Aya Velasquez a signalé qu’elle n’avait pas eu l’opportunité d’examiner les documents dans leur totalité, invitant alors journalistes et citoyens à participer à cette enquête pour révéler les incohérences entre décisions politiques et avis scientifiques.

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Cela passe sur ZDF ! Comme si chez nous cela passait au JT de France2 !

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Les protocoles RKI : À propos de science, de vérité et de contradictions

Par Paul Schreyer

À quel point le virus corona est-il dangereux ? Alors que les politiciens faisaient souvent référence à l'expertise du RKI en la matière, les experts se heurtaient continuellement à des conclusions trop audacieuses. Photo : IMAGO/Cigdem Simsek

Les « protocoles RKI » sont sur toutes les lèvres. Le journaliste Paul Schreyer a obtenu avec succès l'accès aux documents Corona de l'Institut Robert Koch. Il présente ici ses conclusions issues de l'évaluation des premiers documents officiels publiés par le RKI exclusivement pour le NOZ.

Les procès-verbaux de l'Institut Robert Koch (RKI) montrent que, contrairement à ce qui a été affirmé, le gouvernement n'a pas suivi systématiquement la science pendant la période Corona. Dans de nombreux cas, c'est le contraire qui s'est produit : les politiciens ont formulé des lignes directrices, le RKI a fourni la justification souhaitée - contrairement à l'avis de ses propres experts.

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné pendant la période Corona ? De nombreux partis au Bundestag réclament désormais une réévaluation. Le centre d’attention est le RKI. Son président Lothar Wieler a averti à plusieurs reprises les citoyens de respecter les chiffres et les règles édictées par le gouvernement - souvent en référence aux conseils techniques de son autorité : valeurs limites d'incidence, exigences de distance, tests obligatoires, port obligatoire du masque. Les règles ne devraient « jamais être remises en question », avait alors déclaré Wieler au public. Après tout, le gouvernement parle au nom de la science.

Nous sommes même allés sans masque : Lothar Wieler, alors patron du RKI, et l'ancien ministre de la Santé Jens Spahn lors d'une conférence de presse sur la situation du Corona. Photo : dpa/Bernd von Jutrczenka.

Cependant , les procès-verbaux internes de l'équipe de crise du RKI, longs de plusieurs milliers de pages et pour lesquels l'auteur de ce texte a intenté une action en justice en tant que coéditeur du magazine Multipolar, dressent un tableau différent. Dans les coulisses, il est désormais clair que les scientifiques du RKI ont exprimé à plusieurs reprises des doutes et des avertissements sur la ligne gouvernementale, mais ceux-ci n'ont jamais été rendus publics par les autorités - apparemment pour ne pas compromettre le gouvernement.

Ce n'est jamais un secret que le RKI n'est pas un institut indépendant, mais une autorité subordonnée qui doit suivre les instructions du ministre de la Santé, mais l'étendue du contrôle politique pendant la période Corona n'est visible qu'à travers les protocoles.

Plus d'information:

"Le procès de Schreyer

Les protocoles RKI ont été publiés en plusieurs lots. L'auteur Paul Schreyer, né en 1977, a été poursuivi pour la publication des documents de l'équipe de crise de janvier 2020 à avril 2021 pour son magazine « Multipolar ». Cela n’a pas été fait au début, puis a été fortement occulté, puis partiellement obscurci. Ce texte fait référence à des témoignages d’experts dans ces documents officiels incontestés. Le RKI a décrit les procès-verbaux de certaines journées de réunions comme étant introuvables. Les procès-verbaux des réunions ultérieures ont également été publiés. Schreyer était assisté de l'avocat commercial et spécialiste de la liberté d'information Christoph Partsch de Berlin".

Le RKI avait résisté à leur publication pendant des années et au prix de grands efforts. La loi sur la liberté d’information oblige en fait les autorités à communiquer sur demande les dossiers internes aux citoyens intéressés. Mais une demande correspondante déposée en mai 2021 a été initialement ignorée par le RKI, de sorte qu'une action en justice pour inaction a dû être déposée auprès du tribunal la même année.

Dans les années qui suivirent, les avocats adverses échangèrent des mémoires longs et coûteux. Lorsque le tribunal administratif compétent de Berlin a finalement signalé aux avocats du RKI qu'il allait probablement faire droit au procès, le RKI a brusquement changé de stratégie et a soudainement publié le procès-verbal, bien qu'avec de nombreuses expurgations, et a en même temps intensifié la lutte défensive contre la destitution de ces expurgations.

Avez-vous gardé vos distances ? Il était parfois interdit de s'asseoir sur un banc à l'extérieur. Photo : Sebastian Kahnert/dpa-Zentralbild/dpa/Symboldild.

L'autorité a demandé à ses avocats, un grand cabinet d'avocats berlinois, de soumettre au tribunal un argumentaire de 1 000 pages (!) dans lequel le caractère indispensable des expurgations a été expliqué en détail.

Lorsque Multipolar a rendu publics en mars de cette année les documents expurgés de janvier 2020 à avril 2021, qui ont brièvement fait la une de nombreux médias, le ministre de la Santé Karl Lauterbach a fait marche arrière devant les caméras : ils n'avaient rien à cacher, une version expurgée serait disponible en quelques exemplaires présentés au public depuis des semaines. Cela s’est produit le 30 mai, mais est désormais largement ignoré par les médias. Plus récemment, des protocoles ultérieurs ont également été rendus publics à partir de mai 2021, en l’occurrence grâce à une fuite.

Les conclusions d’une évaluation sont substantielles.

Valeur limite d’incidence « rejetée d’un point de vue technique »

Lorsque le premier confinement a pris fin début mai 2020, le gouvernement fédéral a également décidé d'une nouvelle limite d'incidence à 50. Cela signifie qu'à l'avenir, « un concept de restriction cohérent » devra à nouveau être mis en œuvre dans les districts à partir d'un nombre de 50 positifs. tests corona pour 100 000 habitants. Cela a créé un mécanisme automatique pour de nouveaux confinements. Comme le rapportait à l’époque le « FAZ », une limite encore plus basse de 35 était initialement prévue.

Dans le procès-verbal du 5 mai 2020, vous pouvez lire ce qu'en pensent les experts du RKI en interne : une valeur limite unique n'était « pas particulièrement efficace » et a été « largement rejetée d'un point de vue technique ». Or, une telle valeur numérique est « fortement réclamée par les politiques ». Cela vient « d’une discussion entre [le chef de la Chancellerie] Braun et [le ministre de la Santé] Spahn ». Les deux ministres, sans faire appel au RKI en tant qu'autorité spécialisée compétente, ont fixé arbitrairement un chiffre que le RKI devrait désormais approuver.

Vient ensuite un paragraphe du procès-verbal initialement masqué : « Si le RKI ne se conforme pas à la demande politique, il existe un risque que les décideurs politiques élaborent eux-mêmes des indicateurs et/ou n'impliquent plus le RKI dans des ordres similaires. » Cela signifie : le RKI Contrairement à ses convictions scientifiques, il a accepté l'introduction d'une valeur limite pour des raisons politiques afin de ne pas mettre sa propre position en danger.

Les conséquences furent considérables. La valeur d'incidence, qui a été inventée de toutes pièces comme seuil pour les restrictions aux droits fondamentaux, est devenue un argument dans diverses affaires judiciaires concernant la légitimité des mesures. Une telle valeur est justifiée si elle peut être scientifiquement justifiée, selon les juges - qui ont aveuglément attesté une telle validité scientifique aux déclarations du RKI. Une grave erreur de la part du pouvoir judiciaire, qui a évité de vérifier les déclarations du RKI avec l'aide d'experts externes pendant la période Corona. Le « Welt » a commenté après la publication du procès-verbal : « Le seuil de 50 était la combinaison des insistances d'hommes politiques, de conseillers anonymes et d'une lutte acharnée politique entre les chancelleries d'État. Il n’y avait aucune justification scientifique.

Le procès-verbal du 5 mai 2020 précise : « S'il n'existe pas de base technique pour l'élaboration des indicateurs souhaités », cela doit être « clairement communiqué afin de ne pas mettre en danger la crédibilité de l'institut » - mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Le RKI a rejeté la ligne du gouvernement et l'opinion publique n'a rien appris jusqu'à présent.

L’exigence du masque FFP2 « n’est pas fondée sur des preuves »

Les procès-verbaux du RKI contiennent plusieurs passages de ce type qui montrent comment l'autorité a critiqué en interne les décisions du gouvernement ou les a déclarées absurdes, mais les a soutenues en externe. « Les masques FFP2 sont une mesure de sécurité au travail. Si les gens ne sont pas formés/qualifiés, les masques FFP2 n’ont aucune valeur ajoutée s’ils ne sont pas ajustés et utilisés correctement », selon le protocole RKI du 30 octobre 2020. La « large utilisation » de ces masques n’est « pas fondée sur des preuves ». ».

Cela « pourrait également être mis à la disposition du public ». Mais quelques semaines plus tard, le masque FFP2 est rendu obligatoire dans différents Länder. Une obligation qui a été rigoureusement appliquée : des sanctions étaient prévues pour le non-port du masque, et les médecins qui délivraient des certificats de masque sont encore aujourd'hui devant les tribunaux. Le RKI n’a jamais critiqué publiquement cette exigence de masque, mais a plutôt dissimulé les décisions non scientifiques du gouvernement qui ont rendu la respiration difficile à des millions de personnes, les ont harcelées ou ont même porté atteinte à leur santé.

Jusqu'à la fin, l'évaluation du RKI selon laquelle le masque FFP2 était particulièrement "déraisonnable pour les résidents des maisons de retraite" en raison de la "résistance respiratoire importante" a été occultée dans les minutes jusqu'à la toute fin.

3G et 2G « techniquement non justifiables »

Le comportement concernant les règles 3G et 2G est similaire, c'est-à-dire la discrimination à l'égard des personnes qui ne voulaient pas se faire tester pour Corona et qui refusaient de se faire injecter les nouvelles préparations d'ARNm. Selon le protocole RKI du 5 mars 2021, les « privilèges » accordés aux vaccinés et aux guéris n’étaient « techniquement pas justifiables ». Et plus loin : « Le certificat de vaccination doit permettre d’enregistrer les effets de la vaccination, les effets à long terme, etc., et non servir de base à des catégories et à des privilèges. » Selon l’autorité en interne, des « raisons éthiques » telles que la « discrimination » s’y opposent.

Le RKI n’a exprimé aucune protestation extérieure lorsque les règles 3G et 2G ont été introduites en Allemagne quelques mois plus tard et ont creusé un profond fossé au sein de la population.

Évaluation des risques sur demande

La base juridique de toutes les mesures liées au Corona était le relèvement de l'évaluation des risques du RKI de « modéré » à « élevé » en mars 2020. Presque tous les tribunaux qui ont rejeté les plaintes des personnes concernées contre les mesures l'ont ensuite cité. Teneur : L'évaluation des risques du RKI - l'autorité spécialisée désignée par la loi sur la protection contre les infections - n'est pas remise en question en tant que tribunal. Si le RKI affirme que le risque est élevé, alors c'est le cas et les mesures sont donc justifiées.

Mais quels arguments ont conduit à cette mise à niveau ? Y a-t-il même eu un débat technique ? Déterminer que c’était la véritable raison du procès pour divulgation des protocoles. On soupçonnait que le RKI avait reçu une instruction politique de parler d'un risque élevé pour la population afin de légitimer le confinement et des mesures similaires comme étant scientifiquement nécessaires. Le procès-verbal du lundi 16 mars 2020 indique simplement qu'une nouvelle évaluation des risques a été « préparée pendant le week-end ». Et : « Il faudrait l'intensifier cette semaine ». Cela s’est produit le lendemain, citant « une augmentation du nombre de cas » – qui résultait pourtant essentiellement d’une augmentation du nombre de tests.

Vénérable autorité fédérale : l’Institut Robert Koch de Berlin. Photo : dpa/Michael Kappeler

La justification n'était pas très valable. Les avocats du RKI ont déclaré au tribunal qu’il n’existait « aucun autre document traitant du changement dans l’évaluation des risques ». Une chose est claire : l’affirmation selon laquelle le RKI aurait procédé à la mise à niveau – et donc à la base du confinement et de l’état d’urgence – sur la base d’avis scientifiques n’est pas tenable. La mise à niveau a eu lieu brusquement et sans processus de discussion et de consultation documenté.

Cela signifie également que les tribunaux, qui se sont appuyés sur une base scientifique pour évaluer les risques lorsqu'ils ont rendu leur jugement sur la légalité des mesures liées au coronavirus, ont commis des erreurs qui doivent encore être reconnues et corrigées.

Source: Noz


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