Great Reset : 14% de Français en « privation matérielle et sociale »
Comme c’est le très soumis INSEE qui « sonne l’alarme » de cette explosion de pauvreté grimpant gentiment vers une proportion d’un français sur 5 (et rebaptisée, en pure novlangue, « privation matérielle et sociale »), on gagnera à se demander quel coup fourré ladite alarme nous réserve.
Superficiellement, c’est une annonce désastreuse pour le régime en place :
« Début 2022, 14 % de la population de France métropolitaine est en situation de privation matérielle et sociale. Cette proportion atteint son plus haut niveau depuis 2013.
Dans un contexte d’augmentation des prix de l’énergie, une personne sur dix vit dans un ménage qui n’a pas les moyens financiers de chauffer correctement son logement. Les habitants des communes rurales et urbaines de densité intermédiaire, qui ont des dépenses d’énergie plus élevées, sont ceux dont le taux de privation matérielle et sociale augmente le plus… »
Eh oui, mais : comme personne (surtout à l’INSEE) ne contestera ni le mythe climatiste, ni le danger « existentiel » que constituerait pour l’Europe un pouvoir russe apparemment incapable de conserver durablement la bucolique Kherson, cette catastrophe reste, du point de vue de la doxa, un moindre mal.
« Regardez comme nos otages souffrent à cause vous ! »
Surtout, toute critique moralisante et sentimentale (« Dieu, comme les pauvres sont pauvres ! ») de cet état de fait se heurtera invariablement au contre-argument qui tue : les auteurs du Reset (à commencer par Schwab) sont les premiers à déplorer cet impact prioritaire sur les couches les plus vulnérables de la société… et à suggérer au passage leurs bonnes recettes socialistes en vue d’une répartition plus égalitaire du partage de ce fardeau que nous impose la construction d’une nouvelle normalité « verte et inclusive ».
C’est d’ailleurs un point de vue que partagent certainement les fonctionnaires qui ont publié cette mise en garde – lesquels ont, sociologiquement, toutes les chances d’être des électeurs NUPES : pour mettre fin au « scandale de la pauvreté », il va falloir – non pas, bien entendu, sortir de cette UE/OTAN qui incarne la paix (LOL), ou arrêter les frais de la climarnaque –, mais continuer à taxer toujours plus lourdement ces salauds d’entrepreneurs (notamment des PME).
Souvent présenté comme victime de la Macronie, le petit peuple de la France périphérique devient ainsi l’otage de Davos.
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Précarité : neuf millions de Français en situation de privation matérielle et sociale en 2022, un niveau jamais atteint jusque-là d'après l'Insee
Selon l'Insee, qui publie une étude jeudi, la précarité a augmenté en France en 2022. Un ménage sur dix n'avait pas les moyens de chauffer correctement son logement et les Français sont plus nombreux à ne pas pouvoir partir en vacances une semaine.
En France métropolitaine, neuf millions de personnes étaient en "privation matérielle et sociale" en 2022, selon une étude de l'Insee* publiée le jeudi 20 juillet. Cela représente 14% des personnes vivants en logement ordinaire et il s'agit du "plus haut niveau depuis 2013, première année où elle a été mesurée".
L'Insee précise que "cet indicateur repère les personnes ne pouvant pas couvrir les dépenses liées à au moins cinq éléments de la vie courante parmi treize critères". Parmi ces critères, on retrouve notamment le fait de ne pas avoir les moyens de maintenir son logement à bonne température ou de partir en vacances pendant une semaine durant l'année.
L'Insee constate que cette augmentation du taux de privation matérielle et sociale intervient alors qu'en 2021, "l'indicateur atteignait un niveau historiquement bas en raison de la crise sanitaire". Selon l'institut, cela peut s'expliquer par une "reprise des habitudes de vie antérieures à la crise sanitaire" et à "l'inflation [qui] est venue éroder le pouvoir d'achat des ménages".
13 critères pour mesurer la privation matérielle et sociale
En 2022, une personne sur dix vivait dans un ménage qui n'a pas les moyens financiers de chauffer correctement son logement. Entre 2014 et 2021, ce taux oscillait entre 5 et 7%. Cette augmentation peut être attribuée, d'après l'Insee, "à la hausse des prix de l'énergie de l'hiver 2021-2022, et en particulier à celle du fioul domestique, combustible de chauffage que les ménages vulnérables utilisent davantage que les autres". Cette hausse des prix énergétiques touche plus durement les habitants des zones rurales, dont les dépenses en chauffage et en carburants sont plus élevées.
Les ménages sont également plus nombreux qu'avant la crise sanitaire à ne pas pouvoir se payer une semaine de vacances (24,4% en 2022 contre 22,3% en 2019). Pourtant, cette proportion "baissait tendanciellement depuis une dizaine d'années", observe l'Insee. Les 13 critères mesurant la privation matérielle et sociale ne sont pas tous concernés par l'augmentation des difficultés rencontrées par les ménages depuis le début de la crise sanitaire. En effet, selon l'Insee en 2022, 4,1% des personnes vivant en logement ordinaire ne pouvaient pas posséder deux paires de chaussures pour des raisons financières, contre 5,7% en 2019. La proportion de ménages déclarant ne pas pouvoir s'acheter des vêtements neufs a également baissé (10,1% en 2022 contre 9,8% en 2019).
Les privations plus importantes chez les familles nombreuses et monoparentales
Le risque de privation varie selon le niveau de vie, la catégorie socioprofessionnelle, le niveau de diplôme, l'âge, le type de ménage ou encore le lieu de résidence. Il augmente ainsi fortement dans le milieu rural. "Début 2022, la fréquence des situations de privation matérielle et sociale augmente nettement par rapport à 2020 dans les communes rurales (+2 points), et dans une moindre mesure dans les communes urbaines de densité intermédiaire (+1,6 points)" tandis qu'elle "recule dans les grands centres urbains", explique l'Insee.
Les familles monoparentales et les familles nombreuses sont également plus exposées au risque de privation : l'an dernier, "trois personnes sur dix vivant dans des familles monoparentales étaient en situation de privation matérielle et sociale, et deux personnes sur dix au sein des couples avec trois enfants ou plus".
L'Insee attire l'attention sur le fait que la situation de privation matérielle et sociale semble favoriser un certain sentiment d'exclusion, de solitude et d'isolement. "25% des adultes en situation de privation matérielle et sociale déclarent ne pas avoir de famille, d'amis ou de voisins à qui ils peuvent demander de l'aide morale, matérielle ou financière" et 27% "se sentent exclus de la société", contre seulement 7% des adultes n'étant pas dans cette situation.
*Méthodologie : L'enquête Statistiques sur les ressources et les conditions de vie est menée auprès des ménages résidant dans des logements ordinaires en France métropolitaine. Cela ne comprend donc pas les personnes qui habitent dans des établissements pour personnes âgées ou dans des foyers de travailleurs, les personnes sans abri ou les habitations mobiles. Plus de 17 000 ménages, soit près de 39 000 personnes, ont répondu à l'enquête en 2022.
- Source : Le Courrier des Stratèges