Macronescu chante la Marseillaise

Le Courrier des Stratèges – site complotiste ouvert aux délires paranoïaques de Modeste Schwartz – déclarant que Macron est sur la mauvaise pente, vous aviez l’habitude. Mais c’est maintenant la presse la mieux subventionnée de l’Hexagone qui vous le présente, acculé par les casserolades, mettant en scène des Marseillaises sous haute protection. Mise en scène d’une mise en scène ?

Avec vous à Saintes. pic.twitter.com/FahvYE1RRd

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 4, 2023

Plus familier de la pratique du complot (et notamment de cette connivence médiatico-oligarchique dont le vecteur est la subvention) que de la théorie du complot, Nice Matin n’a pas une réputation de journal très factieux. Et pourtant, ce sont bien ces collègues (comprendre : de Rudy Reichstadt) qui nous montrent désormais le mari de Brigitte dans le rôle classique du dictateur isolé vivant dans ses illusions, participant à Saintes à une lourdingue mise en scène de grande communion patriotique – pendant que ses cognes tiennent en respect une manif à quelques pas de là.

Méticuleux, les scénaristes ont même pris soin d’adapter ce personnage archétypal, à la Ceau?escu, aux idiosyncrasies de l’acteur Macron : compte tenu de son goût pour la jeunesse, c’est avec des lycéens qu’on le voit chanter une marseillaise aussi spontanée que les manifestations du même nom dans la Chine du camarade Mao. Du travail de pro.

Les Funérailles de Figaro

Désormais bien campé dans la pose canonique du perdant, le mari de Brigitte doit donc aussi – conformément aux exigences du logiciel français, et en dépit de la quasi-intégralité de sa biographie réelle – être perçu comme un politicard de droite. Comme l’école de la République nous l’inculque depuis plus d’un siècle, la droite, c’est le passé : auguste, raffiné, sérieux – et condamné à disparaître.

Macron va donc enfin avoir droit aux coups de brosse du Figaro – lequel, au sein de la presse subventionnée, remplit plus ou moins les fonctions qui sont celles de la Russie dans le théâtre géopolitique : incarner le méchant de la fable. S’agissant de Macron, c’est aussi une sorte de service des pompes funèbres : avant la mise en bière, en France, on embaume dans le conservatisme.

C’est d’ailleurs à un ancien membre du PS (Eric Poulliat) que ce journal de la pseudo-droite tend le micro pour chanter au passage la rengaine du péril bolchévique NUPES (« Sainte-Soline, une vraie guerre ») et celle du RN en embuscade. Avec des ennemis comme le Figaro, la gauche a-t-elle vraiment besoin d’amis ?