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Lundi, 08 Déc. 2025

Israël autorisé à participer à l’Eurovision 2026, plusieurs pays annoncent aussitôt leur boycott

Auteur : TRT Français | Editeur : Walt | Lundi, 08 Déc. 2025 - 15h44

Israël pourra participer à la prochaine édition de l’Eurovision à Vienne en mai, instantanément des annonces de boycott de plusieurs pays européens.

Les diffuseurs de l’Espagne, des Pays-Bas, de l’Irlande et de la Slovénie ont immédiatement annoncé qu’ils ne participeront pas à l’édition 2026, en raison de la guerre israélienne contre Gaza et du soutien public massif aux candidats israéliens lors des précédentes éditions.

D’autres boycotts pourraient être annoncés, comme celui du diffuseur islandais RUV, qui prévoit une décision mercredi.

Les diffuseurs ont peu de jours pour se décider, la liste finale des participants devant être annoncée «avant Noël», selon l’UER.

Lors de l’assemblée générale jeudi à Genève, «une large majorité» des diffuseurs ont «convenu de ne pas organiser un vote sur la participation» d’Israël, mais ils ont approuvé des modifications du règlement du célèbre télé-crochet pour «renforcer la confiance, la transparence et la neutralité de l’événement», a indiqué l’organisation.

Gaza

«La situation à Gaza, malgré le cessez-le-feu et l’approbation du processus de paix, ainsi que l’utilisation du concours à des fins politiques par Israël, rendent de plus en plus difficile le maintien de l’Eurovision en tant qu’événement culturel neutre», a réagi le secrétaire général de la chaîne de télévision publique espagnole RTVE, Alfonso Morales.

À Dublin, le groupe audiovisuel public irlandais RTE a dénoncé les «pertes humaines effroyables à Gaza», tandis que le diffuseur néerlandais Avrotros a évoqué une «incompatibilité» de ses valeurs avec la participation d’Israël.


Oppositions géopolitiques

Cette année, la chanteuse israélienne Yuval Raphael était arrivée deuxième au concours, portée par le vote du public dans le monde, puisqu’il est interdit de voter pour son pays.

En 2024 aussi, les jurys nationaux avaient largement snobé Israël. Mais le vote du public avait fait bondir la candidate israélienne, Eden Golan, à la cinquième place.

Israël a été accusé d’ingérences et d’instrumentalisation politique du concours. Sous pression des appels au boycott, l’UER avait annoncé le 21 novembre une modification des règles du télé-crochet et un renforcement des efforts pour «détecter et prévenir toute activité de vote frauduleuse ou coordonnée».

Les nouvelles mesures, approuvées jeudi, «découragent vivement toute campagne promotionnelle disproportionnée (…), en particulier si celle-ci est lancée ou appuyée par des tiers, notamment un gouvernement ou une agence gouvernementale».

Le concours prévoit que tous les habitants des dizaines de pays participants au concours peuvent voter, par téléphone, SMS ou en ligne. Dans chaque pays, un jury de professionnels vote également. Ces deux votes ont le même poids. Mais avec les nouvelles règles, le nombre maximal de voix par mode de paiement «passera de 20 à 10».

L’approbation des nouvelles mesures par les diffuseurs «démontre l’engagement commun de nos membres à protéger la transparence et la confiance dans le Concours Eurovision de la Chanson, le plus grand événement musical live au monde», a commenté la présidente de l’UER et de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci.

De leur côté, les diffuseurs finlandais, danois, suédois et norvégien ont aussi apporté leur soutien à ces mesures.

L’Eurovision est régulièrement le théâtre d’oppositions géopolitiques. La Russie avait été exclue à la suite de l’offensive contre l’Ukraine en 2022. Le Bélarus l’avait été un an plus tôt après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko.

***

Face à la participation d’Israël, quatre pays européens tournent le dos à l’Eurovision 2026

Le carnaval politico-musical de l’Eurovision affronte une nouvelle tempête. Quatre pays – les Pays-Bas, l’Espagne, l’Irlande et la Slovénie – viennent d’annoncer leur retrait de l’édition 2026. Motif : le maintien de la participation israélienne. Sous des déclarations convenues sur les « valeurs », c’est un acte d’accusation politique qui est signé, visant directement les actions génocidaires d’Israël à Gaza.

L’Eurovision trouve plus simple d’intégrer Israël au continent européen que de l’exclure pour violations des droits humains.

Un anniversaire sous le signe de la discorde

Prévue à Vienne pour fêter ses 70 ans, la compétition devait célébrer l’« unité ». Le thème, « Building Bridges », sonne aujourd’hui comme une mauvaise plaisanterie. L’Union européenne de radio-télévision (UER), organisatrice, a pourtant confirmé le cadre : finales les 12 et 14 mai, grande finale le 16 à la Wiener Stadthalle. L’Autriche, par la voix de l’ORF, minimise l’impact des désertions et promet un spectacle inchangé, financé par un système de loterie de billets déjà ouvert.

La porte claquée : un geste politique calculé

Le 4 décembre, les diffuseurs publics des quatre nations ont rendu leur verdict, sans ambages. Pour l’Espagne (RTVE), le processus de l’UER est « insuffisant ». Les Pays-Bas (AVROTROS) invoquent leurs principes, « violés » par la crise humanitaire à Gaza. L’Irlande (RTÉ) estime la participation israélienne « inconcevable » en l’état. La Slovénie (RTVSLO) dédie son boycott aux enfants de Gaza. Ces gestes, salués par le mouvement BDS, s’inscrivent dans une stratégie plus vaste de boycott culturel. La Belgique (côté flamand) et la Turquie pourraient suivre, épaississant les rangs des protestataires.

L’UER, elle, campe sur sa ligne : Israël est un membre associé depuis 1973, et l’Eurovision doit rester un événement musical. Un positionnement qui fait sourire quand on se souvient de l’exclusion de la Russie depuis 2022 – preuve que la neutralité a ses exceptions géopolitiquement acceptables.

Une scène qui se vide, un symbole qui s’effrite

Au-delà des justifications morales, la défection de quatre diffuseurs publics interroge la pérennité financière et symbolique de l’événement. Si Vienne assure pouvoir absorber le choc, l’audience et les recettes publicitaires en pâtiront. Surtout, l’Eurovision 2026 s’annonce comme le reflet d’une Europe incapable de chanter en chœur dès lors que la Palestine est en jeu. La musique continuera peut-être, mais l’harmonie, elle, est déjà rompue. Reste à voir combien d’autres pays, à l’heure des bilans, choisiront le silence plutôt que la mélodie du statu quo.

par Yoann - Le Média en 4-4-2


- Source : TRT Français

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