Bitchat : Jack Dorsey invente la messagerie 100% hors-système… Pas de serveur. Pas de cloud. Pas de trace.

Jack Dorsey, cofondateur de Twitter, lance Bitchat : une messagerie totalement décentralisée qui fonctionne sans internet, sans cloud et sans compte. Grâce au Bluetooth, elle permet d’échanger des messages chiffrés hors ligne, sans laisser de trace. Pensée pour résister à la surveillance et à la censure, cette app pourrait bien révolutionner la manière dont on communique à l’ère du contrôle numérique.
Alors que nos moindres messages passent par les tuyaux bien surveillés d’Apple, Google, Meta ou les opérateurs télécoms, Jack Dorsey, le cofondateur de Twitter, a décidé de tout balancer par la fenêtre : fini les serveurs, fini le cloud, fini les comptes. Son nouveau projet ? Bitchat, une messagerie qui fonctionne sans internet, sans 4G, sans trace. Juste du Bluetooth. Et c’est peut-être l’idée la plus radicale du moment.
Une appli qui tourne sans réseau : du jamais-vu à cette échelle
Le principe ? Créer un réseau maillé (ou mesh network) en Bluetooth Low Energy, permettant à des appareils à proximité — dans un rayon pouvant atteindre 300 mètres — de s’échanger des messages chiffrés de bout en bout, sans passer par aucun serveur centralisé.
Vous avez bien lu : pas de compte, pas de cloud, pas de base de données. L’appli fonctionne directement entre téléphones, qui peuvent relayer les messages d’un appareil à l’autre. Et pour aller plus loin, Dorsey envisage même d’y intégrer le Wi-Fi Direct, pour étendre encore la portée.
Pourquoi c’est révolutionnaire
Dans un monde numérique où tout est traçable, où chaque message passe par une boîte noire détenue par un géant de la tech, Bitchat propose un retour à l’essentiel : la communication directe, libre et non surveillée.
Ce n’est pas qu’un gadget pour bidouilleurs : c’est un outil de résistance. On se souvient de l’usage de technologies similaires comme Bridgefy lors des manifestations à Hong Kong pour contourner la censure. Bitchat pousse le concept plus loin, avec une portée trois fois supérieure à celle de ses prédécesseurs et une interface pensée pour la simplicité et la confidentialité extrême.
Ce n’est pas un délire de week-end
Certes, le projet est né comme une expérimentation « weekend » de Dorsey. Mais vu le retentissement, ce n’est clairement plus un simple hobby. Les 10 000 accès bêta via TestFlight ont été pris d’assaut, uniquement par effet boule de neige sur X (ex-Twitter). Pas de pub, pas de lancement officiel. Juste une idée puissante dans le bon contexte.
Derrière l’initiative, on retrouve la vision bien connue de Dorsey : un internet décentralisé, la souveraineté numérique individuelle, et une défiance envers les grandes plateformes. Lui qui soutient déjà le Bitcoin, qui a lancé Bluesky pour concurrencer Twitter, pousse ici encore plus loin l’idée de liberté technologique.
Une réponse directe à la surveillance de masse
Ce que Bitchat propose, c’est une messagerie pour le monde post-surveillance, un outil pensé pour celles et ceux qui ne veulent plus être traqués, ni dépendants d’un service américain, chinois ou autre. Et dans un climat mondial de méfiance numérique croissante, où chaque scandale de fuite de données renforce la parano collective, une appli qui ne collecte rien peut frapper très fort.
Le « mode panique » intégré, qui efface toutes les données d’un simple triple tap sur le logo, n’est pas là pour faire joli. C’est un signal clair : Bitchat n’est pas juste une app, c’est une philosophie.
Pourquoi ça va compter demain
- Pour les manifestants, journalistes, ONG ou citoyens vivant sous des régimes autoritaires, Bitchat devient un outil de survie.
- Pour les technophiles, c’est une démonstration brute de ce que peut être la communication post-internet.
- Pour le grand public, c’est l’occasion de réfléchir à cette question : doit-on dépendre de serveurs centralisés pour tout ?
Et à ceux qui trouvent ça trop “techno” ou marginal ? On disait la même chose du Bitcoin en 2011.
- Source : Le Média en 4-4-2