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Jeudi, 19 Juin 2025

Iran-Israël : coup pour coup

Auteur : E&R | Editeur : Walt | Jeudi, 19 Juin 2025 - 18h16

Israël, comme à Gaza face au Hamas, cache ses pertes : officiellement, elles n’ont jamais dépassé 1 000 hommes à Gaza, contre 26 000 combattants (terroristes) en face. Alors qu’au plus fort des opérations de nettoyage, les hôpitaux étaient saturés de blessés, ce dont des médecins honnêtes témoignaient.

Sauf que les salves de roquettes du Hamas ou les quelques missiles du Hezbollah ne faisaient pas grand mal à l’entité israélienne. Avec les missiles balistiques et hypersoniques iraniens, c’est une autre paire de manches. À tel point que les génocidaires de Tel-Aviv sont obligés de mettre les médias en sourdine sur les destructions précises qu’ils subissent, tout en continuant à pérorer sur leurs victoires aériennes.

Mais les frappes font mal des deux côtés. Comme dans tout combat, c’est la résistance sous les coups qui fera le vainqueur.

La nervosité israélienne est palpable jusque chez nous, enfin, chez nous, c’est un grand mot. Le député des Français l’étranger, circonscription du Proche-Orient, perd encore ses nerfs en plateau, mais surtout, chose nouvelle, il se fait engueuler.

Poour l’instant, seul Libération ose parler de la précision et de l’efficacité des tirs de missiles iraniens, alors que tous les médias (français) chantaient en chœur la neutralisation des bases de missiles. Par exemple, dans sa revue de presse du jour, de ce 19 juin 2025 donc, Le Figaro titre sur « un hôpital touché après une nouvelle salve de missiles iraniens ». Récemment, ce sont les Israéliens qui ont vraiment visé un hôpital. Il s’avère que l’hôpital israélien n’a pas été détruit, mais touché par l’explosion d’un centre de commandement tout près. Les Iraniens ont frappé un quartier général de l’armée et une base du renseignement militaire. La réplique israélienne est que l’armée a attaqué

« le réacteur nucléaire d’Arak, qui abrite la structure de confinement du réacteur, un élément clé de la production de plutonium ainsi qu’un site destiné au développement d’armes nucléaires à Natanz, où se trouvent des composants et équipements uniques utilisés dans ce domaine ». (french.almanar.com)

Toujours sur Al-Manar, la précision côté iranien :

Des sources iraniennes ont assuré ne pas avoir visé l’hôpital Soroka à Beersheba, comme le véhicule la version israélienne. « La cible principale de l’attaque était le grand quartier général du C4I de Tsahal et la base du renseignement de Tsahal dans le parc technologique de Gav Yam, situé à côté de l’hôpital. Ces centres abritent des milliers de militaires ainsi que les systèmes de commandement numérique, de cyberopérations et de C4ISR de Tsahal. »

Si Al-Manar semble être une chaîne pro-iranienne, ce n’est pas le cas de Libération, tenu par un ex-membre du Mossad, Dov Alfon. Eh bien le journal sioniste de gauche ne dit pas autre chose, et publie même une carte interactive des cibles militaires israéliennes touchées.

On apprend, toujours sur Libé via MSN, qu’un système de défense anti-aérien s’est autodétruit.

Les bases militaires de l’armée israélienne ont également été visées. Dès le samedi 14 juin, Ahmadi Vahidi, membre du commandement des Gardiens de la Révolution, affirmait que l’Iran avait touché les bases aériennes de Nevatim et Ovda, dans le cadre de l’opération « True Promise III ». Des bases utilisées, d’après Téhéran, dans le cadre de l’offensive israélienne. Les preuves de telles frappes sont maigres, mais une vidéo apparue en ligne lundi 16 au matin et géolocalisée par CheckNews permettait de constater les défenses anti-aériennes de la base aérienne de Nevatim, dans le sud du pays, entrer en action avant de revenir frapper le sol, provoquant une large explosion. Le lieu exact de cette explosion est difficile à déterminer et ses dégâts sont inconnus, d’autant que l’armée israélienne a refusé de transmettre toute information sur le sujet. Elle n’a pas non plus indiqué si d’autres bases aériennes avaient été touchées, comme le prétend l’armée iranienne.

Les vagues d’avions israéliens font de toute évidence plus de dégâts que les missiles iraniens, dont les lanceurs sont recherchés en permanence par le maître du ciel. Tout est alors une affaire d’attrition, les Iraniens possédant autour de 12 000 missiles (mais les Israéliens en brûlent plus avec leurs systèmes anti-missiles), alors que les Américains fournissent pour l’instant, car l’Ukraine a déjà bien amoindri les stocks, un armement illimité aux Israéliens.
Tant que la Chine, qui reste neutre, et la Russie, qui est fixée sur sa ligne de front, n’entrent pas dans le jeu, l’Iran est livré à lui-même. Mais la connexion miliaire avec la Russie et la Corée du Nord existe... De plus, Netanyahou ne cache plus ses buts de guerre : il ne s’agit plus du programme nucléaire iranien, qui n’était qu’un prétexte, mais bien d’éliminer l’élite politique, militaire et scientifique iranienne. Exactement ce que les nazis ont fait en Pologne, entre 1939 et 1941.

Les Israéliens font tout pour faire entrer l’Amérique officiellement dans la danse, ce qui prouve qu’ils ne peuvent pas gagner tout seul. Certains parlent d’un énorme attentat attribué aux Iraniens, comme le 11 Septembre attribué aux islamistes, afin de terminer le travail, selon l’expression d’Haïm Korsia à propos des Gazaouis.

Au niveau américain, il y a deux lectures, mais c’est le fait – absolument volontaire – de Trump, qui ne veut pas qu’on lise dans son jeu. Tulsi Gabbard, responsable du renseignement (CIA), a déclaré qu’elle démissionnerait de son poste si Trump entrait en guerre contre l’Iran. Voici ce qu’elle déclarait en mars :

Trump la reprend de volée le 17 juin :

Aux dernières nouvelles, elle est toujours en poste, et les Américains n’ont toujours pas bombardé Téhéran... Autre signe, l’interview de Ted Cruz par Tucker Carlson : le sénateur républicain du Texas, fervent pro-guerre et pro-Israël, s’est fait laminer par une simple question le journaliste trumpiste.

Il y a donc un Trump extérieur et un Trump intérieur, un peu comme Tebboune qui crache sur Macron et la France pour des raisons intérieures, mais qui laisse les services des deux pays collaborer dans la pénombre, notamment sur la question sahélienne.

Au septième jour de guerre, Israël diffuse communiqué de victoire sur communiqué de victoire, détruisant un pays bimillénaire pour pouvoir agrandir ses frontières. Nul doute que cette expansion pathologique aura une fin un jour. Le baromètre, comme toujours, est celui de la montée des critiques anti-israélistes dans les pays occidentaux, dont la France. Les médias pro-Netanyahou sont coincés, ils ont mis le doigt dans l’engrenage depuis le 7 Octobre, et ils ne peuvent plus retirer leur bras. Entretemps, un génocide a été entrepris, et une guerre aux conséquences incalculables a été déclenchée. Le gouvernement israélien entraîne tous ses soutiens, tenus ou pas, dans l’abîme. La montée du sionisme a un coût humain élevé, la chute du sionisme aussi.


- Source : E&R

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