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Jeudi, 15 Mai 2025

Istanbul : des pourparlers russo-ukrainiens revus et corrigés à la baisse

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Jeudi, 15 Mai 2025 - 13h14

La rencontre à Istanbul doit se dérouler aujourd'hui, si tout se passe comme prévu. Hier soir, le Président Poutine a dévoilé la composition de la délégation russe, assez technique, dirigée par l'indéboulonnable Medinsky. Trump a piscine, Zelensky boude en attendant sa rencontre avec Erdogan, Poutine s'occupe des affaires du pays. La délégation américaine devrait arriver le 16. Le spectacle se met en place, pendant que l'armée russe continue à avancer sur le front, ce qui est finalement l'essentiel à ne pas oublier malgré l'hystérie médiatique malsaine, qui entoure ce conflit.

Alors que la rencontre était annoncée à 10h heure de Moscou et que les journalistes montent déjà la garde, elle est déjà décalée après le déjeuner. En tout cas, depuis hier, les annonces ne cessent de s'enchaîner concernant ces pourparlers russo-ukrainiens, largement revus et corrigés à la baisse, grâce à la résistance de la Russie.

Tout d'abord, Trump qui faisait semblant d'entretenir le suspens sur sa possible venue en Turquie a évidemment botté en touche, voyant que Poutine ne cédait pas à la pression globale. Même "l'ami" Lula s'y est mis hier soir. Mais la position russe est restée ferme. Hier soir donc, Trump il a déclaré être toujours prêt pour faire la paix, "sauver des vies", mais son agenda est overbooké pour le 15, quel dommage. Le soir, il envisage toujours au cas où, peut-être, qui sait, le 16, si jamais cela est nécessaire. Bref, Trump se transforme de plus en plus en clown, suivant les événements faute de pouvoir réellement les contrôler. Dans la foulée, on apprend que la délégation américaine devrait arriver le 16 mai et non pas le 15. Pour autant, Rubio est déjà sur place.

Ensuite, côté russe, Ouchakov a fortement baissé le niveau des attentes raisonnables, en précisant que s'il y avait à discuter de questions politiques, il y aurait pas mal de questions techniques et que la délégation serait composée en conséquence. Les bruits couraient dans l'après-midi d'une absence, dans ce cas, des poids lourds comme Lavrov et Ouchakov. Leur présence est, en effet, superflue, d'autant plus que le comportement des Ukrainiens est imprévisible et les provocations ne sont pas à exclure.

Le soir, le Président Poutine a organisé une réunion spéciale pour préparer la rencontre d'aujourd'hui, qui en plus des membres de la délégation russe devant prendre part aux négociations bilatérales, comptait Lavrov, Beloussov, Zolotov, Choïgou, Guerassimov, Bortnikov et les commandants de troupes opérant dans la zone de guerre.

Dans la foulée, la composition de la délégation russe a été rendue publique. Elle sera dirigée par Medinsky, conseiller du Président, comme lors des premiers funestes échanges d'Istanbul. La délégation russe est composée de :

- Mikhaïl Galouzine, vice-ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie 

- Igor Kostioukov, directeur de la direction principale de l'état-major général des forces armées de la Fédération de Russie 

- Alexandre Fomine, vice-ministre de la Défense de la Fédération de Russie 

Un certain nombre "d'experts" vont l'accompagner : 

- Alexandre Zorine, premier directeur adjoint du Département de l'information de l'état-major général des forces armées de la Fédération de Russie, 

- Elena Podobreevskaya, directrice adjointe du Département du Président de la Fédération de Russie pour la politique d'État dans le domaine humanitaire,

- Alexeï Polischouk, directeur du deuxième Département des pays de la CEI du ministère russe des Affaires étrangères,

- V.I. Chevtsov, directeur adjoint de la Direction principale de la coopération militaire internationale du ministère russe de la Défense 

Côté ukrainien, la délagation sera composée de la manière suivante, selon les médias ukrainiens :

Oumerov, ministre de la Défense, le directeur du bureau présidentiel Yermak, le conseiller diplomatique du président Jovkva et le ministre des Affaires étrangères Sibiga

Si la réunion se tient, il n'y en a pas grand-chose à attendre de concret, de réel et surtout de positif, comme nous l'avons écrit (voir notre texte ici). Si l'on en croit la tonalité des médias russes, la Russie est par ailleurs sans illusion. En revanche, nous voyons se développer une tendance assez désagréable, selon laquelle la Russie n'ose plus dire non, elle entre dans des jeux diplomatico-communicationnels pour contourner les pièges tendus, qu'elle remarque bien par ailleurs. 

C'est une stratégique largement contestable, qui à terme peut poser de sérieuses difficultés. Car la population, les élites et les militaires entendent parfaitement du matin au soir cette propagande "on veut la paix", "on veut négocier". Ce n'est pas la meilleure manière de préparer ni d'entretenir l'opinion publique, si l'on veut la victoire. Terme par ailleurs absent du discours politico-médiatique russe, dès qu'il ne s'agit pas de la Seconde Guerre mondiale. 

En ce qui concerne Istanbul 2, voyons ce qui en sortira. Mais comme il s'agit plus d'une partie de ping-pong que de véritables pourparlers, attendons surtout le "prochain coup".


- Source : Russie politics

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