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Jeudi, 10 Juill. 2025

La CEDH accuse la Russie de tous les crimes en Ukraine

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Jeudi, 10 Juill. 2025 - 15h00

Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. C'est bien sur ce principe, que la CEDH vient d'adopter une parodie d'arrêt dans l'affaire interétatique entre Ukraine et Pays-bas c. Russie, accusant cette dernière de tous les crimes possibles et imaginables, réglant en fait ses comptes avec ce pays, qui a osé sortir du Conseil de l'Europe. Juger sans s'embarrasser de question de la défense et des règles du procès équitable, c'est la fantasmagorie malsaine de tout système en perdition. La CEDH a commis le pas de trop.

Dans un arrêt de Grande Chambre du 9 juillet 2025, la CEDH a décidé de poser la responsabilité unique et totale de la Russie dans le conflit en Ukraine depuis 2014.

Dès la présentation de l'affaire, le parti-pris et la réécriture de l'histoire vont de pair :

le conflit qui a débuté dans l’est de l’Ukraine en 2014 à la suite de l’arrivée de groupes armés pro-russes dans les régions de Donetsk et de Louhansk et qui s’est intensifié à partir de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie lancée le 24 février 2022.

Ainsi, le conflit en Ukraine en 2014 n'a pas commencé avec le Maïdan, ni avec l'envoi des troupes militaires ukrainiennes contre les populations de l'Est de l'Ukraine, ni avec l'utilisation de l'aviation ukrainienne contre les villes de l'Est, ni avec les crimes commis par les groupes néonazis contre les civils comme à Odessa, ni avec les programmes de militarisation développés sous l'égide des pays de l'OTAN.

Non, rien de cela n'existe dans la version revue et corrigée du conflit en Ukraine. Aucun mot dans cette décision ne cite le rapport d'Amnesty International, qui accusait l'Ukraine de violations répétées des conventions de Genève, en raison du recours à la torture, de la militarisation des sites civils, etc. Aucun mot sur les rapports de l'ONU, qui bien qu'accusant la Russie, sont bien obligés de noter également les crimes systématiquement commis par l'armée ukrainienne.

Rien de cela n'est pris en compte par la CEDH. Dans ce monde fantasmagorique, tout a commencé miraculeusement par des "groupes armés pro-russes", sortis on ne sait d'où ni pourquoi, qui se lancent pour violer et tuer tout ce qui bouge. Evidemment aussi, la Russie est responsable du crash du Boeing MH17, la question des aiguilleurs du ciel et de la non-fermeture du ciel n'est pas soulevée. Oubliés aussi les hésitations des enquêteurs à se déplacer sur place, la négligence dans la protection des corps par les autorités ukrainiennes et internationales. C'est la faute de la Russie, c'est sa très grande faute. Amen !

Et sans aucune participation des pays de l'OTAN, sans aucune politique agressive mettant en danger la sécurité nationale russe, sans bien sûr parler du refus opposé par les Etats-Unis à des garanties de sécurité pour la Russie fin 2021, la Russie toute seule et tout à coup se lance en 2022, alors que pendant 8 ans elle ne cessait de vouloir faire appliquer les accords de Minsk, qui prévoyaient que le Donbass faisait partie de l'Ukraine. Logique.

Et cette "décision" de la CEDH déverse un torrent de haine et de boue, devant submerger la rage d'avoir vu la Russie lui claquer la porte au nez :

Ce système ou ensemble de violations était composé : d’attaques militaires menées sans discrimination ; d’exécutions sommaires de civils et de militaires ukrainiens hors de combat ; d’actes de torture, et notamment du recours au viol comme arme de guerre, ainsi que de traitements inhumains et dégradants ; de travail forcé ; de détentions illégales et arbitraires de civils ; de déplacements et transferts injustifiés de civils et de leur soumission à des contrôles de sécurité intrusifs et abusifs (des mesures dites de « filtrage ») ; d’actes d’intimidation, de harcèlement et de persécution visant tous les groupes religieux autres que les fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou ; d’actes d’intimidation et de violence dirigés contre des journalistes, du blocage de radiodiffuseurs ukrainiens et étrangers et de l’adoption de nouvelles « lois » interdisant et sanctionnant la diffusion d’informations favorables à l’Ukraine ; de la dispersion forcée par l’armée russe de manifestations pacifiques dans des villes et localités occupées ; de la destruction, du pillage et de l’expropriation sans indemnisation de biens privés ; du bannissement de la langue ukrainienne dans les écoles et de l’endoctrinement des élèves ukrainiens ; du transfert d’enfants ukrainiens en Russie et, dans de nombreux cas, de leur adoption dans ce pays ; et de discriminations fondées sur les opinions politiques et l’origine nationale.

Tout ce que les juridictions internationales au sein de l'ONU ont refusé de reconnaître, la CEDH l'impose comme un fait. La Russie est l'ennemi, la Russie est un danger en tant que tel. L'hystérie est poussée à son paroxysme :

La Cour souligne que la nature et l’ampleur des violences commises en Ukraine ainsi que les déclarations préoccupantes de la Russie concernant le droit à l’existence de l’Ukraine menacent la paix en Europe. Elle dit qu’« aucun des conflits dont [elle] a eu à connaître jusqu’ici n’avait donné lieu à une telle condamnation, quasi unanime, du mépris « flagrant » affiché par l’État défendeur pour les fondements de l’ordre juridique international établi après la Seconde Guerre mondiale ».

C'est certainement la raison pour laquelle le procès a été conduit uniquement à charge, le juge russe n'étant pas présent lors des audiences et la Russie n'ayant pas participé à la procédure, puisqu'elle a quitté l'institution.

De son côté, la Russie a en toute logique déclaré qu'elle n'exécuterait pas cette décision. 

La CEDH est une parfaite illustration de ce que sont devenus les organismes internationaux : des organes défendant l'ordre global.


- Source : Russie politics

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