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Vendredi, 18 Juill. 2025

Trump a carrément laissé tomber son numéro «populiste»

Auteur : Caitlin Johnstone | Editeur : Walt | Vendredi, 18 Juill. 2025 - 14h44

Ce qui est vraiment drôle, c’est que Trump a carrément lâché son numéro populiste. Dès sa réélection, il a en gros déclaré : «Bon, Israël passe avant tout, oubliez tout ce que j’ai pu dire sur la liberté d’expression, la guerre en Ukraine ne s’arrêtera pas et il n’y aura pas d’enquête sur Epstein, et allez vous faire foutre».

Quiconque a un brin de jugeote sait depuis longtemps que Donald Trump n’est qu’un monstre républicain de plus qui exploite le désenchantement du public face au statu quo pour glaner des voix et du soutien, mais on est vraiment surpris de voir à quel point il a cessé de simuler l’intérêt pour la lutte contre l’État profond et la défense des Américains ordinaires, à peine revenu au pouvoir. Il a tout simplement laissé tomber son numéro populiste et a fait un doigt d’honneur à tous les mécontents.

Le président a exigé avec agressivité et à plusieurs reprise que toute sa base se taise au sujet de Jeffrey Epstein et passe à autre chose, après des années d’obsession du monde MAGA pour cette affaire. Il est même allé jusqu’à affirmer de manière pour le moins étrange que l’intérêt et l’attention portés aux dossiers Epstein n’étaient qu’une invention des Démocrates. Et ce, alors que son ministère de la Justice publie une vidéo qui, selon lui, réfute les théories du complot selon lesquelles le prédateur sexuel aurait été assassiné dans sa cellule de prison. Mais cette vidéo n’est qu’un montage et plusieurs minutes d’images ont été supprimées.

Ces déclarations interviennent alors que le Financial Times rapporte que Trump encourage désormais le président ukrainien Volodymyr Zelensky à intensifier les frappes en profondeur sur le territoire russe et à frapper Moscou. Il s’agit pourtant du même président Trump qui a faussement promis, pendant sa campagne électorale, de mettre fin à la guerre en Ukraine «en moins d’une journée».

Après avoir promis de rétablir et de protéger la liberté d’expression aux États-Unis, Trump a réprimé sans ménagement les discours critiques à l’égard d’Israël et de ses crimes de guerre, remportant une nouvelle victoire pour la censure gouvernementale mardi, lorsque l’université Columbia a annoncé son intention d’adopter la définition de l’IHRA de l’«antisémitisme», qui assimile la critique d’Israël à un discours de haine contre les Juifs, conformément aux souhaits de l’administration Trump.

Après avoir promis de «ramener la paix, la stabilité et l’harmonie dans le monde», Trump a bombardé l’Iran, inondé d’armes Israël et l’Ukraine, soutenu le génocide perpétré par Israël à Gaza et de ses nombreux crimes de guerre contre ses voisins, massacré des centaines de civils lors d’une campagne de bombardements sauvages au Yémen et mené des dizaines de frappes aériennes dans le cadre «d’opérations renouvelées» en Somalie, tout en poussant le pays au bord de l’abîme avec des budgets officiels du Pentagone de plusieurs milliers de milliards de dollars.

En 2023, Trump a proclamé : «Si vous me réélisez à la Maison-Blanche, je détruirai totalement l’État profond». Or, en 2025, il ne fait qu’accélérer la mise en œuvre de pratiquement tous les plans à long terme de l’État profond.

Chaque mesure du programme de Trump qui aurait pu lui permettre de prétendre défendre les petits contre les puissants a été balayée au cours des six premiers mois de son second mandat, faisant de lui un républicain standard à la George W. Bush. Si vous voulez des réductions d’impôts pour les riches et un traitement cruel pour les immigrants, alors Trump est votre homme. Mais si vous espériez un président qui serve les intérêts des Américains ordinaires ou qui assainisse Washington, vous vous êtes fait avoir. Un peu comme s’il vous pissait dessus en écrivant un long message sur Truth Social et vous expliquer que cette pisse n’est en fait que de la rosée.

Ce qui, encore une fois, ne devrait surprendre personne suivant un tant soit peu l’actualité. Aucun changement réel ne viendra jamais des deux grands partis américains au service du pouvoir.

Mais l’ironie, c’est que les gens vont probablement encore se faire avoir. La base de Trump est très mécontente du scandale Epstein et pourrait bien lui tourner le dos, mais il y a fort à parier que lors des prochaines élections, des candidats comme Tucker Carlson ou JD Vance se présenteront avec un programme similaire et ces braves gens goberont le tout. Je l’ai d’ailleurs écrit sur Twitter l’autre jour, et plusieurs personnes m’ont répondu que l’élection de Tucker Carlson serait en fait un coup dur pour l’État profond, preuve qu’ils s’y préparent déjà. Ils sont impatients de se rallier à la prochaine arnaque populiste républicaine.

Mais qu’importe. On donnera aux gens la bouillie qu’ils réclament. Et on la leur servira jusqu’à ce que la leçon soit apprise.

Traduction: Spirit of Free Speech


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