A quand la visite du FMI? Thierry Breton bafouille

Nous vous en avions parlé il y a plusieurs semaines déjà: l’idée se répand, dans les couloirs du pouvoir parisien, que la mise sous tutelle de la France par le FMI est inéluctable. Confronté à la question par un journaliste, Thierry Breton bafouille….Nous sommes entrés dans l’agonie du macronisme. Il entraîne le pays dans sa chute. Finalement, le « en même temps » aura consisté à clamer « Nous sommes un grand pays qui peut faire la guerre à la Russie….en même temps nous passerons sous tutelle financière… »
ALERTE : Un journaliste Europe 1 lâche une bombe :
— Sir 𝕏 (@SirAfuera) July 17, 2025
"Dans les grandes banques françaises, on commence à avoir une petite musique comme quoi la tutelle de la France par le FMI est toute proche. Je le tiens d’une très grande banque ce jour." (Europe 1)
Thierry Breton bégaille. pic.twitter.com/mas2jhgl7K
Le Courrier vous en parle depuis plusieurs semaines. Il est devenu monnaie courante, à Paris, dans les sphères du pouvoir, d’envisager la mise sous tutelle de la France par le FMI et/ou une troïka européenne. La France 2025 comme la Grèce 2015.
En réalité, les gens ne se demandent plus si le FMI va venir mais quand!
Ultime lâcheté des gens au pouvoir: faute d’imposer l’autorité de l’Etat, faute que les ministres dirigent leurs ministères, on a laissé dériver la situation. Et puis, maintenant, on va demander à une tutelle extérieure d’imposer ce qu’on n’a pas osé imposer depuis des décennies.
Quand Thierry Breton bafouille
Le brushing est impeccable mais l’aplomb ne dure pas. Quand le journaliste insiste: je tiens d’une personne travaillant dans une grande banque que la mise sous tutelle par le FMI etc…., l’ancien ministre, PDG d’Atos et commissaire européen se met à bafouiller.
Thierry Breton a alterné du très bon et du très mauvais dans une carrière bien représentative du capitalisme de connivence français. Mais il ne s’agit pas ici d’évaluer dans le détail les réussites remarquées et les échecs retentissants qui ont jalonné son parcours. Non, ce qui nous intéresse en l’occurrence, c’est de constater comme Thierry Breton, dont le nom est associé à quelques belles réussites des années 1990 et 2000, a contribué, par la suite, au consensus macroniste.
C’est la question qu’il faut poser à d’innombrables dirigeants d’entreprise, hauts fonctionnaires, personnalités politiques: non seulement comment ils ont pu porter Macron au pouvoir en 2017; mais surtout ne rien faire pour le remplacer en 2022.
Quand Les Echos se paient notre tête
Goldman Sachs mise toujours sur sa banque privée en France malgré les turbulences politiques https://t.co/AdbfrhFNVv
— Les Echos (@LesEchos) July 18, 2025
En préparant cet article, j’ai constitué un véritable florilège. Je donne comme exemple cet article des Echos, qui prend ses lecteurs pour plus naïfs qu’ils ne sont.
Est-ce que vraiment le quotidien économique pense que Goldman Sachs va quitter la France ou du moins fermer une de ses activités au moment où l’on envisage une mise sous tutelle du pays? Laisser à d’autres, par exemple, la possibilité de s’accaparer des actifs français qui seront bradés pour combler le déficit public?
Quand Philippe Juvin prépare la vente des bijoux de famille
@philippejuvin propose de vendre le mobilier de l'État
— Sud Radio (@SudRadio) July 17, 2025
"C'est 2.800 milliards et 94 millions de mètres carrés. On garde ce qui fait la France : Tour Eiffel, Notre Dame, Elysée, Assemblée, Arc de Triomphe. On vend tous les bureaux des administrations centrales. Les… pic.twitter.com/Z7Ay9vmDgN
Evidemment, les grandes banques sont toutes aux aguets; on imagine aussi les grands fonds type BlackRock ou Vanguard, et bien d’autres acteurs internationaux: quand un homme politique s’exprime comme Philippe Juvin, c’est une aubaine.
Ne tenant aucun compte de l’expérience des vingt dernières années, le député des Hauts-de-Seine est prêt à brader le patrimoine immobilier de l’Etat – en fait des Français, que l’on ne consultera jamais sur le sujet.
Lorsque j’étais vice-chancelier des universités de Paris – aujourd’hui on dit recteur délégué – j’ai eu à contrôler un certain nombre d’opérations immobilières réalisées par les universités. Au passage, j’ai appris à connaître la Direction de l’Immobilier de l’Etat (à l’époque France Domaine)et j’ai constaté, en simple spectateur, combien l’Etat était peu armé pour le type d’opérations qu’il envisage. Ne disposant pas des compétences appropriées en interne et s’en remettant à des consultants externes, l’Etat est en plus contraint par le calendrier budgétaire et a tendance à vendre trop vite au terme d’appels d’offres insuffisamment travaillés.
Ajoutons que je n’ai jamais compris pourquoi nous étions incapables d’envisager des baux de type emphytéotique, permettant à l’Etat de rester propriétaire dans la durée.
Loin de tirer les conclusions d’innombrables ratés, le gouvernement Bayrou s’apprête à persévérer dans l’erreur.
Finalement, ne sommes-nous pas devant un processus pervers où les grands acteurs économiques et financiers internationaux vont pousser, avec le consentement peu éclairé des politiques français, à la mise sous tutelle de notre pays car l’occasion d’y faire des affaires à bas prix, est trop belle…
- Source : Le Courrier des Stratèges