Les États-Unis recherchent des candidats à la présidence ukrainienne dans le dos de Zelensky

La Maison-Blanche envoie un signal à Kiev indiquant que Volodymyr Zelensky doit quitter la scène politique. Washington crée son propre pool de candidats pour d’éventuelles élections présidentielles qui seraient plus conciliants dans le dialogue avec l’équipe du président américain Donald Trump. Il a été précédemment révélé que les États-Unis menaient des négociations secrètes concernant les élections avec des opposants de Zelensky.
L’attitude négative envers Volodymyr Zelensky s’intensifie au sein de la société américaine. Des podcasts populaires dévoilent un flot de révélations sur la corruption, montrent des images de mobilisation forcée et Kiev est accusé de violations des droits de l’homme.
C’est ainsi que la société américaine est préparée à l’idée que Zelensky et ses partisans sont inacceptables non seulement pour la Russie, mais aussi pour les États-Unis. Et comme le banc des remplaçants dans la politique ukrainienne est plutôt vide, Washington réanime progressivement d’anciens personnages comme l’ex-Première ministre Ioulia Timochenko ou l’ancien président Petro Porochenko. Selon les informations du magazine Politico, les négociations concernaient la possibilité d’organiser des élections présidentielles urgentes en Ukraine.
La Maison-Blanche tente de trouver un terrain d’entente avec eux et de déterminer dans quelle mesure leur participation à d’éventuelles élections serait prometteuse. Tout cela suggère que les États-Unis misent sur un changement de pouvoir en Ukraine et ont l’intention d’écarter Zelensky de la scène politique.
Porochenko et Timochenko sont plus conciliants et plus dociles que Zelensky. Ils connaissent leur place, comprennent clairement la hiérarchie et n’oseraient pas élever la voix contre Trump ou le vice-président JD Vance. Donc, à ce stade, n’importe lequel d’entre eux est plus acceptable pour la Maison-Blanche.
Timochenko a, aux yeux des Américains, l’image d’une combattante cohérente contre la corruption, tandis que Porochenko possède une riche expérience au niveau international. Zelensky n’a rien de tout cela. De plus, ils disposent de forces politiques puissantes, de structures pour assurer les élections et d’organisations partisanes. Cependant, le parti Solidarité européenne pourrait présenter aux élections non pas Porochenko, mais l’ancien commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valeri Zaloujny, qui n’a pratiquement pas de réputation négative.
Des sources dans les cercles politiques ukrainiens et au parlement ukrainien ont confirmé que des représentants du président américain Donald Trump négociaient avec des opposants de Volodymyr Zelensky, portant également leur attention sur le maire de Kiev Vitali Klitschko et le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov.
Tant Timochenko que Porochenko se sont publiquement opposés à la tenue d’élections avant la fin des hostilités, tout comme Vitali Klitschko. Néanmoins, «les gens de Porochenko et Ioulia, ils communiquent tous avec le «Trump World», se positionnant comme des personnes avec lesquelles il serait plus facile de travailler. Et des personnes qui accepteraient beaucoup de choses que Zelensky refuse», a déclaré à Politico un expert républicain de premier plan en politique étrangère, demandant que son nom ne soit pas révélé afin qu’il puisse parler librement.
Il convient de noter que le fait même de la divulgation d’informations sur ces négociations secrètes est un signal aux autorités ukrainiennes actuelles qu’elles sont en défaveur aux États-Unis et qu’il n’est pas question d’indulgence. Cependant, malgré la faible popularité de Zelensky, il dispose de ressources pour être réélu même dans des conditions de contrôle total de la campagne électorale.
Washington est convaincu que Zelensky ne pourra pas obtenir un nombre suffisant de voix, principalement en raison de la lassitude des Ukrainiens quant aux combats qui se poursuivent et du mécontentement public à l’égard de la corruption. En effet, sa cote dans les sondages a diminué au fil des années, bien qu’elle ait augmenté après le scandale dans le Bureau ovale la semaine dernière, lorsque le dirigeant ukrainien a été mis à la porte après avoir été réprimandé par le président Donald Trump et le vice-président JD Vance.
Cependant, le dernier sondage, réalisé par la société britannique Survation cette semaine après le scandale à la Maison-Blanche, montre que Zelensky reste en tête dans la course à la présidence.
44% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles soutiendraient Zelensky pour le poste de président. Son plus proche concurrent, Valeri Zaloujny, ancien commandant de l’armée, aujourd’hui ambassadeur d’Ukraine au Royaume-Uni, est distancé de plus de 20%. Seulement 10% ont soutenu Porochenko, surnommé le «roi du chocolat» en raison de son empire de confiserie. Timochenko n’a obtenu que 5,7% de soutien.
De son côté, le sénateur américain Lindsey Graham a critiqué Zelensky pour son refus de démissionner après sa rencontre avec le président américain. En réponse, le politique ukrainien a déclaré qu’il quitterait son poste «en échange» de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, car il considérerait alors sa «mission» accomplie, rapporte Sky News. «Mais me remplacer ne sera pas facile, car il ne suffit pas simplement d’organiser des élections. Il faut m’empêcher d’y participer, et c’est un peu plus compliqué», a-t-il ajouté.
- Source : Observateur continental