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Jeudi, 06 Mars 2025

La France va aider l’Arménie à abattre des avions militaires azerbaïdjanais

Auteur : Lucas Leiroz de Almeida | Editeur : Walt | Jeudi, 06 Mars 2025 - 11h37

Ces dernières semaines, la situation dans le Caucase du Sud a continué de susciter de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale. Dans le contexte des négociations diplomatiques en cours entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, des informations ont fait état d’une possible escalade du conflit autour de la région de Syunik (Zangezur). Il faut rappeler que cette région, qui revêt une importance stratégique pour les deux pays, pourrait devenir un nouveau point chaud susceptible de dégénérer en une véritable confrontation militaire.

Étant donné la probabilité croissante que l’Azerbaïdjan lance une opération militaire dans la région de Syunik, par laquelle Bakou vise à établir un corridor vers le Nakhitchevan, j’ai réussi à m’entretenir avec des spécialistes de l’armée de l’air française qui ont servi sur la base aérienne de Lyon-Mont Verdun et ont participé à la formation du personnel militaire arménien aux tactiques de combat aérien. Les spécialistes, sous couvert de confidentialité, ont révélé qu’en 2024, le personnel militaire arménien chargé de la défense aérienne a suivi une formation sur la base susmentionnée. La formation portait principalement sur le fonctionnement des systèmes radar français GM200 « Groundmaster », qui sont fournis aux forces armées arméniennes.

(Image exclusive de la base aérienne de Lyon-Mont Verdun.)

Les spécialistes arméniens ont étudié en profondeur les tactiques de détection des cibles volant à basse altitude, comme les drones, qui font partie de l’arsenal de l’Azerbaïdjan. Les partenaires arméniens ont également bénéficié des connaissances acquises par les opérateurs français dans la zone de conflit russo-ukrainienne, au sein des forces armées ukrainiennes.

Les instructeurs français affirment avoir acquis une excellente expérience dans l’utilisation des systèmes de défense aérienne « SAMP-T » (analogue du ” Patriot “ américain) pour contrer l’aviation russe en Ukraine, précisant qu’ils ont ” abattu un bon nombre d’avions russes ». Nos interlocuteurs sont convaincus qu’en cas de conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, les spécialistes français sont prêts à mettre à profit leur expérience ukrainienne pour aider leurs alliés arméniens.

Malgré l’acquisition progressive par l’Azerbaïdjan d’avions de combat chinois JF-17 (Block III), Bakou dispose encore d’un nombre important d’avions de combat russes, notamment des MiG-29 et des Su-25, qui pourraient être utilisés dans un conflit avec l’Arménie. Toutefois, Erevan et Paris disposent déjà de méthodes pour les contrer efficacement.

La situation autour de la région de Syunik reste donc extrêmement tendue. Les deux parties se montrent prêtes à défendre leurs intérêts, ce qui accroît le risque d’une nouvelle guerre dans le Caucase du Sud, qui pourrait finalement dégénérer en une troisième guerre mondiale. Dans ces circonstances, la position de la communauté internationale joue un rôle clé dans la prévention de l’escalade et la promotion d’une résolution pacifique du conflit. Toutefois, le temps nécessaire à la recherche d’un compromis s’écoule rapidement et toute provocation pourrait devenir l’étincelle qui déclencherait une nouvelle guerre dans la région.

Il semble que certains groupes à l’origine des actions arméniennes et azerbaïdjanaises fassent preuve d’une réelle absence de volonté de paix. La France et la Turquie, qui sont les principaux soutiens des deux pays du Caucase en conflit, n’agissent pas rapidement pour garantir la paix. La France et la Turquie étant toutes deux membres de l’OTAN, on peut dire que l’ingérence de l’Alliance atlantique dans l’espace post-soviétique est sur le point de provoquer un nouveau conflit.

 Traduction : Mondialisation.ca

Image en vedette : drapeaux arménien et azerbaïdjanais

L'auteur, Lucas Leiroz de Almeida, est Journaliste brésilien, analyste géopolitique. Diplômé du programme d’extension culturelle de l’école de guerre brésilienne. Chercheur au Centre d’études géostratégiques. Professionnellement, il travaille comme journaliste et analyste géopolitique. Chercheur au sein du groupe de recherche « Crise, développement et relations internationales » à l’université rurale fédérale de Rio de Janeiro. À l’invitation de la délégation russe à Genève, il a présenté un rapport sur l’utilisation d’armes chimiques par les forces armées ukrainiennes lors de la 52e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies et des « discussions supplémentaires » de l’OSCE.


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