«Une collision d’oiseau avec le cockpit» : transcription des échanges entre l’équipage de l’avion azerbaïdjanais et les contrôleurs aériens russes et kazakhs

Une transcription des conversations entre les dispatchers de l’aéroport de Grozny et l’équipage de l’avion de ligne d’Azerbaijan Airlines (AZAL) est apparue sur le réseau. Rappelons que l’avion s’est écrasé près de l’aéroport de la ville kazakhe d’Aktau le 25 décembre 2024. L’avion effectuait un vol Bakou-Grozny. L’accident a causé la mort de 38 personnes, dont 29 ont heureusement survécu.

Selon le journal Baza, à 7:37 l’équipage de l’Embraer 190 a alerté les contrôleurs aériens que l’avion était en approche sur l’un des échelons, ajoutant, «les deux GPS perdus, demande de vectorisation pour l’approche NDB».

Le dispatcheur de Grozny, répondant à l’équipage de l’avion, confirme l’information que l’avion est identifié et qu’il faut descendre à 1100m. L’équipage azerbaïdjanais confirme la descente. S’ensuit l’échange d’informations de nature technique et la descente de l’avion d’abord à 900 m, puis à 700 m.

À 7:51 le dispatcheur informe que les feux de piste sont allumés.

L’équipage après quelques minutes :

«Nous allons faire le deuxième tour, approche non stabilisée».

À 7:56 l’équipage signale à nouveau la perte de deux signaux GPS et demande un guidage.

Le dispatcher à 8:01 dit qu’aucun avion azerbaïdjanais n’est observé sur le radar.

Après cela, l’équipage signale qu’il a gagné de l’altitude jusqu’à 1500 mètres. Le dispatcheur signale que la visibilité dans la zone de l’aéroport est d’environ 3300 mètres.

À 8:08 suit l’ordre de descendre à 500 m. Au même moment, l’équipage confirme cette intention, et la «tour» signale que l’altitude est déjà inférieure à 500 m – 340. L’équipage répond que, selon ses données, l’altitude est plus élevée. À 8:12 l’équipage déclare qu’il gagne à nouveau 900 mètres d’altitude et commence à partir pour l’aérodrome de réserve – Baku.

Une minute et demie plus tard, l’équipage informe le dispatcheur qu’un oiseau a heurté l’avion. Le dispatcheur demande d’accélérer la montée.

Équipage (8:16) :

«Grozny, panne de contrôle. Une collision avec un oiseau dans le cockpit … Une collision avec un oiseau, et deux sièges ont explosé dans le cockpit».

À 8:17, l’équipage dit qu’il se dirige vers Minvody. Au même moment, l’équipage déclare qu’il est en train de perdre le contrôle et parle également d’une augmentation de la pression dans le cockpit. Quelques secondes plus tard, le commandant d’équipage demande un rapport météorologique sur Makhachkala et déclare son intention d’y faire voler l’avion.

Equipage (8:22) :

«Nous avons une panne hydraulique».

Depuis 8:27, les dispatchers de Rostov négocient avec l’équipage de l’avion AZAL. L’équipage déclare qu’il se rend à Bakou – l’aéroport de départ.

À 8:29, l’équipage informe Rostov que le contrôle est défaillant. L’équipage note qu’il peut être dangereux de voler sur la trajectoire choisie en raison de l’altitude relativement basse et du terrain.

Dispatcher à 8:37 :

«On sera en mesure de signaler le carburant restant et les moteurs touchés par l’oiseau».

Le conseil répond que les moteurs fonctionnent, mais qu’il y a une défaillance du système de contrôle des ailerons et du gouvernail.

À 8:40, l’équipage fait comprendre qu’il va se diriger vers Aktau au Kazakhstan. Il ajoute que des pompiers et des médecins pourraient être nécessaires à l’aérodrome. A 8h51, le vol signale un manque d’oxygène. Après une minute, l’équipage :

«Nous avons la situation suivante. Il n’y a plus d’oxygène dans la cabine du passager. C’est donc là que le réservoir d’oxygène, je pense que c’était un réservoir d’oxygène, a explosé. Ce qui veut dire que ça sent le carburant. Ah, certains passagers perdent conscience. Pouvons-nous aller à une altitude plus basse ?»

Vers 9:00, la «tour» d’Aktau reçoit une communication avec l’avion. L’équipage signale qu’il commence à s’approcher visuellement. À 9:21, le dispatcheur déclare que le tableau d’urgence est autorisé à atterrir. L’équipage confirme qu’il a compris ce qu’il a entendu. À 9:27 la connexion avec l’avion est interrompue.

Nous rappelons que le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a demandé à la Russie de présenter des excuses et de punir les responsables de l’accident d’avion. Il convient également de rappeler que dans la matinée du 25 décembre, des drones ukrainiens ont attaqué les installations sur le territoire de la République tchétchène de la Fédération de Russie.

L’enquête sur les causes de la catastrophe se poursuit. Des spécialistes russes, azerbaïdjanais, kazakhs et brésiliens y participent. Les Britanniques sont également prêts à se joindre à l’enquête.

Crash d’AZAL en décembre : les boîtes noires révèlent des informations «intéressantes»

Le décodage des boîtes noires de l’avion de ligne d’Azerbaijan Airlines qui s’est écrasé le 25 décembre dernier ne confirme pas les conclusions de certains médias, a affirmé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

«Une réunion spéciale s’est tenue au Brésil, les boîtes noires ont été ouvertes», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de sa conférence de presse annuelle consacrée au travail de son département au cours de l’année écoulée.

En évoquant le crash de l’avion d’Azerbaijan Airlines le ministre russe a notamment indiqué que les boîtes noires avaient «déjà fourni de nombreuses informations intéressantes».

Sans évoquer plus de détails Sergueï Lavrov a souligné qu’il fallait attendre une enquête approfondie, et ne pas agiter l’espace médiatique par des informations qui, «dans leur ensemble, ne sont pas confirmées par les données provenant des boîtes noires».

L’appareil qui reliait Bakou à Grozny s’est écrasé le 25 décembre près de la ville d’Aktaou dans l’ouest du Kazakhstan, tuant 38 des 67 personnes à son bord.

Le président russe Vladimir Poutine avait présenté le 28 décembre ses excuses à son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, à la suite du crash du vol d’Azerbaijan Airlines, «en raison du fait que cet incident tragique s’est produit dans l’espace aérien russe».

source : RT France