Zone de libre-échange USA-UE : les négociations s’annoncent difficiles
Depuis 10 ou 15 ans, la création d’alliances économiques interétatiques ou régionales est à la mode. Mais pour le moment, il n’existe rien de comparable à la zone de libre-échange transatlantique. Sa création aura pour effet d’augmenter de plus de 150 milliards de dollars les revenus annuels de l’UE, et de plus de 120 milliards ceux des Etats-Unis. Cependant, les divergences entre les parties pourraient faire que les négociations s'éternisent, explique le directeur du Centre fédérant l'institut du commerce extérieur, celui de l’économie et l’Académie des sciences de Russie Vladimir Obolenski.
« Certes, il y a des divergences qui surgissent lors des négociations. Chaque pays a ses secteurs sensibles où la concurrence étrangère constitue plus ou moins un obstacle à la production nationale. Dans certains secteurs, il y aura des barrières qui vont subsister des deux côtés afin d’empêcher à la concurrence internationale de freiner le développement de la production nationale ».
Les divergences ne concernent pas seulement les règles régissant les importations, mais aussi les problèmes liés au contrôle phytosanitaire, aux différences entre la réglementation technique américaine et européenne. Enfin, certains économistes estiment que créer aujourd’hui une zone de libre échange contribuerait à la propagation de la crise.
Les parties pourraient donc se limiter à conclure des accords dans des domaines où leurs positions convergent. La mise en place d’une vraie union n’est cependant pas à exclure. Selon certains, il s’agira alors d’une « OTAN économique » qui dictera sa loi aux autres acteurs économiques. Ce n’est pourtant pas l’opinion de Nikita Masslennikov, conseiller de l’Institut du développement contemporain.
« Je crois qu’il s’agit d’une exagération et d’une volonté de faire prendre ses désirs pour la réalité. D’autres experts dont je fais partie, estiment qu’avec ces négociations, il s’agit de donner un coup de fouet à l’OMC qui s’est arrêté à l’étape de Doha et a besoin d’être réanimée. C’est un défi à relever pour l’OMC et plus globalement pour tout le système du commerce international parce qu’il y a une zone de libre-échange couvrant environ 52 % des échanges commerciaux mondiaux qui va être crée ».
Du reste, nombreux sont les analystes qui doutent que la mise en place d’une alliance transatlantique puisse déclencher une réforme du système du commerce international dans son ensemble. C’est que même si l’accord est trouvé, il ne faudra pas s’attendre à une progression importante des échanges bilatéraux parce que les barrières entre les Etats-Unis et l’UE existant aujourd’hui ne sont pas trop élevées et de nombreux points concernant par exemple la défense de la propriété intellectuelle ou des intérêts des investisseurs sont déjà réglés dans le cadre de l’Organisation de coopération et de développement économiques
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- Source : radio La Voix de la Russie