Un député ukrainien raille la mémoire d’un journaliste assassiné
Certains responsables ukrainiens n’ont rien trouvé de mieux que d’insulter les victimes de la vague d’assassinats politiques qui s’abat ces derniers jours sur l’Ukraine.
Le leader du Parti radical ukrainien Oleg Liachko a tourné en dérision sur sa page Facebook la mémoire du journaliste ukrainien Oles Bouzina, assassiné jeudi à Kiev.
"Encore un poète est mort, achevé par les aigreurs d’estomac. Le flashmob régionalo-vatnik (référence aux décès en série de membres du Parti des régions, "vatnik" étant un terme insultant à l’égard des Russes, ndlr) continue. Il faut vraiment qu’ils aient vécu comme des salopards pour que leur mort de ne suscite pas une goutte de compassion", a écrit le député et ex-candidat à la présidentielle ukrainienne.
La déclaration a suscité une vague d’indignation dans les commentaires de ce post, de nombreux internautes décriant cette insulte à la mémoire d’une personne décédée.
Journaliste ukrainien régulièrement invité à la télévision russe, Oles Bouzina, a été tué jeudi à Kiev, à l'entrée de son immeuble. Auteur de nombreux livres, il était favorable à une décentralisation de l’Ukraine et prônait le bilinguisme (ukrainien et russe) dans le pays.
Auparavant, le journal ukrainien Obkom a fait état de l'assassinat d'un autre journaliste ukrainien, Sergueï Soukhobok. Selon le journal, le meurtre aurait été perpétré dans la nuit du 12 au 13 avril.
La rédactrice en chef du journal ukrainien Netechinski Vestnik Olga Moroz a quant à elle été retrouvée morte vendredi à son domicile dans la région de Khmelnitski (centre-ouest). Il s'agit du troisième assassinat d'un journaliste survenu en Ukraine en quatre jours.
Oleg Liachko est un des visages les plus célèbres de la violence qui s’abat sur l’Ukraine. Amnesty International a publié un rapport dénonçant le fait que Liachko filme et diffuse sur son site internet des vidéos dans lesquelles on le voit, accompagné de groupes paramilitaires comme le bataillon Azov, pénétrer dans des lieux publics ou privés pour y enlever des personnes, les humilier et les contraindre par la force à exécuter ses ordres. Dans l'une d'elles, il oblige le maire de Slaviansk à écrire une lettre de démission "volontaire". Le slogan "Gloire à l’Ukraine, mort aux occupants" lui sert de cri de ralliement.
- Source : Sputnik news