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François Rebsamen et sa non-interview "non relue" un peu trop "libérale"

Auteur : Marie Simon | Editeur : Walt | Samedi, 04 Oct. 2014 - 00h41

Le ministre du Travail ne retient pas ses coups contre le PS, Jean-Christophe Cambadélis ou encore Michel Sapin, dans une interview publié par le magazine de Bourgogne, Le Miroir. Le texte a été mis en ligne... puis retiré quelques minutes plus tard, ce vendredi. Que s'est-il passé?

"Je me bats depuis longtemps pour une vision libérale de l'économie." Avec un titre pareil, l'interview que François Rebsamen a accordée au Miroir, un magazine local de Bourgogne, ne devait pas manquer d'être reprise et commentée par la classe politique et les médias. Et le fait que le journaliste ait dû la mettre hors ligne quelques minutes après publication ne la rend que plus visible...  

Une interview truffée de phrases choc...

Le ministre du Travail, récemment pris à partie par les intermittents du spectacle, n'y retenait ses coups contre rien ni personne, d'après les propos retranscris par le journaliste qui s'était rendu au ministère pour le rencontrer. Quelques exemples qui, effectivement, traduisent sa "vision libérale de l'économie", tirés de la version en cache de l'interview, toujours accessible.  

- Sur le contrôle des chômeurs et la polémique qui a suivi sa précédente prise de position. "Ce fut un véritable tollé médiatique. Politique aussi. Ce qui n'a pas empêché 60% de la population d'approuver ce message. (...) Je ne suis pas là pour stigmatiser les chômeurs, encore moins pour casser les droits sociaux, mais pour rappeler les règles." 

- Sur le modèle social français. Les Français "ont conscience qu'il faut adapter notre système social, par ailleurs très protecteur: en renforçant les contrôles, en assouplissant les seuils, la législation sur les 35 heures, en autorisant le travail le dimanche." Autant de pistes officiellement écartées par Manuel Valls. 

- Sur le PS et les socialistes. "Les socialistes ne vivent plus comme les gens", estime François Rebsamen, pour qui les Français "sont bien plus en avance que nous sur la nécessité d'un certain pragmatisme en politique" alors que "le secrétariat national [du PS] refuse toutes ces avancées". Un tacle à Jean-Christophe Cambadélis, patron du PS, qui avait condamné sa sortie sur les chômeurs.  

- Sur son ministère et son prédécesseur, Michel Sapin. "Malgré l'amitié que je porte à Michel, il s'est totalement trompé. On ne juge pas le chômage mois par mois, mais sur des périodes plus longues: un trimestre, un semestre. Il s'est mis des boulets aux pieds et les a laissés à son successeur. (...) Je tente de m'enlever un boulet, assez plombant, en changeant de stratégie." 

- Sur l'entreprise et ce que les socialistes en disent. "On ne remplace pas la croissance, il faut que la machine économique reparte. Ce qui crée l'emploi, c'est l'entreprise. (...) Le parti socialiste est en pleine mue idéologique. Moi je l'ai effectuée depuis longtemps. Il faut donc l'expliquer. Il est très grave de voir des socialistes siffler un ministre lorsqu'il dit qu'il aime l'entreprise." 

Les coulisses racontées par Le Monde

Dans cet entretien-fleuve au Miroir, François Rebsamen parle aussi des emplois d'avenir, de la garantie jeune, de François Hollande qui reste le "candidat idéal" à ses yeux, de l'activité économique à Dijon dont il fut le maire, de son livre sur le football et la politique qu'il n'a pas fini de rédiger... Mais ce sont ces tacles, politiquement violents, qui marquent.


- Source : Marie Simon

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