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Samedi, 27 Avr. 2024

Entre un concert d’Elton John et une petite visite aux coureurs du Tour de France, Macron s’offre quelques jours d’émeutes

Auteur : Dominique Muselet | Editeur : Walt | Lundi, 10 Juill. 2023 - 18h25

L’annonce officielle de la fin des émeutes qui ont commencé le 27 juin 2023, suite à la diffusion d’une vidéo montrant l’assassinat de Nahel, 17 ans, par un policier pour un refus d’obtempérer, n’apporte pas à la population, du moins à la population autochtone de la France, le soulagement qu’on pouvait espérer. La stupeur et l’horreur continuent de paralyser l’entendement de cette partie de la population française qui vit dans la peur depuis la «guerre contre le terrorisme» déclenchée par Bush après les attentats du 11 septembre 2001 à New York, et relayée en Europe par les marionnettes qui nous gouvernent pour le compte des États-Unis. Depuis, nous allons de menace en menace, le terrorisme, le Covid, le changement climatique, les immigrés, la sécheresse humide comme dit Modeste Schwartz, et j’en passe, autant de menaces inventées pour susciter la peur et nous faire accepter la perte de notre style de vie, tout en enrichissant les oligarques et leurs soutiens.

La seule chose dont nous devrions vraiment avoir peur, en dehors de nos propres dirigeants qui veulent clairement notre perte, c’est de la troisième guerre mondiale que les néocons étasuniens sont en train de concocter en catimini, dans le but insensé de soumettre la Russie et la Chine pour s’approprier leurs ressources et consacrer la domination américaine sur le monde entier. Mais ça, on nous le cache, en prétendant que l’Ukraine gagne la guerre contre la Russie et que donc tout va bien du moment qu’on envoie en Ukraine toutes les armes et l’argent qu’on peut trouver en s’endettant toujours davantage.

Il ne nous reste plus qu’à espérer que la Russie, qui est soutenue par 85% de la population mondiale, gagnera vite la guerre que de toute façon elle ne peut pas perdre, étant donné que c’est une puissance nucléaire qui, en plus, fabrique de meilleures armes en plus grande quantité et plus rapidement que l’OTAN, et que, du coup, la vraie menace, la menace d’être entraînés dans une troisième guerre mondiale, s’éloignera.

Mais en attendant, cette menace aura, elle aussi, permis d’accélérer la dépossession des Français de la classe moyenne, la seule classe qui s’oppose encore, même si c’est en vain, à la destruction de son style de vie et de ses acquis sociaux par les gouvernements compradores successifs qui ont juré sa perte. La classe ouvrière française a disparu depuis longtemps sous le double effet de la délocalisation des industries dans des pays à main d’œuvre bon marché et de l’arrivée en France d’une main d’œuvre concurrente, provenant essentiellement de nos anciennes colonies, que le patronat et les gouvernements d’après-guerre ont invitée à partager notre destin, pour augmenter leurs profits. La dérive américaniste a fait le reste et nous sommes désormais, nous la classe moyenne, les derniers vestiges du style de vie à la française. Notre acharnement à défendre nos services publics, nos commerces, nos petites entreprises, nos moyens de subsistance, nos libertés, nos traditions, fait de nous le dernier obstacle dont le grand capital mondialiste, transhumaniste, wokiste et esclavagiste étasunien doit se débarrasser pour faire advenir le Nouvel Ordre Mondial auquel il croit encore malgré le dégoût de plus en plus évident qu’il inspire au reste du monde. 

La communication médiatico-gouvernementale

Pendant le Covid, le gouvernement avait commencé par égrener chaque jour le nombre des morts, en utilisant, pour nous faire bien peur, l’artifice de cumuler les décès. Le nombre qu’il nous donnait était le nombre TOTAL des décès (étiquetés covid mais en fait presque tous dus à d’autres causes), recensés depuis le début de la soi-disant pandémie. J’ai mis un peu de temps à m’en rendre compte. Mais même en trichant de toutes les manières possibles et imaginables, cela ne faisait pas assez de morts pour justifier les mesures tyranniques, arbitraires, liberticides et illégales qu’il prenait, il est donc passé au nombre de cas, bien plus facile à manipuler. Bravo McKinsey ! Cela valait bien les quelques millions de nos impôts que Macron t’a versés pour nous entuber.

De la même manière que le nombre de cas a servi de mesure à la gravité du Covid, c’est le nombre d’arrestations et de biens publics ou privés détruits qui a servi de mesure à celle des émeutes. Comme l’a écrit Alain Supiot, nous sommes gouvernés (et surtout manipulés) par les nombres.

Bilan des courses (avec jeu de mot !) en date du 6 juillet 2023 : 3505 interpellations, 23 878 feux sur la voie publique, 12 031 véhicules incendiés, 2508 bâtiments incendiés ou dégradés dont 273 commissariats, 105 mairies et 168 écoles.

En réponse à Samia Ghali qui voulait envoyer l’armée dans les banlieues de Marseille, Joseph Thouvenal, directeur de Capital social, a dit sur CNews : «Les policiers ont reçu la consigne de ne pas aller au contact. Ce n’est pas la  place de l’armée. Ce n’est pas une guerre. Je connais la guerre». À quoi le journaliste Louis Morin a rétorqué : «Mais ça peut devenir une guerre civile».

Cependant Macron n’était pas inquiet. Tous ces désordres, ça ne lui coûtent rien et ça lui rapporte gros. Par conséquent, il est allé tranquillement se dandiner au concert de Elton John avec sa femme et mère en même temps.

Cela m’a rappelé un article que j’avais écrit en juillet 2021 donc voilà les premières lignes : «C’est au moment de l’incendie de la cathédrale Notre Dame que je me suis dit que le tyran de l’histoire auquel Macron ressemblait le plus était Néron, un mélange de bouffon et de pervers narcissique mégalomane. J’imagine très bien Macron jouant de la lyre et chantant sur le toit de l’Élysée entouré des bloggeurs Mcfly et Carlito et des danseurs de la communauté LGBT, à côté de l’hélicoptère prêt à l’emmener, en cas de problème, vers l’Arabie saoudite, le paradis des dictateurs, pendant que Notre-Dame brûle».

Cette fois ce n’est pas seulement ND de Paris qui a brûlé mais la France entière. Ça vaut bien une petite danse !

L’analyse médiatico-gouvernementale

La confusion des parasites surpayés qui nous servent d’élite (experts de plateaux, politiques et intellectuels), d’habitude si sûrs d’eux et si prolifiques, est patente. Ils voient bien que leurs théories, excuses, explications, solutions, accusations habituelles ne marchent plus, mais ils sont perdus, ils n’ont jamais réfléchi à l’avenir de la France. Ils pensaient peut-être qu’elle aurait disparu avant que les banlieues n’explosent. Depuis que les puissances d’argent ont pris le pouvoir en France, ces collabos se contentent d’applaudir le Marché et de nous répéter que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Mais, comme pendant la révolte des Gilets jaunes, les faux journalistes et vrais propagandistes des médias officiels ont été obligés de renoncer momentanément à leur confortable entre soi, pour inviter des leaders et des représentants de la contestation dans leurs émissions subventionnées. Une rare bouffée d’air frais chasse alors le souffle ranci de ces sangsues nanties et cloue momentanément le bec des perroquets de service.

J’ai découvert l’écrivaine d’origine sénégalaise, Halimata Fofana qui a expliqué sur CNews que les émeutiers avaient le sentiment qu’ils ne risquaient rien. Selon elle, «ils ont fait sécession, ils sont dans la jouissance de détruire, et même dans une forme d’autodestruction. Il y a chez eux une sorte d’incapacité de se mettre à la place des autres et pas mal de cupidité». En l’écoutant, j’ai pensé que cela décrivait parfaitement nos élites, les modèles qu’après tout on leur propose…

J’ai fait la connaissance grâce à BFM TV de Fatima Ouassaki, la porte-parole de l’association «Front des mères», une femme remarquable qui ne s’en laisse pas compter. Selon elle : «Le gouvernement, le chef de l’état, doit leur donner des perspectives, l’avenir de nos jeunes est verrouillé, ils n’ont pas d’écoles ni de services publics, ni d’encadrement. Que propose le gouvernement en termes d’émancipation, de liberté de projet de vie ?»

Narimane Cherifi, coordinatrice de la Brigades des mères, l’a rejointe dans son analyse : «Il y a de la détresse derrière la colère et le pétage de plomb de la jeunesse (échec scolaire, prison sans réinsertion). Ils ont besoin d’être écoutés, pas d’être attaqués. Ça va mal entre le Covid, la réforme des retraites, la guerre en Ukraine…»  

Mais c’est Driss Ghali qui m’a le plus intéressée car il tenait un discours tout à fait hors norme, voire scandaleux, qui m’a fait réfléchir. Selon lui, nous assistons à «un choc des civilisations». Il y a désormais sur le territoire de la France plusieurs civilisations différentes incarnées par des peuples qui n’ont pas les mêmes histoires, traditions, religions, valeurs. L’assimilation est un mythe ou un leurre. Il va falloir trouver autre chose.

«Les émeutiers ne sont pas des jeunes, explique-t-il sur Ligne Droite, pauvres jeunes qu’on assimile à tout ça, c’est un lumpenprolétariat» qui ne se considère pas comme Français et qui «détruit pour détruire (…) Les banlieues sont les alliés objectifs du pouvoir colonial collaborateur de la France. Pour ce pouvoir, l’ennemi est le petit blanc car c’est lui qui s’oppose à la destruction de la France (…) Les émeutes démoralisent le petit blanc» qui lutte pour survivre et se voit privé de son pays, de ses moyens de subsistance, de sa sécurité, de ses traditions, de son histoire, de ses libertés. Et ce ne sont pas les reports de charges (en fait de cotisations sociales) ou la prolongation des soldes promis par Nono Lemaire qui vont lui mettre du baume au cœur.

Driss Ghali vient de sortir un livre intitulé «Français ouvrez les yeux» qu’il présente sur CNews en maniant avec délice la provocation : «Dans l’empire ottoman il fallait être eunuque pour faire carrière, aujourd’hui il faut être aveugle». Et un peu plus tard sur BFMTV, il affirme : «La France est secouée par deux cyclones, l’immigration et l’américanisation». Selon lui, la solution serait que l’état se réapproprie les banlieues en y  installant toutes les institutions régaliennes : commissariat, palais de justice, mairie, etc. On peut rêver…

En tous cas, on ne peut pas nier qu’il y a au moins trois peuples en France, on les a vu tous les trois se soulever les uns derrière les autres, le peuple autochtone en voie de précarisation (les petits blancs ou Gilets jaunes), qui a été renvoyé dans ses quartiers à la matraque et au flash ball par une police déchaînée, le peuple maghrébin, qui vient de rentrer dans ses quartiers après avoir détruit, brûlé et volé tout ce qu’il pouvait sous l’œil impassible de la police, et le peuple africain qui manifeste en ce samedi 8 juillet 2023, comme tous les ans depuis 7 ans, en souvenir d’Adama Traore. Sauf que cette année, à cause des émeutes, la manifestation a été interdite. Pourquoi les Magrébins auraient-ils le droit de tout casser parce que Nahel a été tué par la police, et nous, nous n’aurions pas le droit de commémorer pacifiquement Adama ? Lui aussi a sans doute été tué par un policier qui de plus n’a pas encore été jugé au bout de 7 ans. La justice est pourtant très rapide quand il s’agit de protéger les riches. Voyez comme la compagne encombrante d’Alain Delon a été sortie manu militari de chez lui, dès qu’une plainte a été déposée par ses enfants, alors que de malheureux propriétaires squattés mettent des années à récupérer leur logement ! La police et la justice sont, comme le reste, de plus en plus privatisées par les puissants, c’est-à-dire, les riches et leurs obligés.

Il est tout aussi difficile de nier que les autochtones sont dépassés par les évènements et que, pour la plupart, ils ne comprennent rien à ce qui leur tombe dessus. Ou alors, ils préfèrent ignorer la nouvelle réalité que l’affronter. C’est particulièrement vrai des cadres supérieurs dépolitisés, qui soutiennent le pouvoir en place sans se rendre compte qu’il est en train de les déposséder, et des babyboomers bisounours, à qui on ment depuis 70 ans et qui, pourtant, ne cessent pas une seconde de faire confiance aux gouverneurs coloniaux de plus en plus despotiques qui nous asservissent et nous dépouillent pour le compte du colon étasunien.

En désespoir de cause, les partis, associations et syndicats autochtones envoient sur les plateaux les rares Magrébins ou noirs qu’ils ont dans leurs rangs pour assurer le service pendant et après-émeutes. À ce petit jeu, les syndicats de police sortent gagnants, ce qui montre, au passage, que les policiers sont loin d’être des nantis.

Les solutions médiatico-gouvernementales

Comme les émeutes n’avaient pas été organisées par le Forum économique mondial, l’OMS, et Big Pharma comme le Covid, McKinsey, l’expert en manipulation, spécialité étasunienne, n’avait pas préparé de scénario. Macron et sa clique ont dû improviser. D’abord Macron, plus lâche que lâche, a disparu dans sa cellule de crise. Darmanin a fini par envoyer 40 000 policiers encadrer les émeutes en attendant que les Grands Frères, qui dirigent le trafic de drogues dans les banlieues, rappellent leurs troupes. Puis quand le calme a commencé à revenir, le gouvernement a courageusement accusé les familles, les réseaux sociaux… et la France Insoumise pour faire couleur locale. Puis il a dévoilé ses solutions, toujours aussi créatives, qui comportent comme d’habitude un volet répressif et liberticide (couper les réseaux sociaux, punir les parents), un volet moraliste (apprendre aux jeunes à aimer la France) et un volet incantatoire (remettre des services publics et des aires de jeu dans les banlieues, créer du lien, et patati patata). La palme d’or du délire d’impuissance revient au Garde des sceaux, l’inénarrable Dupont Moretti, qui a décidé d’envoyer un flyer aux parents de mineurs délinquants pour les rappeler à leurs «obligations».

Sur les plateaux, ça discute et ça se bagarre. On parle de tout et surtout de rien. Qui paiera les dégâts ? Les assureurs s’empressent de se défausser. Les assurances ne remboursent évidemment que ce qui est couvert, mais on pourra toujours faire un recours contre l’état pour le reste. La cagnotte pour la famille du policier soupçonné de meurtre qui a récolté 5 fois plus d’argent que celle pour la famille de Nahel, a occupé toute la classe politique et médiatique pendant au moins deux jours. On s’est félicité sur BFMTV que les milliardaires français soient toujours plus riches et plus nombreux. On a compati avec le pauvre Alain Delon, harcelé par sa dame de compagnie. On s’est désolé des grands titres de la presse américaine, surtout celui de New York Times : «La police française a gagné le droit de tirer sur les conducteurs mais sans y avoir été formée de quelque manière que ce soit». Ce n’est pas chic de la part d’un «allié» à qui on a tout donné ! On a fait des sondages pour savoir quel parti avait le plus profité des émeutes. On s’est réjouit de la demande de fermeté de la population et plus le temps passe, plus la peur des émeutes s’estompe, plus on est décidé à punir, sanctionner, censurer, enfermer, pour que ça ne se reproduise plus jamais…  

Mais la palme d’or de la bêtise, de la malhonnêteté intellectuelle et de la flagornerie revient à Elisabeth Martichoux, qui sévit sur LCI renommée LCU pour la qualité de sa propagande pro-ukrainienne. Selon elle, les émeutes prouvent que notre démocratie est florissante car «dans les pays autoritaires, cela n’arriverait pas !» Si si, je vous assure, c’était mercredi 7 juillet au matin.

Conclusion

Il n’y aura pas de créolisation comme l’espérait Jean Luc Mélenchon et il ne suffira pas non plus de faire une nouvelle constitution comme le croient les autochtones qui vivent encore au XXe siècle. Il faut s’atteler d’urgence au problème de faire vivre plusieurs cultures différentes sur un même territoire. Il faut le faire ensemble, avec des représentants de chacune d’entre elles, et en prenant en compte tous les besoins et aspirations. C’est un sacré défi, mais c’est possible. Certains pays y sont parvenus, comme la Russie par exemple. On pourra s’en inspirer quand la russophobie sera passée de mode !

Mais il y a au moins deux conditions à remplir d’abord :

– regarder la réalité en face et renoncer à la langue de bois et au politiquement correct, car, comme le dit Michel Maffesoli : «Quand il y en a assez de ces discours convenus, ça pète…»

– se débarrasser des traîtres qui nous ont amené à cette situation d’affrontement par leur rapacité, leur arrogance et leur corruption.

Et sinon, on pourra toujours se réfugier en Russie : «Désormais, la Russie est une terre d’accueil des émigrés politiques, comme «l’Occident-collectif» le fut du temps de la Guerre froide» affirme Philippe Grasset qui nous offre le témoignage de Tara Reade «J’ai choisi la liberté» :

«C’est fait. Je reste à Moscou sans intention de retourner aux États-Unis. Du moins, pas tant que Biden restera au pouvoir. Mon cœur s’est brisé en voyant les titres des journaux qui me qualifiaient de traître. En quoi suis-je traîtresse ? Biden m’a violée, m’a réduite au silence et m’empêche maintenant de témoigner ? Le vertige qui m’a saisie en écoutant les medias, s’est transformé en désespoir de ne jamais être entendue. Cependant, une chose est gravée dans ma mémoire : je me suis tout de suite sentie en sécurité en Russie. J’ai tout de suite senti qu’on me voyait, qu’on m’écoutait et qu’on me respectait».


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