Coupures d’électricité : Comment nos élites dirigeantes font entrer la France dans le Tiers-monde
Alors que le gouvernement prépare les coupures d’électricité, que Macron déclare qu’il n’y en aura pas, que RTE en prévoit 6 cet hiver, nous voyons la société française se préparer à la « sobriété » forcée. Une sobriété qui ressemble beaucoup à un plan d’évidement de ce qui reste de la France, qui s’ajoute au culte décalé et fanatique des sources alternatives d’énergie, à la marche forcée pour « l’indépendance » face à l’énergie russe. Un ensemble de mesures qui amènent doucement et sûrement la France sur la voie du Tiers-monde. Est-ce du fanatisme, de l’incompétence ou de la trahison ?
Le discours politico-médiatique revient au chantage : soit la « sobriété énergétique », soit les coupures d’électricité – si vous ne suivez pas les injonctions de la « sobriété énergétique ». Ils reprennent ici la même culpabilisation que pour le covid : si vous n’êtes pas vacciné, masqué, confiné, vous êtes responsable du virus ; si vous n’êtes pas soumis à la réduction de consommation d’énergie, vous êtes responsable des futures coupures. D’un côté, Macron appelle à ne pas paniquer (ce qui ne signifie pas que ces coupures n’auront pas lieu) et d’un autre côté la ministre de la Transition énergétique (transition réussie à merveille) fait ouvertement ce chantage, bref un duo parfaitement complémentaire :
« Pas de panique, ça ne sert à rien et ce n’est pas vrai », a rassuré Emmanuel Macron à propos d’éventuelles coupures d’électricité, cet hiver, dans une interview diffusée vendredi sur TF1. Sa ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher , avertit cependant : pour éviter les coupures, les grandes entreprises doivent tenir « leurs engagements du plan de sobriété ». »
Au-delà de quelques évidences concernant les heures creuses et l’arrêt des appareils électriques la nuit, cette « sobriété » conduit à vivre à minima : allumer la lumière le plus tard possible, baisser la température de l’eau chaude, baisser la température du thermostat de chauffage. À ce sujet, l’on apprend notamment que la température « idéale » pour faire des économies est de 16° dans la chambre (c’est quand même pas beaucoup …), 17° dans la salle de bain inoccupée (ça donne envie d’y entrer …) et 18° dans les autres pièces (achetez des pulls !). Comme 1° en moins, c’est 7% de moins sur la facture, préparez-vous à avoir froid. D’autant plus que le Gouvernement l’a annoncé, il ne peut rien faire contre l’augmentation de 15% des prix du gaz et de l’électricité qui pèse sur les ménages, même les plus modestes.
Dans ce monde global, Chers Amis, le chauffage est un luxe. Et manifestement, non seulement pour les particuliers, mais aussi pour la France. Car RTE annonce des coupures d’électricité et une circulaire a été adressée aux préfets pour déterminer la conduite à tenir lors des coupures d’électricité. Cela se résume in fine à prévenir les gens la veille au soir, pour qu’ils se débrouillent. Donc, ces coupures sont bien prévues, au-delà du discours ambigu tenu par nos dirigeants. L’idée commence à circuler d’un pass énergétique, l’on pourrait aussi parler de cartes de rationnement … car telle est bien la logique. Le progrès, rien de tel !
Ainsi, l’on apprend que le coup sera encore porté sur les entreprises françaises, qu’il y aura un véritable manque à gagner en ce qui concerne les produits frais par exemple. Et comme tout pays en voie de développement qui veut revendiquer ce statut, le nouveau très post-moderne ministre de l’Education nationale l’école sera alors fermée le matin :
« Les délestages programmés vont en effet toucher les écoles et les établissements scolaires, selon trois créneaux : 8h-10h, 10h-12h et puis 18h-20h le soir, a confirmé le ministre Pap Ndiaye, alors en déplacement au Salon Educatech Expo à Paris. Ces deux créneaux du matin, s’ils sont dans une zone qui subit un délestage, auront pour conséquence que la rentrée des élèves le jour concerné se fera en début d’après-midi, avec sans doute un repas qui sera néanmoins prévu pour les élèves qui sont à la cantine. Donc il n’y aura pas d’école le matin ».
Ainsi les « délestages », ce doux vocable pour parler de banales et brutales coupures d’électricité, ne sont pas du « dernier recours », comme l’affirme la ministre, mais ils sont bien prévus. Deuxième confirmation après RTE. Mais pour aller toujours plus loin, l’on apprend que l’intérêt porté aux malades est toujours la priorité de ce Gouvernement, puisque les personnes sous respirateur artificiel à domicile n’entrent pas dans la catégorie prioritaire peuvent être touchées par les coupures. Soit disant, selon le porte-parole d’Enedis, elles seront prévenues en avance et éventuellement déplacées. Il ne reste qu’à le croire sur parole …
Mais comment en est-on arrivé là ?! Par le fanatisme, l’ignorance ou la trahison ? Certainement, un peu des trois.
Le fanatisme bobo anti-nucléaire et pour « l’énergie verte », car nous vivons dans le monde des bisounours, nous a conduit à la pénurie. Nous nous sommes nous-mêmes mis en situation de pénurie par fanatisme idéologique.
Yves Brechet, ancien directeur d’EDF, atterré par l’évolution de la bêtise opportuniste idéologique de nos dirigeants et de leurs « conseillers », précise certains aspects du problème.
« Il est important de comprendre comment la cohérence d’une stratégie industrielle a cédé la place à l’opportunisme d’une stratégie de communication », explique-t-il sans ambages. C’est au lance-flammes que passe la politique énergétique et industrielle française des quinze dernières années : « La doxa prônant le passage de 75 à 50% de la capacité électro-nucléaire, la confusion entre la puissance installée et la puissance délivrée, l’omission des coûts de réseau et de stockage dans l’évaluation des aspects économiques des différentes sources d’électricité, le refus de procéder à une analyse de fond des expériences faites chez nos voisins, témoignent au mieux d’une naïveté confondante », lance Yves Bréchet.
Et effectivement, la moitié du parc nucléaire français ne fonctionne pas aujourd’hui, n’est pas en état de marche et n’est pas réparé. Et d’ajouter :
« La propension à considérer que les technologies en développement – l’hydrogène comme vecteur énergétique, les smart-grids – peuvent être, en situation d’urgence climatique, des technologies à déployer massivement, dans l’instant, témoigne d’une méconnaissance profonde des délais de développement. (…) Inversement, la procrastination sur toutes les décisions concernant le nucléaire et la politique d’annonces dans l’attente de décisions concrètes de mise en chantier montrent une ignorance stupéfiante de l’inertie intrinsèque des industries lourdes et de la nécessité d’une vision stable à long terme pour conserver l’outil industriel au bon niveau. L’incapacité à penser l’ensemble d’un système énergétique conduit à des PPE [Programmations pluriannuelles de l’énergie, N.D.L.R.] qui sont un collier de perles gadget au moment où on aurait besoin d’un câble robuste. »
Remarquez, nous n’avons pas un ministère de « l’Énergie », mais de la « Transition énergétique ». Le marquage idéologique est bien présent. Cette position idéologique conduit à refuser le nucléaire au profit d’autres sources d’énergie, qui ne sont pas à même de fournir à la France ce dont elle a besoin. Ajoutons à cela l’entrée en guerre contre l’énergie russe, et la boucle est bouclée. Quelques panneaux solaires ou éoliennes ne sauveront pas la France. Comme le remarque Loïk Le Floch-Prigent :
« Loïk Le Floch-Prigent estime inutile l’accélération de la mise en service d’éoliennes ou de panneaux solaires pour faire face à l’urgence. Dans l’Hexagone, 87% de l’électricité est produite grâce aux centrales nucléaires ou à l’hydraulique ».
Et d’insister sur les véritables enjeux de cette étrange « sobriété », qui ressemble en réalité à un plan de récession programmée :
« Les gestes de « Monsieur et madame Tout-le-monde », encouragés par plusieurs campagnes gouvernementales comme le spot « Je baisse, j’éteins, je décale », ne changeront pas la donne.
« On rejoue un peu le Covid dans cette histoire. Le consommateur individuel est très marginal et a déjà pris beaucoup de mesures d’économies dans sa vie quotidienne », a-t-il avancé. « Ce qui ne l’est pas, c’est le fonctionnement des entreprises. Si la consommation baisse, cela veut dire la baisse de la production ». »
Nous en revenons bien à la question : fanatisme, ignorance ou trahison de nos élites dirigeantes ?
Le fanatisme est favorisé par l’ignorance et l’ignorance permet la manipulation. S’il y a une bonne dose de bêtise et de prétention chez nos élites, il est difficile de croire que personne ne comprend où cela mène le pays. Et là, on en arrive à la trahison.
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Une transition énergique vers le pas d’énergie du tout
par H16
Jadis, les fiers Gaulois (dont certains extrémistes chuchotent qu’ils seraient nos ancêtres) avaient peur que le ciel ne leur tombe malencontreusement sur la tête. Quelques millénaires plus tard, la Science™ aidant, ces superstitions évidemment ridicules se sont évaporées et ne reste plus que la douce réalité de la programmation gouvernementale rigoureuse.
C’est d’ailleurs grâce à ce contrôle précis du temps (le chef de l’État ne s’est-il pas jadis proclamé maître des horloges ?) que Babeth Borne, la première des ministres, a récemment admis dépendre du ciel et de sa bonne volonté à ne pas nous infliger des températures trop fraîches : avec ce réchauffement climatique qui n’en finit pas, facétieux qu’il est, de nous imposer des hivers froids, des automnes humides, des étés chauds et des printemps doux, il se pourrait en effet que les prochaines semaines soient refroidies d’une petite bise venue de l’Est. Non seulement, Poutine refuse de nous vendre le gaz que nous lui boycottons, mais en plus souffle-t-il un vent glacial sur nos braises froides !
En vertu de quoi, l’ensemble de l’appareil d’État doit se résoudre à envisager de prochaines coupures d’électricité pour certains particuliers, sur certains départements, à certaines heures. On se rappellera l’un des inutiles factotums gouvernementaux nous assurer, en juillet dernier, qu’il n’y aurait aucune coupure de gaz ou d’électricité en hiver, et on pourra mesurer la valeur de la parole politique alors que, petit-à-petit, ces mêmes commis républicains font mine de s’organiser pour, justement, de prochaines coupures.
Olivier Véran, le visqueux porte-parlote du gouvernement, nous assure à présent qu’il n’y aura aucun « black-out » cet hiver. Vu son historique rutilant, on devrait envisager une razzia sur les groupes électrogènes dans le pays.
Bref, entre deux appels à la sobriété dégoulinant de niaiserie médiatique, on s’achemine donc cahin-caha vers un nouvel épisode d’improvisation gouvernementale complète : mis-à-part quelques petits articulets maigrichons d’une presse encore et toujours à la ramasse, l’éventualité maintenant palpable de coupures franches du courant dans le pays ne semble pas entraîner la prise de conscience pourtant nécessaire au sein des dirigeants.
Si, bien évidemment, ces clowns nous rappellent à chaque fois que les hôpitaux et autres services essentiels ne seront pas privés d’énergie (vu ce qui s’est passé les deux dernières années, le moindre nanogramme de confiance à ce sujet est déjà trop généreux), on est en droit de s’interroger sur la façon dont la population va réagir si elle se retrouve subitement sans la moindre possibilité d’appeler des secours.
Depuis les zones rurales où l’infrastructure est notoirement moins redondante jusqu’aux riantes cités émotives au droit alternatif, peut-être certains habitants trouveront ombrage d’être privé d’électricité, de téléphone, de chaleur et de lumière pendant quelques heures propices aux visites indésirables. On se rassurera en se rappelant qu’il n’y a aucune chance que le peuple patrouille pour faire régner l’ordre : la confiscation des armes des citoyens va bon train, merci et c’est une pure coïncidence bien évidemment.
Il n’en reste pas moins que, déjà, des planifications sont faites pour les écoles : comme l’explique l’excuse qui sert actuellement de ministre de l’Édulcoration nationale, chaque matinée de coupure sera une nouvelle opportunité pour nos chères têtes blondes de redécouvrir l’École à la Maison, et une joie renouvelée pour les parents d’improviser la garde de leurs chérubins au lieu d’aller travailler. Dans un pays où l’emploi ne manque pas, la productivité est si bonne qu’elle en frise l’insolence, l’inflation basse et les contraintes familiales si faibles, cela va très bien se passer. Les confinements de 2020 et 2021 ont amplement prouvé leur efficacité ; gageons que les matinées sans électricité apporteront un nouveau lot de surprises à partager en famille.
On regrette au passage qu’en cas de délestage, l’Assemblée Nationale ne soit pas immédiatement fermée pour la journée voire la semaine ce qui nous ferait une pause utile dans l’avalanche de lois débiles actuellement pondues par la basse-cour législative dont on soulignera du reste les caquètements furieux à la baisse du chauffage : la transition énergétique ne fait pas bon ménage avec les locaux mal isolés de la représentation nationale et nos députains s’en plaignent maintenant à qui veut les entendre. On ne pourra que rire de cette engeance qui déplore les effets dont elle chérit pourtant les causes.
Décidément, la Pensée Complexe du En Même Temps™, c’est quelque chose de subtil ! Tout indique en effet qu’avec les fines décisions gouvernementales, on va mourir de froid pour lutter contre le réchauffement climatique et le moteur électrique sera obligatoire lorsqu’il n’y aura plus d’électricité. Pourtant, une solution existe et consisterait à utiliser, entretenir et développer notre filière nucléaire ou rouvrir Fessenheim récemment fermée sans raison. Rassurez-vous, ce n’est pas cette solution qui a été choisie mais une autre, plus (polluante) écolo-consciente, qui consiste à rallumer la centrale au charbon de St-Avold.
En tout cas, la semaine qui s’annonce sera décisive en matière de coupures puisque les opérateurs nationaux d’électricité (Enedis et RTE) ont annoncé une simulation à l’échelle nationale le 9 décembre prochain. Apparemment, des communications destinées au public seront régulièrement diffusées le soir à partir de 17h pour annoncer les prévisions de coupures du lendemain ; les Français se remémoreront alors leurs vibrantes heures télévisuelles de la période covidesque où, transis d’effroi à coup de bulletin BFMTV, ils se rassemblaient dans la communion quotidienne pour vanter les soignants ou vilipender les antivax. La similarité avec ce qu’on tente de mettre en place ici ne surprendra que les plus perméables aux techniques de manipulations de cabinets de conseil infiltrés au plus haut de l’État…
Magnifique pays que la France qui, en quelques décennies, est passé d’un affirmatif « Gouverner, c’est prévoir » à un petit « Gouverner, c’est pleuvoir » sous un Hollande résolument humide pour s’achever dernièrement par un « Gouverner, c’est pas voir » lorsque la France, privée d’électricité, devra se mouvoir à tâtons dans les tunnels de plus en plus sombres de l’Histoire.
Source : Hashtable
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