Le Maroc se débarrasse de sa « neutralité » et s’engage ouvertement avec Kiev
Il y a des signes qui ne trompent pas, le régime du Makhzen ne pourrait nullement se défaire de son allégeance à l’hégémonie américaine. Ce lundi 22 mai, Kiev annonçait son soutien à l’occupation marocaine du Sahara Occidental via ce qui est appelé »plan d’autonomie ». C’est le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba, qui l’annonça à partir de Rabat, à l’occasion de sa visite au Maroc.
Il est clair que ce soutien du régime de Kiev à l’occupation illégale des territoires du Sahara Occidental, en violation du droit international a un prix, celui de se mettre explicitement à côté du régime ukrainien dirigé par Volodomyr Zelensky et de ses alliés de l’OTAN.
Les politiques suicidaires de Rabat et Kiev
Après la visite surprise et humiliante de Volodomyr Zelensky à Djeddah pour assister au sommet arabe de vendredi dernier , voici que le ministre ukrainien des Affaires Étrangères Dmytro Kuleba fait l’annonce de l’alignement de son pays sur la position marocaine quant à la question du Sahara Occidental.Une myopie diplomatique pour un régime ukrainien qui prétend faire face à « une agression russe » et en même temps, il soutient un agresseur et un occupant des territoires du Sahara Occidental. Pour le Maroc, son soutien au régime ukrainien, est un acte suicidaire, dans la mesure où la Russie a toujours gardé une position neutre dans le conflit du Sahara Occidental et préside actuellement le Conseil de Sécurité de l’ONU et sa position risque de changer sur cette question.
À part que cette déclaration officielle ukrainienne est en entière et totale contradiction pour un pays qui se bat contre la Russie actuellement pour sa souveraineté. Même l’entité sioniste , qui avait normalisé avec le Maroc et sponsor principal du Makhzen n’est pas allée aussi loin et n’a jamais pris partie dans le conflit sahraoui. Défaite diplomatique et politique de la ligue arabe , perte de la crédibilité de l’Ukraine et vassalisation actée du Makhzen à l’OTAN et aux USA . Finalement, c’est le dernier clou dans le cercueil du régime makhzenien.
Le soutien de Rabat à l’Ukraine ne date pas d’aujourd’hui en dépit des déclarations des responsables marocains qui prônaient la neutralité, qui s’avère une tromperie. Le Maroc a fermé l’oeil sur les agissements de l’ambassade de l’Ukraine à Rabat, qui s’est investie au début du conflit ukrainien à recruter des combattants pour rejoindre les rangs de l’armée ukrainienne. Le 30 mai 2022,le bureau du procureur général de la république populaire de Donbass RPD annonce que les forces pro-russes au Donbass ont capturé des mercenaires marocains, et qui risquent par voie de conséquence la peine de mort. Parmi les combattants marocains arrêtés, un prétendu étudiant surnommé Saadoun Brahim,libéré quelques semaines par les autorités de la république du Donbass pour des raisons humanitaires. Parallèlement, le Maroc annonçait qu’il s’était abstenu lors du vote de l’assemblée générale lors de l’adoption d’une résolution condamnant Moscou. Il s’avéra ensuite que le Maroc n’avait pas le droit de voter pour des raisons liées au non-paiement de ses engagements vis-à vis de l’organisation onusienne.
D’ailleurs, le Maroc participait en avril 2022 à une réunion militaire de haut niveau de l’alliance sur la guerre en Ukraine;tenue à la base militaire de Ramstein, en Allemagne, en présence des membres de l’OTAN et 13 autres pays non-membres de l’alliance atlantique pour soutenie Kiev dans sa guerre contre Moscou.
Le Maroc livrait des équipements militaires à Kiev
Suite à la demande de Washington, le Maroc avait livré des chars de combat T-72B (MBTS) des Forces Armées Royales (FAR) à l’Ukraine, via la république tchèque.
160 chars de combat T-72B, avaient été acheminés vers la république tchèque pour recevoir un lifting à titre de modernisation par la société tchèque «Excalibur Army», pour les envoyer ensuite en Ukraine et les mettre à la disposition de l’armée ukrainienne.
Et là, il faut noter que « Le Maroc avait signé un contrat avec la société tchèque Excalibur Army pour moderniser un lot de 130 chars T-72B acquis en 1999-2001. Après avoir effectué les travaux correspondants, 56 chars ont été restitués au Royaume. Les 74 blindés restants ont été expropriés par la partie tchèque pour un transfert ultérieur vers la zone de combat en Ukraine ».
Une manœuvre qui a également lésé la Biélorussie, qui avait vendu ce lot de tanks à Rabat avec l’assurance que certaines pièces ne seraient pas transférées vers un pays tiers sans consentement du fournisseur.
« Nous considérons ce cas flagrant comme une nouvelle preuve de la voie anti-russe suivie par les autorités tchèques. Prague n’hésite pas à violer les normes du droit international qui régissent le commerce des armes et à saisir les biens d’autrui », avait réagi la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères Maria Zakharova, au sujet de cet acte d’hostilité contre son pays.
Transaction avec Washington
En contrepartie de son engagement à côté de l’Ukraine, le Maroc réussira la validation du contrat de vente de 18 systèmes de missiles de Himars au Maroc, qualifié d’allié stratégique hors-OTAN.
L’agence de coopération en matière de sécurité et de Défense du Pentagone a annonce que le département d’Etat américain a accepté le contrat de vente de 18 systèmes de missiles de Himars au Maroc d’un montant de 524 millions de dollars.
Selon la même source, ce contrat permet de concrétiser les objectifs e la politique extérieure américaine, et le sécurité des USA, puisqu’il permet d’accorder un soutien à « un allié fondamental » hors-OTAN, et un partenaire important, pour préserver la stabilité politique, la prospérité économique au Nord de l’Afrique. L’agence de coopération en matière de sécurité et de Défense du Pentagone avait annoncé le mois dernier que le département d’Etat américain a accepté le contrat de vente de 18 systèmes de missiles de Himars au Maroc d’un montant de 524 millions de dollars.
La gabegie makhzenienne et la revente du diesel russe à l’Espagne
Soutenant totalement l’Ukraine, le Maroc profitait de l’engagement de la Russie à l’égard des pays africains,en réexportant le diesel russe vers l’Espagne , comme nous l’avons souligné dans un précédent article.
Une information confirmée d’ailleurs par la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera qui révélait que son pays avait demandé à l’UE une procédure commune renforcée de traçabilité des importations.
La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, avait confirmé le mois d’avril dernier que l’Espagne enquêtait sur l’éventuelle entrée de diesel russe en Espagne via des importations en provenance du Maroc.
- Source : Algérie 54 (Algérie)