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Mercredi, 30 Oct. 2024

Eric Zemmour : exister, quoi qu’il en coûte

Auteur : Modeste Schwartz | Editeur : Walt | Mercredi, 29 Mars 2023 - 18h37

Passé de la plume au pipeau comme Zelensky de la scène au duplex, l’écrivain E. Zemmour se prend parfois pour E. Macron. Quand il ne prend pas le gouvernement Borne pour un cabinet Mélenchon. Chronique politique des derniers développements de la littérature fictionnelle en langue française.

Visiblement influencé par le « en même temps » brechtien du mari de Brigitte et de son groupe de théâtre lycéen (le fameux « Cabinet Borne »), l’écrivain Zemmour est sans pitié pour le président Macron, dont il décrit l’encerclement avec toute la rigueur d’un Cardinal de Retz expliquant pourquoi – sans « l’Ukraine » ! – le projet de Reconquête ne pouvait mener qu’à la victoire : 9% au lieu de 7% – l’univers en serait sorti métamorphosé.

Ce faisant, l’écrivain Zemmour malmène aussi un peu les intérêts du candidat Zemmour, lequel – prenant soudain le contrôle du corps de l’écrivain – affirme par sa bouche : « moi président de la République, je ne cèderai pas sur cette question » [des retraites]. Ce qui pourrait facilement mener le lecteur un peu borné dans sa logique du tiers exclu à en conclure que le président Zemmour se retrouverait donc très exactement dans l’impasse que dépeint – avec un réel talent de polémiste – l’écrivain Zemmour.

Zemmour/Dussopt : 50 nuances de coming-out

Ce faisant, Eric « le-Great-Reset-connais-pas » Zemmour risque fort de confirmer l’électorat macroniste dans l’idée qu’il a bien fait de préférer l’original métrosexuel à sa copie vaguement nord-africaine, (donc) vaguement raciste – qui, non contente de servir aux sans-dents très exactement la même soupe bruxelloise, serait encore capable d’aliéner au Bloc bourgeois la connivence de cette France mélenchonienne si utile, si coopérative dans l’enfumage.

Car ce n’est pas sous le sabot d’un phallocrate comme Zemmour qu’on trouverait, par exemple, une petite chose aussi précieuse qu’Olivier Dussopt : pendant que Monsieur 7% déclarait sa flamme aux forces de l’ordre et à Black Rock, en effet, le ministre du Travail d’E. Borne, trébuchant sur un journaliste de Têtu qui passait par là par hasard, en a profité pour se rallier publiquement à l’orientation sexuelle typique des députés RN.

A la différence du tonitruant Zemmour, Dussopt a d’ailleurs procédé avec la politesse qui le caractérise, se contentant d’un coming-out discret, juste assez sonore pour s’assurer que la pénibilité des sphincters occulte définitivement les questions authentiquement politiques que soulève la fameuse réforme.


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