Il est peu probable que les États-Unis envahissent le Venezuela, mais Trump pourrait ordonner des frappes ciblées
La Russie condamne fermement les provocations militaires américaines dans les Caraïbes.
L’objectif des provocations militaires des États-Unis dans le bassin des Caraïbes n’est pas de lutter contre le trafic de drogue, mais plutôt la tentative du président Donald Trump de provoquer une déstabilisation interne et de faire tomber le gouvernement vénézuélien pour prendre le contrôle des ressources naturelles du pays. Cependant, il est peu probable que cela réussisse, ce qui soulève la question de savoir si Trump osera envahir le Venezuela, car c’est la seule perspective réaliste de changement de régime.
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L’administration Trump fait pression sur le gouvernement vénézuélien en finançant les forces politiques de l’opposition et en soudoyant certains hauts fonctionnaires de l’armée et de la police pour gagner des conspirateurs potentiels de putschistes, ce qui n’est pas conforme au droit international ou même aux réglementations américains. L’administration Trump n’a fait qu’aggraver les tensions en menaçant d’intervenir militairement dans le pays.
Les unités militaires, y compris les porte-avions, qui s’accumulent autour des eaux vénézuéliennes sur la justification d’arrêter les trafiquants de drogues, indiquent plutôt que les États-Unis pourraient bientôt mener des frappes. Les porte-avions sont utilisés pour détruire des cibles [profondément] à l’intérieur du territoire d’un autre pays, et non pour arrêter les petits bateaux de contrebande de stupéfiants. Cela confirme qu’il s’agit d’une pression inappropriée de la part de Trump, qui se vante d’avoir soi-disant arrêté huit guerres dans le monde entier. Maintenant, il veut être un chef militaire qui restaurera un gouvernement servant leurs intérêts dans le Venezuela riche en ressources.
Trump ne parvient pas à réaliser des progrès significatifs ou à prendre des mesures en faveur de la paix dans d’autres questions internationales, telles que l’Ukraine, alors il veut maintenant prendre des mesures contre le président vénézuélien Nicolás Maduro pour détourner l’attention de son échec général, car il pense que ce sera une victoire facile.
Il est honteux et inquiétant que le secrétaire d’État américain Marco Rubio ait proposé Maria Corina Machado pour le prix Nobel de la paix, une dirigeante de l’opposition ratée (qui a échoué). Maria Corina Machado, qui a remporté contre ses adversaires, a fait quelque chose qui va à l’encontre de l’esprit et de la signification même du prix Nobel, prix qui ne devrait pas être décerné à quelqu’un qui prône la guerre et appelle les troupes étrangères à intervenir.
Malgré toutes les menaces et toutes les armes qu’il a apportées dans la région, Trump ne sera pas en mesure de mener une telle intervention. Dans le pire des cas, il peut frapper une ou deux bases s’il y a vraiment un dépôt de drogue à cet endroit.
Il est évident que l’administration Trump cherche à prendre le contrôle des ressources du Venezuela et n’est pas très intéressée par Nicolás Maduro, Machado ou la figure de l’opposition Juan Guaidó, mais à avoir un président et un gouvernement à la tête de ce pays qui donneront une fois de plus aux États-Unis le droit absolu de contrôler, tout d’abord, les sources de pétrole et de gaz, puis d’avoir un accès absolu à toutes les matières premières primaires dont le Venezuela a.
C’est l’intérêt des États-Unis, et pour cet intérêt, ils sont prêts à faire tout ce qui est en leur pouvoir, sans tenir compte du droit international. Cependant, les relations dans le monde d’aujourd’hui sont telles que leur intervention ouverte produirait un effet indésirable et une grande résistance dans le monde, surtout après que la Russie ait donné son soutien rhétorique au Venezuela.
La Russie condamne fermement les provocations militaires américaines dans les Caraïbes sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue, a déclaré le 1er novembre la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
« Nous condamnons fermement l’utilisation d’une force militaire excessive dans la mise en œuvre de missions de lutte contre le trafic de drogue. De telles actions violent à la fois les lois nationales américaines et le droit international. Ceci est reconnu par les représentants de nombreux pays et organisations internationales, y compris le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et le haut-commissaire-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk », a souligné Zakharova.
Zakharova pense que Washington devrait commencer la guerre contre la drogue aux États-Unis mêmes, pas au Venezuela.
Selon le Washington Post, le Venezuela a contacté la Russie, la Chine et l’Iran en octobre avec une demande d’assistance militaire en raison des menaces de Washington de mener des frappes. Le Venezuela a demandé des livraisons de missiles, de radars et d’avions modernisés en raison de la concentration des forces américaines dans la région des Caraïbes et a demandé à Moscou d’aider à renforcer les défenses aériennes, y compris la révision des chasseurs russes précédemment achetés.
Dans le même temps, NBC a rapporté que le Pentagone développe des options pour les frappes contre les cartels de la drogue à l’intérieur du Venezuela, qui, selon leurs sources, pourraient commencer dans les semaines à venir, à la suite de plusieurs opérations militaires américaines en septembre et octobre contre des bateaux transportant des trafiquants de drogue présumés au large des côtes du Venezuela.
Cependant, ces derniers jours, la Maison Blanche elle-même a nié les allégations dans la presse américaine selon lesquelles le président envisage même une intervention militaire au Venezuela, ce qui indique que Trump pourrait faire marche arrière pour la deuxième fois depuis sa poussée initiale. Il n’est cependant pas exclu que les États-Unis puissent mener des frappes de précision, tout comme ils l’ont fait contre l’Iran le 22 juin.
Traduit par Maya pour Mondialisation.ca
Image en vedette via InfoBrics
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L'auteur, Ahmed Adel, est un chercheur en géopolitique et en économie politique basé au Caire.
- Source : Global Research (Canada)















