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Lundi, 23 Déc. 2024

11 septembre et massacre de Charlie Hebdo : Ressemblance ou filiation ?

Auteur : François Belliot | Editeur : Walt | Jeudi, 09 Sept. 2021 - 15h16

Il m’a semblé important d’ajouter, en complément d’un ouvrage au sujet déjà très sensible (Le massacre de Charlie Hebdo, l’enquête impossible), un développement sur un sujet qui l’est plus encore sans doute, frappé d’interdit qu’il est, au sens religieux du terme, à l’investigation historique apaisée, depuis 20 années qu’il s’est produit, je veux bien sûr parler des attentats du 11 septembre 2001, dont nous sommes tout proches du 20ème anniversaire. Ce n’est pas pour le plaisir d’ajouter de la confusion à la confusion, de la complexité à la complexité. J’ai bien conscience que mélanger deux sujets aussi incandescents peut donner l’impression de se tirer une balle dans le pied aux yeux de ceux qui éprouvent déjà d’invincibles réticences républicaines à déplacer une partie du fardeau des épaules des seuls bougnoules. Mais à vrai dire, si je veux aller jusqu’au bout de ma pensée, et si je veux faire œuvre vraiment utile pour la prochaine génération de lanceurs d’alerte qui viendront nous seconder puis prendre notre place dans le dégrossissement et l’exploration de la carrière, il faut bien aller aussi loin que possible dans ce qui est faisable hic et nunc.

Que je sache, du reste, l’investigation historique concernant ces deux événements, pour être déconseillée avec force aboiements haineux par les chiens de garde anticomplotistes (AC), n’est pas encore mise à l’index par la Sainte loi. Le lecteur pourra constater dans la deuxième partie de Massacre de Charlie Hebdo : l’enquête impossible, que les acteurs AC ne se sont pas gênés pour faire des parallèles systématiques entre le massacre du 7 janvier et les attentat du 11 septembre afin d’imprimer dans les esprits, sans donner le commencement d’une explication, que douter de l’un, c’était comme douter de l’autre, que comme douter de l’un c’était mal, douter de l’autre c’était mal, etc (p.190 à 193). Ce parallèle à première vue inepte, en tout cas de la façon dont il est traditionnellement fait par les prêtres et inquisiteurs médiatiques qui prétendent régenter les âmes, justifie à lui-seul de tenter d’évaluer, avec de la cervelle et du sang froid, jusqu’à quel point la comparaison est pertinente pour remettre certaines réalités et vérités à l’endroit. Nous ne ferions du reste en la matière qu’approfondir une série de révélations qu’ont bruyamment hasardé dès les premières heures de l’après-massacre, alors que le sang des victimes était encore chaud, tout un ensemble de personnalités gravitant dans le même système idéologique.

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L’ouvrage a été en publié fin juillet 2021, et se trouve pour l’instant disponible uniquement à la commande

Sommaire

Notre 11 septembre ?

La parenté, voire la gémellité, du massacre de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015 avec les attentats du 11 septembre 2001 a en effet été proclamée avec force et conviction, sans prendre aucune pincette, dans les heures et les jours qui ont suivi l’événement par de nombreuses personnalités publiques à passeport français ayant des liens étroits avec Israël ou bénéficiant d’une loge privée à vie et gratuite dans le théâtre médiatique – l’un impliquant souvent l’autre. Citons quelques exemples :

1) Meyer Habib, ancien vice-président du CRIF, député depuis 2013 de la 8ème circonscription des Français de l’étranger (c’est-à-dire député d’Israël (1) ), et futur principal vice-président de la commission d’enquête sur les attentats, auquel un long portrait est consacré dans Le massacre de Charlie Hebdo, l’enquête impossible, interviouvé le 7 janvier 2015 par une chaîne israélienne : « C’est un triste jour. C’est notre 11 septembre. Les terroristes ont frappé de façon meurtrière pour la première fois à l’école juive de Toulouse en 2012, se rappelle-t-il, et ensuite au Musée juif de Bruxelles (en 2014). Nous avons averti que cela toucherait aussi toute la France, et à notre grande tristesse, cela s’est produit ».

2) Le quotidien Le Monde titre le 8 janvier en lettres capitales (ce qu’il ne fait jamais) : « LE 11-SEPTEMBRE FRANCAIS »

3) Eric Zemmour (2) , le 8 janvier, dans sa chronique du jeudi sur RTL chez Yves Calvi le 8 janvier : « Il y a des morts qui sont plus que des morts, des attentats qui sont plus que des attentats, des dates qui ne sont pas seulement des événements, mais des ruptures, des fins de cycle, et des commencements. Oui le 11 septembre 2001, les Américains avaient cessé de croire qu’ils étaient cette nation indestructible, protégée par Dieu, et l’océan, qui ne pouvait être attaquée sur son sol. Le 7 janvier 2015 est notre 11 septembre, le jour où la guerre est revenue ».

4) Dominique Moïsi, conseiller à l’Institut français des relations internationales (Ifri), le 9 janvier, dans Les Échos : « Paris et New York n’appartiennent pas seulement à leurs habitants ou à leurs pays. Ce sont des capitales universelles. Elles appartiennent au monde entier, et font rêver le monde entier. Les deux tours de Manhattan étaient le symbole du capitalisme triomphant ; le journal Charlie Hebdo est le symbole de la liberté de la presse et de la liberté d’expression (parfois jusqu’à l’excès). Dans les deux cas, il s’agit d’une attaque contre nos valeurs et, en réalité, comme l’ont dit respectivement l’ancien président américain George Bush, hier, et l’ancien président français Nicolas Sarkozy, aujourd’hui, d’une “attaque contre la civilisation” ».

5) Michel Onfray, le 10 janvier, dans le Point magazine : « On annonce dix morts, dont deux policiers, des blessés en nombre, « « une boucherie », est-il dit… À 12 h 50, j’ai tweeté « Mercredi 7 janvier 2015 : notre 11 Septembre », car je crois en effet qu’il y aura un avant et un après. Les choses ne font que commencer ». Un an plus tard, lors du premier anniversaire du massacre, ce philosophe ultra-conformiste développera ce thème dans un ouvrage audio intitulé Charlie, notre 11 septembre.

Avec le recul, ce que ces comparaisons sur le vif débordantes de pathos incontinent paraissent grotesques et infamantes pour la réputation de sérieux de leurs auteurs !… C’est comme si l’on mettait sur le même plan l’explosion d’une voiture avec une éruption volcanique. Il y a certes une portée symbolique très forte à assassiner une dizaine de journalistes à l’intérieur de leurs locaux, mais tellement plus à projeter des avions de ligne sur le Pentagone et les deux tours géantes du World Trade Center, entraînant l’effondrement intégral de ces dernières, sans compter celui d’un autre gratte-ciel de la taille de la tour Montparnasse (la WTC 7), touché par aucun avion et effondré lui-aussi à la vitesse de la chute libre, pour un bilan total officiel de 2977 morts et 6291 blessés. Et ne parlons même pas de la portée réelle, c’est-à-dire les conséquences géopolitiques : la « guerre contre la terreur » décrétée par le président George W. Bush, l’invasion de l’Afghanistan, la conquête et la destruction de l’Irak, prélude au grand remodelage du Moyen-Orient dix ans plus tard avec la destruction de la Libye, de la Syrie, du Yémen, et plus tranquillement la destitution de Moubarak en Égypte et celle de Zinedine Ben Ali en Tunisie.

L’effondrement de la tour WTC 7 à 17h20 le 11 septembre 2001, à la vitesse de la chute libre, c’est-à-dire forcément des suites d’une démolition contrôlée : le « pistolet fumant » (smoking gun) indiquant que les attentats du 11 septembre 2001 ne peuvent être qu’une opération sous faux-drapeau.

Toutefois, ceux qui se sont très précocement risqués à faire cette analogie – rappelons que ce sont tous d’inconditionnels partisans d’Israël – tenaient peut-être un crypto-langage qui les années passant est devenu de plus en plus déchiffrable. Charlie Hebdo = 11 septembre ? Le rapprochement gagne en effet en pertinence dès lors que l’on envisage ces deux événements comme des opérations judéo-sionistes sous faux drapeau qui poursuivaient un double objectif identique : 1) enrichir le terreau favorable au « choc des civilisations » occidentale et arabo-musulmane en préparation par les élites néoconservatrices, autrement dit appartenant à la diaspora judéo-sioniste, de part et d’autre de l’atlantique 2) susciter dans les opinions publiques occidentales une réaction de sympathie envers Israël, érigée en modèle à tous points de vue, libre dès lors de poursuivre de façon décomplexée et dans l’impunité complète son projet colonial ethnocidaire au Proche-Orient.

Le tabou religieux de l’hypothèse de l’opération judéo-sioniste sous faux-drapeau

L’un des phénomènes qui, à titre personnel, m’a extrêmement surpris, à la fin de la décennie 2000, à l’époque où je me suis mis à étudier en profondeur les attentats du 11 septembre 2001 (Cf J’accuse la pandémie conspirationniste, pamphlet inversé sur la version officielle des attentats du 11 septembre 2001, dont tous les chapitres sont réunis sur notre site francoisbelliot.fr) , c’est l’automaticité et la vitesse avec lesquelles les acteurs anticomplotistes brandissaient presque immédiatement face aux sceptiques et lanceurs d’alerte, sur un ton hystérique et avec les chapelets de menaces, insultes et imprécations de rigueur que l’on retrouve en 2021 dans la bouche des partisans de la monstrueuse politique sanitaire des autorités, l’accusation « d’antisémitisme », de promotion de l’existence du « complot juif », et de suspecter les services secrets israéliens, le « Mossad », d’avoir pu jouer un rôle actif dans cette opération extrêmement sophistiquée.

A chaque occasion, cela ne laissait pas de me surprendre car ma démarche typiquement inductive, à l’instar de tant d’autres chercheurs guidés par la curiosité, avait consisté à partir d’un certain nombre de « faits » qui me semblaient tranquillement questionnables en dehors de tout parti pris idéologique : comment peut-on faire tomber trois gratte-ciel avec deux avions ? Pourquoi les trois tours s’étaient effondrées quasi à la vitesse de la chute libre alors qu’il s’agissait de gratte-ciel à structure d’acier dans lesquels les incendies étaient presque éteints, aucun gratte-ciel à structure d’acier du reste ne s’étant jamais effondré des suites d’un incendie, fût-il d’ampleur gigantesque ?

Comment se faisait-il que l’effondrement des trois tours, en conséquence directe d’incendies somme toute éteints ou mineurs, n’avait pas engendré une remise en question de la conception et des normes de sécurité des gratte-ciel en acier de par le monde, en premier lieu la nouvelle tour WTC 7 et la Freedom Tower, gratte-ciel ayant remplacé les tours jumelles ? Comment expliquer les nombreux mouvements boursiers suspects observés sur les compagnies impactées par les attentats dans les jours précédents ? comment se pouvait-il qu’alors qu’un opérateur avait été formellement identifié comme partie prenante de ces potentiels délits d’initiés, la SEC classe le dossier sans suite et détruise les preuves au seul prétexte que cet opérateur financier n’avait aucun lien direct avec Al Qaida ?

Pourquoi n’y avait-il aucun débris d’avion sur la pelouse du Pentagone et pourquoi le point d’impact sur la façade avant l’effondrement de la façade touchée était-il si ridiculement petit ? Comment avait-on pu récupérer un passeport impact d’un des pirates de l’air entre l’impaction des avions sur les tours et leur effondrement ?

Comment avait-on pu retrouver, plus généralement, autant de papiers d’identité divers de « terroristes » dans les divers décombres ? Pourquoi n’avait-on retrouvé aucun débris d’avion dans les décombres des tours jumelles ? Comment les pirates de l’air avaient-ils pu accomplir des manœuvres aussi compliquées alors que pour certains ils avaient été déclarés inaptes par leurs instructeurs à piloter mêmes de petits avions de tourisme comme des Cesnas ?

Pourquoi ne considérait-on pas comme un problème que les aveux les plus parlants de certains terroristes avaient été extorqués après de sévères et répétées séances de tortures (à ce jour en 2021, certains sont encore à Guantanamo, dont la prison devra bientôt sans doute ouvrir une section Ehpad !) ? Pourquoi était-il parfaitement admis que c’était sur la base d’un énorme mensonge politico médiatique que l’Irak, avec le 11 septembre en casus belli !, avait été détruit et envahi en 2003, dans le même temps où la version officielle des attentats du 11 septembre 2001, un gruyère encore plus invraisemblable, était âprement défendue comme une vérité révélée et sacrée, ses contestataires érigés au rang d’hérétiques à excommunier et réduire au silence ?

Enfin à ce jour, que nous sachions, il n’y a tout simplement pas de responsables clairement identifiés, puisque aucun terroriste, si l’on excepte Zacarias Moussaoui, n’a été jugé en bonne et due forme, et ce qu’on est obligé de nommer les « suspects » et non pas les « coupables » croupissent en détention provisoire depuis 20 ans, dans une structure pénitentiaire violant le droit international et bon an mal an maintenue malgré les promesses répétées de fermeture d’administration en administration. Et ce n’est là qu’un échantillon des centaines de questions légitimes laissées sans réponse par la commission d’enquête mise en place à contrecœur par l’administration Bush/Cheney, commission étroitement encadrée par un néoconservateur proche de cette administration, Philip Zelikow.

La « freedom tower », qui a remplacé les deux tours emblématiques du Word Trade Center de New York

C’est par ailleurs au 11 septembre 2001 que l’on peut dater la naissance et le développement prodigieux de la propagande post-moderne contre les « complotistes » et les « conspirationnistes ». Or que trouvait-on souvent dans les articles anti complotistes de l’époque ? Comme pour le massacre de Charlie Hebdo 15 ans plus tard, ce que nous démontrons dans notre ouvrage (p.34 à 137), jamais de réfutation point par point des critiques les plus sérieuses et les plus dérangeantes, et surtout, surtout, exactement comme pour le massacre de Charlie Hebdo, et exactement sous la même forme, cette suspecte et malsaine rhétorique, mêlant insultes, amalgames, attaques ad hominem, dégoulinantes de haine, appelant à la censure et à la répression des sceptiques, et dans lesquelles surnageaient à tout coup, bizarres aérolites, la constante accusation, ayant sans doute valeur d’argument suffisant dans la bouche de leurs auteurs, avatars des totems d’immunité dans Koh lanta : « Antisémite ! Antisémite ! Vous réactivez la mortifère théorie du complot juif, popularisée par les ignobles Protocoles des Sages de Sion. Nier le 11 septembre cela revient à nier l’existence de la Shoah, rien de moins ! C’est exactement la même chose ! Or vous savez que ce sont les mots qui préparent les actes, le génocide commence d’abord par des mots, et depuis les années 1930/1940, on sait où cela a mené ». Je prie le lecteur de croire que je caricature à peine. Très récemment on a ainsi pu lire dans l’opium des imbéciles publié en 2018 par Rudy Reichstadt, disciple putatif du « chasseur de Nazis » Simon Wiesenthal, fondateur du site anticomplotiste Conspiracy Watch, financé par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS), référence princeps dans les grands médias sur tous les sujets à coloration « théorie du complot » dans la décennie 2010 (Cf notre précédent article « la secte républicaine démasquée par la Miviludes », pour tomber sur une dizaine de liens très parlants)  : « Cela ne poserait aucun problème si l’on pouvait classer la théorie du complot au rayon des lubies inoffensives, aux côtés de l’homéopathie et de l’astrologie. Mais la théorie du complot falsifie l’histoire. Elle sape la confiance dans la démocratie. Elle dissuade des parents bien portants de vacciner leurs enfants. Elle protège les dictateurs. Elle exonère des criminels. Elle dresse des potences. Elle prépare les génocides ». CQFD !

Une hypothèse interdite par les associations de la contestation contrôlée comme reopen911

Au début des années 2010, j’étais d’autant moins porté à soupçonner une piste israélienne des attentats du 11 septembre, que je collaborais avec l’association reopen911, qui, en bon organe de « contestation contrôlée », dont j’ignorais jusqu’au concept à l’époque, posait comme tabou absolu toute investigation du côté d’Israël et de complices juifs à passeport étasunien dans la planification, la mise en œuvre de l’opération, l’omerta médiatique subséquente, et la diffusion uniforme d’un storytelling destiné à chauffer à blanc les masses occidentales vers la précipitation d’un choc des civilisations. Quelle était donc la raison pour laquelle les médias accusaient systématiquement d’antisémitisme tout individu ou association qui doutait de la version officielle des attentats du 11 septembre 2001 ? Ce consensus du journalisme mainstream et d’une partie du journalisme auto proclamé alternatif ou dissident me semblait invraisemblable et extrêmement suspect, et pour cette seule raison, à l’instar de bien d’autres, je me suis mis à explorer systématiquement cette piste que j’aurais peut-être ignorée si elle n’avait pas été proscrite par un panneau sens interdit aussi énorme, absurde et mal dessiné. Après tout c’est un fait historique incontestable, avéré par une impressionnante et peu contestable jurisprudence qu’Israël, au sens géographique et diasporique du terme est le spécialiste mondial des opérations sous faux-drapeau, comme j’ai pu en énumérer nombre d’exemples dans Massacre de Charlie Hebdo : l’enquête impossible (pages 183 à 187). Le trait est sans doute moins notoire, glorieux et digne d’admiration, mais sans trop forcer le trait on peut avancer que les opérations sous faux drapeau sont à Israël sont ce que sont les All-Blacks à la Nouvelle Zélande.

Et de fait, en commençant à lancer des sondes de ce côté-là, le bon sens finissant par l’emporter sur les préjugés initiaux, je me rendis vite à l’évidence qu’il existait une documentation et un appareil critique abondant, cohérent, et extrêmement convainquant, pointant la culpabilité d’Israël, d’un « complot juif », stricto sensu, par conséquent, dans la planification et la mise en œuvre des attentats du 11 septembre 2001 : il avait fallu du temps pour défricher et déblayer la piste, mais au début des années 2010, l’essentiel des éléments accablants avaient été mis à jour et en ordre. La thèse du « complot musulman » pouvait être avantageusement remplacée par celle du « complot juif ».

Et c’est là que sous cet angle, le parallèle avec le massacre de Charlie Hebdo devient saisissant : comme je le montre dans Massacre de Charlie Hebdo : l’enquête impossible, dans les faits comme dans la propagande anticomplotiste associée, nous retrouvons exactement le même schéma. Mieux encore, nous retrouvons exactement les mêmes acteurs, au premier rang desquels le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, tirant les marrons du feu à Israël. Quand les acteurs AC psittacisent que remettre en question la version officielle du massacre de Charlie Hebdo, c’est exactement la même chose que remettre en question la version officielle des attentats du 11 septembre 2001, ou que le « 7 janvier c’est notre 11 septembre », ils prennent plaisir à jouer avec le feu ou alors ils ne croient pas si bien dire !

Un petit rappel : l’histoire des « cinq Israliens dansants »

Pour ne pas donner l’impression au néophyte sous emprise sectaire (Cf notre précédent article : « la secte républicaine démasquée par la Miviludes« ) de formuler des accusations à partir de rien, il faut ici résumer quelques uns de ces indices les plus accablants.

– le 11 septembre 2001, cinq hommes sont surpris en train de faire des selfies de victoire, fous de joie, sur le toit de leur van avec en arrière-plan la première tour en flammes, la seconde explosion ne s’étant pas encore produite. Lors de leur arrestation musclée, leur chauffeur Sivan Kurzberg s’écrie : « Nous sommes israéliens. Nous ne sommes pas votre problème. Vos problèmes sont nos problèmes. Les Palestiniens sont votre problème ». Une enquête du FBI (rendue partiellement publique en 2011) révèle que les Israéliens étaient sur place une demi-heure avant la première explosion dans la tour sud. On a découvert sur eux des cartes d’étudiants falsifiées, des passeports israéliens, 6000 dollars en espèce, et des billets d’avion pour un départ ouvert et immédiat à destination de l’étranger. Lors de leurs interrogatoires ils ont laissé poindre leur satisfaction qu’un tel événement se soit produit : « Les États-Unis prendront des mesures pour stopper le terrorisme dans le monde »/ « Vous voyez de quoi ils sont capables… Les États-Unis devront dorénavant s’impliquer »/ « Israël a maintenant l’espoir que le monde nous comprendra. Les Américains sont naïfs et l’Amérique est facile à pénétrer ». S’étant d’abord présentés comme employés d’une entreprise de déménagement installée à Boston, Urban Moving System, il s’avère qu’ils étaient liés aux services secrets israéliens. Au bout de 13 jours d’interrogatoires, malgré ces suspicions accablantes, la direction du FBI acte que l’agence n’a plus aucun intérêt à enquêter sur les détenus, qui passent entre les mains d’agents de la CIA : interrogé au détecteur de mensonge, Paul Kurzberg, l’un des cinq « israéliens dansants » – comme on les appellera en raison de leur joie débordante sur leurs photos avec les tours en flamme en arrière-plan – est testé positif. Les cinq hommes sont finalement libérés après 71 jours de détention provisoire, sur l’insistance personnelle du chef la Criminal Division du Department of Justice, le citoyen étasunien et traître israélien Mickaël Chertof, qui fut également à ce titre responsable de la rétention et destruction de toutes les preuves concernant le 11-Septembre — des caméras du Pentagone aux poutres du World Trade Center.

Les premières réactions des officiels israéliens ont été pour le moins suspectes : Panamza fait ainsi remarquer dans Israël et le 11 septembre, le grand tabou : « Une heure à peine après la désintégration de la Tour Nord, l’homme qui fut Premier ministre (de juillet 1999 à mars 2001) est en direct de Londres, sur le plateau de BBC World. L’interview est édifiante. Ehud Barak pointe Al-Qaïda et donne presque la feuille de route pour en finir avec le terrorisme. Sans émoi, l’homme semble réciter un script pré-rédigé sur le thème, bientôt en vogue, de la « Guerre contre la Terreur ». Dès ses premiers mots, le ton est donné : « Le monde ne sera plus jamais le même à partir d’aujourd’hui. C’est une attaque contre toute notre civilisation. Je ne sais pas qui est responsable, je pense que nous le saurons dans 12 heures. Si c’est le genre d’organisation de Ben Laden, et même s’il s’agit de quelqu’un d’autre, je crois que le temps est venu de déployer un effort global et concerté, mené par les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Europe et la Russie contre toutes les sources du terrorisme ». Moins de 30 secondes après le début de son intervention, et avant toute déclaration officielle des États-Unis, Ehud Barak avait déjà désigné Ben Laden comme le probable auteur des attentats. Il n’omet pas d’accabler au passage les « États voyous » que seraient l’Iran, l’Irak, ou la Libye , et de préciser que la « guerre » devrait durer « entre 6 et 10 ans ». On sait ce qui est arrivé depuis à l’Irak, la Libye, et la Syrie, et la menace continuelle que l’on fait encore planer sur l’Iran en 2021. La divination d’Ehud Barak est trop soudaine, précise et prospectiviste pour ne pas être envisagée comme un aveu indirect de culpabilité.

Benyamin Netanyahou était exactement sur la même longueur d’onde (Panamza, toujours) : « Le jour de la tragédie, Netanyahou avait fait savoir à un reporter du New York Times que les attentats étaient « une très bonne chose«  pour les relations israélo-américaines avant de corriger, précisant que ce n’était « pas très bon mais que cela suscitera une immédiate sympathie ». En 2008, face à un public israélien, Netanyahou prendra pourtant beaucoup moins de précautions oratoires : « Nous bénéficions d’une chose, et il s’agit de l’attaque des Tours jumelles et le Pentagone, ainsi que du combat américain en Irak ».

« Le 13 septembre 2001, il s’était déjà exprimé sur la chaîne NBC, reprenant le discours de Barak à propos de la « guerre contre le terrorisme » devant impliquer l’Irak et l’Iran. Il avait également rappelé qu’il avait lui-même envisagé, dans un ouvrage paru en 1995 – deux ans après le premier attentat contre le World Trade Center –, l’usage futur d’une « bombe nucléaire » contre les Tours jumelles. Faisant un nouveau parallèle avec Arafat, Netanyahou avait mis en garde l’Amérique contre le risque d’un attentat plus considérable dans l’avenir si Washington n’intervenait pas de manière radicale contre les groupes et les États qualifiés de « terroristes ». (…) Dans l’interview de NBC, Benyamin Netanyahou n’omet pas, comme il le fera à plusieurs autres reprises, de se poser comme le Cassandre du 11 septembre. » Concernant l’hypothèse de la destruction des tours du WTC, Nous renvoyons à la démonstration de François Roby, publiée le 16 décembre 2018 sur son site aitia.fr, intitulé « Physique ordinaire de l’extraordinaire ». Maître de conférences à l’université de physique de Pau, François Roby a été condamné en mars 2019 à quatre ans d’interdiction d’enseigner, avec réduction de salaire de 50 %, sanction inique et rarissime dans ce milieu, le CRIF, la LICRA et la DILCRAH ayant exercé un lobbying intense et décisif en faveur de cette mise à l’écart. Au-delà de ses positions antisionistes sans concession, ses travaux sur le 11 septembre ont évidemment pesé lourd dans la balance au moment de prononcer la condamnation. Nous renvoyons à l’interview que François Roby a accordé au Carrefour des consciencespubliée sur internet le 13 juillet 2019.

l’interview que François Roby a accordé au Carrefour des consciences datée du 13 juillet 2019

L’attitude suspecte de Benyamin Netanyahou et Meyer Habib avant et après le 7 janvier 2015

Benyamin Netanyahou, c’est tout de même remarquable à relever, à prévu publiquement les deux événements, sur un ton menaçant et en utilisant exactement le même argument irrationnel que l’on pourrait résumer ainsi : si vous êtes trop gentils avec les Palestiniens, attendez-vous à voir ceux-ci passer à l’action sanglante sur votre sol, et vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous avait pas prévenus.

Revenons à présent au massacre de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015. Voici pour mémoire la citation complète, extraite d’un entretien accordé à la chaîne Lci, que nous reproduisons à la page 134 dans le sous-chapitre de la première partie intitulé « La menaçante prophétie de Netanyahou ». Nous sommes en août 2014, et le contexte est le dépôt d’une résolution à l’Assemblée nationale par le groupe PS appelant à la reconnaissance d’un État de Palestine. Elle sera votée à 339 voix contre 131 le 4 décembre 2014.

« Ce n’est pas la bataille d’Israël, c’est votre bataille de la France, parce que c’est la même bataille, s’ils réussissent ici, et si Israël est critiqué, et pas les terroristes, et bien si nous ne sommes pas solidaires, et bien cette peste du terrorisme viendra chez vous. Vous serez visés, vous, en France. Je me rends compte que les gens ne connaissent pas la réalité. Imaginez que vous êtes dans une pièce obscure, comme me l’a dit un grand rabbin, quand tu es dans une pièce obscure, il faut allumer une bougie, la bougie de la vérité. Les gens qui ont un esprit juste, équilibré, verront la lumière de cette bougie, cette lumière de la vérité, et chacun d’entre nous doit allumer la bougie de la vérité, et la vérité, c’est qu’Israël est une démocratie à qui on impose la guerre, qui se bat pour sa sécurité, contre un ennemi particulièrement cruel, qui n’obéit à aucune norme, à aucune loi, qui n’a aucune inhibition, qui attaque nos civils, et qui utilise ses propres civils comme boucliers humains (Quand Benjamin Netanyahou prédisait le terrorisme en France : « Si nous ne sommes pas solidaires cette peste du terrorisme viendra chez vous. », europe-israel.org, 26/07/16. La vidéo a depuis été effacée du site internet.) ».

Les jour suivants le massacre de Charlie Hebdo, Benyamin Netanyahou, flanqué de Meyer Habib, est sorti longuement en première ligne pour tirer un profit politique maximal de l’opération. Meyer Habib, ancien vice-président du Crif, député d’Israël à l’Assemblée nationale, futur vice-président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats en 2016, dont nous brossons un long et édifiant portrait dans Massacre de Charlie Hebdo : l’enquête impossible (p.234 à 248), a recouru au même type d’argumentaire et de menace, le soir-même du 7 janvier 2015.

Pour mémoire, nous restituons un extrait des pages 244 et 245 de notre ouvrage :

« Le 7 janvier, le jour-même donc de l’attentat, il établit un lien entre le massacre et l’adoption par le Parlement le 4 décembre 2014 de la résolution appelant à la reconnaissance d’un État de Palestine. Il écrit ainsi dans un communiqué : « ‘On a tué Charlie Hebdo’, ont proclamé les islamistes armés après avoir pris 12 vies ce matin. Demain, si l’importation du conflit israélo-palestinien continue d’être favorisée en France par des textes comme celui de la résolution de reconnaissance unilatérale de la Palestine, et si les mesures législatives contre les terroristes ne sont pas plus téméraires, ils crieront ‘On a tué la France’. La responsabilité des membres de l’Assemblée nationale sera alors pleinement engagée ».

Dans la soirée il livre à la deuxième chaîne d’information d’Israël d’autres éléments d’analyse et de mise en perspective : « C’est un triste jour. C’est notre 11 septembre. Les terroristes ont frappé de façon meurtrière pour la première fois à l’école juive de Toulouse en 2012, et ensuite au Musée juif de Bruxelles (en 2014). Nous avons averti que cela toucherait aussi toute la France, et à notre grande tristesse, cela s’est produit. » Le site timesofisrael.com qui rapporte cette intervention s’étonne par ailleurs :« Bien que l’attaque n’était pas antisémite et que les Juifs n’y ont pas été particulièrement visés, ‘les Juifs sont toujours en première ligne’, a-t-il déclaré. Je suis menacé, comme tous les autres Juifs. Dans l’ensemble, a-t-il dit, les djihadistes veulent détruire toute l’infrastructure de la France ». Il a déclaré que les responsables juifs étaient concernés par l’impératif de protéger 200 synagogues et des dizaines d’écoles. ‘Il y a 400 000 Juifs dans la seule région de Paris’, a-t-il noté. Pour la première fois depuis la fondation de l’État, la France est arrivée en tête de la liste des pays d’où les immigrants sont partis pour rejoindre Israël – Environ 7 000 personnes ont fait l’alya. C’était le mouvement le plus important de Juifs français vers Israël depuis la fondation de l’État. En 2013, l’alya des Juifs de France avait concerné seulement la moitié de ce chiffre. » (…) Meyer Habib reprend exactement le même argument délirant, et très suspect, employé par Netanyahou en octobre 2014 pour expliquer un attentat à venir en France : le soutien ostensible à la cause palestinienne va entraîner en rétorsion l’organisation d’attentats djihadistes sur le sol français, ce qui est répétons-le, aussi absurde que si l’on disait que « la lutte enfin résolue contre la pédophilie va avoir pour conséquence une flambée sans précédent des viols d’enfants », ou que « si l’on pousse les radiateurs, la température va baisser », ou encore que « le passage de l’alcoolisme à la sobriété augmente radicalement les risques de faire un coma éthylique ».

Et c’est le jour-même du massacre qu’il ose répéter les prophéties menaçantes de son ami Netanyahou de toujours dont il est le « représentant en France », et dont il sera le poisson pilote lors de sa venue en France quelques jours plus tard pour participer à la manifestation du 11 janvier en tête du cortège des chefs d’État ».

Reconnaîtrez-vous le Parrain sur cette photographie extraordinaire ? De gauche à droite, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, la chancelière allemande Angela Merkel, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Premier ministre italien Matteo Renzi. Près de 130 pays représentés, une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement présents : la marche de dimanche de Paris en hommage aux 17 victimes des attentats djihadistes a attiré des personnalités du monde entier pour un rassemblement exceptionnel dans l’histoire contemporaine. (Photo prise le 11 janvier 2015/REUTERS/Philippe Wojazer)

Et nous exposons dans notre ouvrage, concernant le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, un faisceau d’indices suffisamment fourni pour ne pas refuser a priori de considérer comme crédible la piste de l’opération judéo-sioniste sous faux-drapeau.

Je suis bien conscient que ce bref survol de la question de l’implication israélienne dans les attentats du 11 septembre 2001 peinera à convaincre le néophyte. Pour plus de détail, je renvoie à Israël et le 11 septembre : le grand tabou, de Hicham Hamza, et à JFK, 11 septembre, 50 ans de manipulations, de Laurent Guyénot, deux ouvrages fondamentaux pour intégrer patiemment et sans hystérie les multiples indices et preuves de cette piste. Comme tous les ouvrages remettant en cause la version officielle des attentats du 11 septembre, ils ont naturellement été complètement passés sous silence par les médias, qui dans le même temps ont donné une visibilité maximale à tous les ouvrages dénonçant en mode Bomber Harris les « complotistes » et les « théories du complot ».

Il me semblait toutefois incontournable de ne pas évoquer ces points communs remarquables entre les deux événements, tout particulièrement le triptyque précognition&menace + faisceau d’indices de culpabilité + exploitation politique résolue de l’événement ; auquel on doit ajouter l’activisme frénétique et incessant des organes de la communauté juive organisée (Cf « réflexions sur les actes antisémites de février 2019 », francoisbelliot.fr, le 7 mars 2019), qui disposent d’une influence démesurée dans les milieux politique et médiatique des « démocraties occidentales » dans lesquelles elles font depuis des décennies la pluie et le beau temps, tant en matière de politique intérieure que de politique étrangère.

Et je renvoie encore aux pages 183 à 187 de Massacre de Charlie Hebdo, l’enquête impossible, dans lesquelles j’énumère une liste non exhaustive d’opérations juives ou israéliennes sous fausse bannière menées depuis 70 ans dans le monde entier, aux conséquences géopolitiques parfois immenses.

L’hypothèse que les attentats du 7 et du 9 janvier 2015, comme les attentats du 11 septembre 2001, soient une opération judéo-sioniste sous faux drapeau, loin d’être invraisemblable ou farfelue a priori, est celle qui se pose tout naturellement à l’analyste déradicalisé et averti des coulisses de l’histoire contemporaine.

Il me semblait également utile de citer et résumer, trop sommairement hélas, des analyses sur les attentats du 11 septembre 2001 produites à partir de la décennie 2010, afin de suggérer que contrairement à une idée reçue, il faut souvent attendre des années avant qu’elles parviennent à la surface, avec la somme d’éléments factuels et la rigueur démonstrative exigés pour prétendre éclairer sous un autre jour des sujets aussi incandescents. Ce délai parfois très long entre l’événement et sa résolution doit être mis en regard des « versions officielles éclair » déployées quelques heures seulement après la survenue des événements, versions officielles qui par la suite demeurent inchangées pour l’éternité, toute tentative de révisionnisme étant taxée de « complotiste », « conspirationniste » et « antisémite », le coupable étant désigné à la vindicte populaire, et persécuté de toutes les façons possibles et imaginables dès lors que ses révélations franchissent un certain niveau de bruit. De même pour le massacre de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015, il a fallu du temps pour que se dessine nettement une autre piste plus crédible que celle imposée, comme pour les attentats du 11 septembre 2001, dès les premières heures du premier jour.

Annexe : une thèse universitaire sur le parallèle entre les deux événements

En addendum, je signale à l’attention du lecteur le résumé d’une thèse intéressante sur laquelle je suis tombé en rédigeant le présent article, intitulée « Le traitement médiatique des situations de crise par les pages de Une françaises : le rapprochement entre 11 septembre 2001 et le 7 janvier 2015 », d’Inaam Jaffel, soutenue le 11 février 2020. Je me contente ici de retranscrire telles quelles, sans les commenter, une poignée de citations donnant une idée de l’approche de l’auteur.

1) « Le 11 janvier 2015, la date de la marche républicaine qui a rassemblé près de quatre millions de manifestants, partout en France, en hommage aux victimes du désastre, a facilité l’inscription des événements dans le domaine du symbolique en faisant référence à l’ampleur des attentats du 11 septembre 2001. Les attaques du 7 janvier se retrouvent dès lors délaissées par les Unes françaises et ne font que monumentaliser la date du 11 qui devient très vite « l’événement ». Les rédactions françaises se servent alors de cette coïncidence pour stimuler la mémoire collective de la communauté et déplacer l’intérêt du lecteur vers la journée de solidarité. Cette évocation parait clairement sur les Unes du Monde en 2015 : « C’ETAIT LE 11 JANVIER 2001 » (13 janvier), « LE DEFIS DE L’APRES 11 JANVIER » (14 janvier) ».

2) « Le jeu de mots qu’a établi la rédaction du Monde pour titrer son édition du 9 janvier 2015 titrée « 11 septembre 2015 » prête un impact historique aux attaques françaises par le biais de la référence établie aux événements du 11 septembre ».

3) « Suite aux attaques contre Charlie Hebdo, certains titres de presse ont eu tendance à faire des rapprochements entre le 7 janvier 2015 et le 11 septembre 2001 : notons le jeu de mots employé dans la formulation du titre du Monde du 9 janvier 2015 : « Le 11 septembre français ». Or, la concurrence qui existe entre les différents pôles journalistiques, et qui s’accentue lors de situations de crises aussi amples, fait que chaque rédaction se retrouve face à la contrainte de parier sur les temps forts qui ont marqué le spectateur du soir, devenu lecteur du matin, afin d’accrocher son regard et l’inciter à acheter le journal ».

4) « Les attentats du 11 septembre, par leur atteinte au symbole de la première force mondiale, ont touché au plus profond l’une des valeurs communes universelles. L’efficacité de cette déstabilisation s’est concrétisée grâce aux médias. « Aux cotés des prises d’otages, des voitures piégées ou des bombes humaines, les médias de masse font aussi partie de l’arsenal de la terreur » (Clément Cheroux). Les images de désolation et de destruction qui ont envahi les pages de Une à l’aube de la médiatisation des faits, ont répété et mis en exergue les images en mouvement répétées en boucle à la télévision. Les couvertures des premières publications de notre corpus témoignent de la sensation de méfiance, de terreur et de peur collective qu’essaient d’instaurer les rédactions des journaux à travers les messages implicites que véhicule leur choix des photos insérées sur les pages de Unes ».

5) « Entre montrer le représentant des États-Unis en position de puissance, et essayer de prouver que ce pays n’a pas seulement repris son état normal, mais est devenu plus belliqueux, les Unes de notre corpus ont joué sur le symbolique pour établir un récit narratif jusque-là cohérent, ce qui témoigne de la prise de position des rédactions françaises suite à l’avertissement de Bush, cité précédemment. Les Français soutiennent clairement les Américains. Selon les termes du président américain cités précédemment, ils défendent le Bien et s’opposent par conséquent au Mal ».

6) « Effectivement, si nous tentons de feuilleter les catalogues des photos de presse les plus célèbres qui ont illustré des événements historiques marquants, nous repérerons dès le premier coup que, bien que les circonstances ainsi que les cadres spatio-temporels varient d’une prise de vue à une autre, de nombreuses images semblent se répéter (rappelons les photos de massacres et de guerres). Sachant que le cerveau humain retient plus et saisit mieux ce qu’il connaît déjà, la rhétorique des images de presse semble se baser sur les spécificités de la mémoire qui est chargée d’assurer la « conservation dans le cerveau d’impressions qui continuent à influer sur notre comportement ».

  1. C’est à la suite de la réforme de la constitution française de juillet 2008 que 11 circonscriptions des Français de l’étranger ont été créées (une première sous la République française). Chacune de ces circonscriptions compte en 2017 entre 137 000 et 185 000 électeurs inscrits). Pour donner une idée de la représentation, la 11èmecirconscription, qui englobe toute l’Asie, toute l’Océanie, l’Europe de l’est, compte 150 000 électeurs, le seul Israël de la 8ème en comportant 75 000 ! Les 11 circonscriptions ont été créées en même temps qu’ont été redessinées les autres circonscriptions métropolitaines. Le précédent redécoupage remontant à 1986.
  2. Pour découvrir dans son détail l’imposture de ce faux réactionnaire surmédiatisé, nous renvoyons à l’ouvrage essentiel de Youssef Hindi, publié en février 2021 aux éditions Kontre Kulture : L’autre Zemmour

- Source : François Belliot

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