Trump exclut un retour aux frontières de 2014 et l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN
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Le nouveau Secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, a ouvert la réunion du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine à Bruxelles le mercredi 12 février 2025. Dans son discours, il a clairement défini la position de l’administration Trump concernant l’Otan et l’Ukraine. Pour Donald Trump, « un retour aux frontières 2014 est irréaliste » et le déploiement des troupes de l’OTAN en Ukraine est exclu. Ces déclarations marquent un tournant dans la politique américaine envers l’Ukraine.
Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth (d) et son homologue ukrainien Roustem Oumerov à Bruxelles (Handout)
Dans un discours marquant devant les 31 autres ministres de la défense de l’Otan, et leur collègue ukrainien Roustem Oumerov., le nouveau Chef du Pentagone, Pete Hegseth, a fixé des limites claires concernant le conflit en Ukraine, affirmant que les États-Unis ne soutiendront pas un retour aux frontières de 2014 ni une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Il a également souligné que la sécurité de l’Europe doit désormais reposer principalement sur les pays européens.
Les lignes rouges des Etats-Unis sur l’Otan et l’Ukraine
Pour la première fois, depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022, les Etats-Unis ont tracé des lignes rouges précises sur l’Otan et l’Ukraine. Le Secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, les a dévoilés à Bruxelles le 12 février 2025, lors de son discours d’ouverture de la réunion du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine. Pete Hegseth a prononcé un discours sans équivoque, il a affirmé la nécessité d’instaurer une « paix durable » en Ukraine, un terme qu’il a répété à plusieurs reprises.
« Notre message est clair : l’effusion de sang doit cesser et cette guerre doit prendre fin », a déclaré M. Hegseth. Hegseth a clairement indiqué que les États-Unis ne soutiendront pas un retour aux frontières ukrainiennes de 2014, les jugeant « irréalistes ». Il a également exclu toute possibilité d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, une position qui contraste fortement avec les aspirations de Kiev.
Trump ne veut pas d’un Minsk 3.0, c’est-à-dire, un nouvel accord similaire au protocole de Minsk. Trump veut mettre fin au conflit par la diplomatie. L’Ukraine et la Russie devraient donc se réunir autour de la table des négociations. Selon lui, cette paix ne pourra être atteinte que par une combinaison de diplomatie, de force militaire et d’une « évaluation réaliste du champ de bataille ».
Les responsabilités européennes
Le secrétaire à la Défense a souligné que les garanties de sécurité pour l’Ukraine doivent être « robustes », mais il a précisé que cette responsabilité incombe principalement aux pays européens.
Hegseth a également écarté toute possibilité de déploiement de troupes américaines en Ukraine. Par ailleurs, Hegseth a affirmé que toute force de maintien de la paix devra se faire en dehors du cadre de l’OTAN et sans application de l’article 5, excluant ainsi une implication militaire directe des États-Unis.
Hegseth a aussi appelé les membres européens de l’OTAN à investir davantage dans la protection de la sécurité européenne. Selon le président Trump, 2% du PIB ne suffisent pas. Les dépenses dédiées à la sécurité devraient représenter 5% du PIB. « Augmenter votre engagement envers votre propre sécurité est un investissement pour l’avenir » a déclaré le Secrétaire américain à la Défense.
La contribution des Etats-Unis
Selon Hegseth, l’administration Trump prévoit de libérer la production énergétique américaine. Il encourage aussi les autres nations de suivre leur exemple. Le but est de réduire les prix de l’énergie et d’appliquer des sanctions énergétiques plus strictes afin d’inciter la Russie à retourner sur la table des négociations.
Dans son discours, Pete Hegseth a aussi mentionné la montée en force de la Chine « communiste », qu’il a qualifié de « concurrent stratégique majeur » ayant les capacités et l’intention de menacer le territoire américain. Les Etats-Unis encouragent les alliés européens de contribuer à la dissuasion d’un conflit avec la Chine dans la Pacifique.
Le président Ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé son insatisfaction face à cette nouvelle position, estimant que les garanties de sécurité offertes par les Européens sont insuffisantes. L’absence de perspective d’adhésion à l’OTAN et la limitation du soutien américain pourraient affaiblir la position ukrainienne dans d’éventuelles négociations avec la Russie. Ce repositionnement des USA pourrait également fragiliser le parapluie nucléaire américain sur l’Europe, soulevant des inquiétudes quant à l’équilibre des forces face à la Russie.
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Denécé : "Jusqu'où Trump fera-t-il le ménage dans le Deep State ?"
- Source : Le Courrier des Stratèges