Mark Zuckerberg (Meta) abandonne les 150 fact-checkers de l’AFP : 8 millions d’euros évaporés
Meta abandonne le fact-checking aux États-Unis,. L'AFP, partenaire controversé, accusé de biais idéologiques, est au cœur du débat. Censure ou pédagogie ?
Dans un paysage numérique où l’information circule à une vitesse fulgurante, la récente annonce du groupe Meta, maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, de mettre fin à son programme de fact-checking aux États-Unis soulève de nombreuses interrogations. Plus qu’une simple décision de stratégie, ce choix reflète un tournant majeur dans la gestion des contenus en ligne, mais il met également en lumière des pratiques controversées de certains acteurs médiatiques, notamment l’AFP.
« Nous allons nous débarrasser des fact-checkers et les remplacer par des notes de la communauté, similaires à X (anciennement Twitter), en commençant par les États-Unis. Les vérificateurs ont été trop orientés politiquement et ont plus participé à réduire la confiance qu’ils ne l’ont améliorée, en particulier aux États-Unis. Les récentes élections [américaines] semblent être un point de bascule culturel donnant, de nouveau, la priorité à la liberté d’expression », a déclaré mardi le patron du groupe, Mark Zuckerberg.
Une politique de modération remise en question
Meta a décidé de remplacer les fact-checkers par un système de notation communautaire similaire à celui de X (anciennement Twitter). Mark Zuckerberg, PDG de Meta, justifie cette décision en arguant que les vérificateurs de faits sont souvent perçus comme biaisés politiquement, notamment aux États-Unis. Ce revirement serait, selon certains observateurs, une réponse aux critiques répétées des partisans de Donald Trump et d’Elon Musk, qui considèrent les programmes de fact-checking comme des outils de censure.
L’AFP, Fact-Checking et Neutralité : Une réalité contestable
Dans ce contexte, le rôle de l’Agence France-Presse (AFP) suscite des critiques. L’AFP, partenaire de Meta pour son programme de vérification de faits avec 150 journalistes et un budget de 8 millions d’euros, a joué un rôle clé dans le filtrage des contenus jugés « faux ». Or, cette pratique pose la question de l’impartialité et de l’indépendance des organismes de fact-checking. Loin d’être un simple outil pédagogique, le fact-checking tel qu’il est pratiqué par l’AFP pourrait est perçu comme une forme de censure. En se positionnant en arbitre de la vérité, l’AFP confond son rôle de journaliste avec celui de gardien idéologique.
Un modèle qui Interroge la démocratie
Le programme de fact-checking de Meta, qui rémunère plus de 80 médias dans 26 langues, repose sur des partenariats avec des organismes certifiés par le Réseau international de fact-checking (IFCN). Ces organismes, dont l’AFP, produisent des vérifications factuelles utilisées pour limiter la visibilité des contenus jugés trompeurs. Officiellement, il ne s’agit pas de censurer, mais d’offrir du « contexte » aux utilisateurs. Cependant, ce mécanisme soulève une question cruciale : qui décide de ce qui est vrai ou faux ? Et surtout, dans quelle mesure ce processus est-il démocratique ?
En pratique, de nombreux sujets, comme l’immigration, le genre, le COVID, ont été modérés sous prétexte de contenir des « fausses informations ». Ces décisions sont-elles neutres, ou reflètent-elles une orientation idéologique ? Cette critique prend tout son sens lorsque l’on observe que la majorité des contenus « fact-checkés » tendent à écarter des perspectives divergentes, alimentant ainsi les accusations de censure.
- Source : Le Média en 4-4-2