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Jérémie Assous : un avocat anti-téléréalité dans l'affaire Babin

Auteur : L'internaute | Editeur : Stan | Mardi, 02 Avr. 2013 - 22h07

"Ce drame aurait pu être évité." En marge de l'enquête préliminaire ouverte après le décès, le 22 mars, de Gérald Babin sur le tournage de Koh Lanta, un homme prend la parole pour fustiger les dérives de la téléréalité : Jérémie Assous. Cet avocat de 35 ans, inscrit au barreau de Paris, est devenu le défenseur des intérêts de la famille Babin. Après le suicide du médecin de Koh Lanta Thierry Costa, qu'il associe à la tragédie, il accuse dans les médias la production du jeu et TF1 de deux manquements : un premier au droit du travail et un second aux règles d'hygiène et de sécurité. Selon lui les sociétés de productions ont déjà plusieurs fois été alertées de ces "manquements" en 2001 et en 2005. Dans le cas de Gérald Babin, l'avocat souligne le manque d'une "véritable équipe médicale" et de "moyens matériels d'évacuation".

Jérémie Assous n'en est pas à sa première affaire contre la téléréalité. L'avocat n'a pas la télévision chez lui et ne semble pas l'apprécier outre-mesure selon un article de Télérama datant de 2008. La même année, en juillet, il obtient aux Prud'hommes que TF1 et la société Glem, productrice de l'Ile de la tentation, requalifient la participation des candidats en contrat de travail. Une énorme victoire qu'il l'amènera à être cité dans toute la presse, y compris à l'étranger, et à venir s'exprimer sur les plateaux télé. Selon l'avocat, les règles de la téléréalité, imposant aux candidats d'être présents en un lieu donné et de se plier à un certain nombre de tâches, sont assimilables aux règles édictées sur un lieu de travail. Pire : en restant disponibles 24 heures sur 24 pour la production qui va jusqu'à leur interdire de dormir quand ils le souhaitent ou de parler à des personnes à l'extérieur, l'employeur outrepasse ses droits.

Le 3 juin, 2009, la Cour de cassation, confirmait que la participation à une émission de téléréalité, comme "L'Île de la tentation", pouvait s'assimiler à un contrat de travail. Selon la jurisprudence "Assous", les candidats de téléréalité doivent donc être salariés et rémunérés comme des acteurs de sitcom. La terminologie implique un travail caché et une mise en scène à l'opposée de l'image "réaliste" que veulent se donner ces émissions à l'époque. Jérémie Assous va gagner des dizaines de clients, anciens candidats de L'Ile de la Tentation, de Pékin express, des Colocataires mais aussi de Koh-Lanta ou la notion d'effort et donc de travail est exacerbée. Les nombreuses procédures intentées viseront le travail dissimulé, le défaut de contrat de travail, les horaires illégaux, le non respect des congés et des temps de repos ou encore les licenciements abusifs. Pour ses clients, ce sont à chaque fois entre 25 et 30 000 euros de dommages et intérêts obtenus.

Dans l'affaire Babin, plusieurs témoignages anonymes ont pointé le retard des secours et la volonté de privilégier l'émission à sensation à la sécurité du candidat. Jérémie Assous demande à la production de rendre publiques les images du tournage de Koh Lanta. Des images qu'ALP et TF1 se sont pour l'instant contentées de livrer à la justice pour qu'elle poursuive son enquête préliminaire.

 




- Source : L'internaute

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