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Mercredi, 20 Nov. 2024

L’accord UE-Mercosur prévoit de supprimer 90 % des droits de douane entre l’Europe et l’Amérique du Sud

Auteur : Le Média en 4-4-2 | Editeur : Walt | Mercredi, 20 Nov. 2024 - 12h11

L’accord de libre-échange UE-Mercosur, négocié depuis 20 ans, inquiète fortement les agriculteurs français. Il prévoit la suppression de 90 % des droits de douane, permettant au Mercosur d’exporter jusqu’à 99 000 tonnes de viande bovine vers l’Europe. Les agriculteurs français s’y opposent, dénonçant une concurrence déloyale et des normes moins strictes.

Alors que l’Union européenne (UE) s’apprête à finaliser un traité de libre-échange historique avec le Mercosur, la tension monte dans le monde agricole français. Cet accord, négocié depuis 20 ans, promet de dynamiser les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Amérique du Sud, mais inquiète profondément les éleveurs et agriculteurs français. Pourquoi cet accord est-il si controversé ?

Qu’est-ce que le Mercosur ?

Le Mercosur, ou Mercado Común del Sur, est une alliance économique et politique créée en 1991 entre l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay, et plus récemment la Bolivie (membre depuis 2024). Ensemble, ces pays représentent près de 80 % du PIB sud-américain, faisant du Mercosur le quatrième bloc économique mondial.

Son objectif principal est de favoriser le développement économique des pays membres en éliminant les droits de douane et en promouvant la libre circulation des marchandises. Avec une population de 300 millions d’habitants, il constitue un marché attractif pour les exportateurs européens.

Un traité qui divise

L’accord UE-Mercosur prévoit la suppression de 90 % des droits de douane sur les produits échangés entre les deux blocs. Cela permettrait, par exemple :

  • Au Mercosur d’exporter chaque année jusqu’à 99 000 tonnes de viande bovine vers l’Europe à des tarifs préférentiels.
  • À l’Europe d’accéder au marché sud-américain pour des produits tels que les voitures, les vêtements et le vin, avec des droits de douane progressivement supprimés.

La plupart des pays européens se montrent favorables à cette signature. Cependant, la France, et en particulier son secteur agricole, s’y oppose fermement, dénonçant une concurrence jugée déloyale.

Les craintes des agriculteurs français

Pour le monde agricole français, cet accord pourrait aggraver une situation déjà fragile. Les produits agricoles sud-américains, notamment la viande bovine, sont perçus comme une menace directe en raison de leur coût plus bas et de normes sanitaires et environnementales moins strictes.

  • Utilisation des pesticides et hormones : De nombreux pesticides interdits en Europe sont autorisés au Brésil, tout comme l’utilisation d’hormones de croissance ou de farines animales pour l’élevage.
  • Règles environnementales : Les pratiques agricoles sud-américaines ne respectent pas les mêmes standards que ceux imposés en France et dans l’UE, ce qui crée une concurrence asymétrique.

Pour les agriculteurs français, ces disparités rendent le marché européen vulnérable à un afflux de produits moins chers et moins réglementés, menaçant directement leur subsistance.

La position de la France et le rôle de la Commission européenne

Le 13 novembre, Michel Barnier, ancien négociateur pour l’UE, a rencontré Ursula von der Leyen pour réaffirmer la position française. Il a déclaré :

« Dans les conditions actuelles, cet accord n’est pas acceptable par la France. »

Cependant, la France ne dispose pas d’un droit de veto sur cette décision, qui relève de la compétence de la Commission européenne. Si cette dernière décide d’aller de l’avant, la France ne pourra pas bloquer l’accord.

Prochaines étapes : des dates clés à surveiller

L’Union européenne semble déterminée à finaliser cet accord d’ici la fin de l’année. Deux événements cruciaux ont été évoqués comme des échéances possibles pour conclure les négociations :

  • Le sommet du G20 les 18 et 19 novembre à Rio de Janeiro.
  • Le sommet du Mercosur, prévu du 5 au 7 décembre.

Si ce traité représente une opportunité pour renforcer les échanges entre les deux blocs, il soulève aussi des questions fondamentales sur les normes agricoles, l’équité commerciale et la souveraineté des secteurs stratégiques.

Alors que Bruxelles semble vouloir accélérer le processus, les agriculteurs français continuent de se mobiliser, espérant que leurs voix seront entendues avant une signature qui pourrait bouleverser durablement leur avenir.


- Source : Le Média en 4-4-2

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