www.zejournal.mobi
Vendredi, 19 Avr. 2024

Le bloc bourgeois attaque Mélenchon, incarnation de l’opposition contrôlée

Auteur : E&R | Editeur : Walt | Vendredi, 17 Juin 2022 - 15h35

Depuis le semi-succès de NUPES au premier tour du 12 juin 2022, la presse bourgeoise saute sur Mélenchon comme la légion a sauté sur Kolwezi. Des journalistes, des philosophes, sortent la sulfateuse anti-Mélenchon, dénonçant l’islamo-gauchisme ici, l’irréalisme d’un programme là. La semaine commerciale Mélenchon a vu Michel Onfray, qu’on croyait disparu en mer, resurgir dans les médias. Pour exécuter le patron de LFI.

 

 

 

Des électeurs crétins, c’est pas très respectueux. L’autre angle d’attaque, c’est le patrimoine et la retraite du cumulard de la République (en même temps, il a été élu).

 

On lui reproche aussi évidemment de n’avoir d’électeurs que dans les quartiers (de haute insécurité), alors qu’il a aussi des étudiants, des bobos, des intermittents et des profs. Mais il n’a pas « capté le bloc populaire », ce que les libéraux de Contrepoints ont démontré. En rappelant en introduction une vérité qui fera mal à la gauche :

"Cette année, alors que la gauche unie totalisait au soir du 10 avril 10,7 millions d’électeurs, elle n’en totalisait le 12 juin plus que 5,8, soit une érosion de seulement 46 %. La NUPES a donc été une opération de sauvetage dont il faut reconnaître le succès".

 

Après une courte analyse du sous-vote des 18-24 ans (à 70 %) et du sur-vote des retraités (70 %), Contrepoints explique :

"Expression popularisée en 2021 par le sondeur et politologue Jérôme Sainte-Marie, le bloc populaire désigne grossièrement les ouvriers et les employés, deux catégories qui se sont le plus abstenues dimanche puisqu’ils sont 6 sur 10 à avoir boudés les urnes. Or, cet électorat est loin de s’être reporté dimanche sur les candidats du bloc mélenchoniste. (...)
Par son choix de faire évoluer le logiciel marxiste de division entre oppresseurs et opprimés vers des critères ethniques, religieux et genrés, la NUPES est loin d’avoir récupéré à son profit le bloc populaire, qui s’est tourné vers d’autres cieux".

Les ouvriers et employés se sont donc majoritairement abstenus, autrement dit ils ne croient pas au programme socialement alléchant de Mélenchon : Smic à 1500 balles, retraite à 60 balais, salaire étudiant, taxation des super-riches et autres cadeaux royaux... Et là, le couperet tombe :

"En moyenne, depuis 2012, les mélenchonistes perdent 60 % de leur électorat entre les deux élections. Cette année, alors que la gauche unie totalisait au soir du 10 avril 10,7 millions d’électeurs, elle n’en totalisaient le 12 juin plus que 5,8, soit une érosion de seulement 46 %. La NUPES a donc été une opération de sauvetage dont il faut reconnaître le succès. Mais ce succès éphémère masquera mal un constat qui dure depuis bientôt 40 ans : la gauche a perdu le peuple. Tenter de faire croire le contraire à la faveur d’une élection à l’abstention record ne résiste guère à l’analyse".

La gauche, cette gauche, ce n’est plus le peuple, qui se partage entre abstention et RN, c’est-à-dire entre dégoûtés et révoltés. D’ailleurs, quand on a assisté à un meeting de Mélenchon, on n’a effectivement pas reconnu le peuple travailleur, celui qu’on trouvait encore dans les Fêtes de l’Huma dans les années 80. On a écrit, sans mépris parce que c’est une réalité sociologique, qu’il s’agissait majoritairement de représentants de la diversité du quart et du tiers-monde français.

 

Ceux qui sont intéressés par la critique point par point du programme économique de NUPES par les libéraux de – toujours savoir qui parle – peuvent se faire les crocs sur cet autre article de Contrepoints.

Le candidat NUPES anti-Darmanin

Raquel Garrido aspergée de gaz lacrymogène en banlieue


- Source : E&R

Cela peut vous intéresser

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...