Une espèce de tortue considérée comme éteinte n'a en réalité jamais existé
Une espèce de tortue considérée comme éteinte n'a en réalité jamais existé
Alors qu’on considérait que la tortue des Seychelles, Pelusios seychellensis, était une espèce disparue, on apprend qu’en réalité, celle-ci n’a tout simplement jamais existé. C’est ce que révèlent des analyses génétiques dont les résultats ont été dévoilés jeudi.
Les tortues comptent parmi les vertébrés les plus menacés d'extinction. On recense aujourd’hui 320 espèces de tortues et la Pelusios seychellensis, une tortue d'eau douce, figurait depuis 2003 sur la liste des espèces éteintes. Seuls trois spécimens de cette espèce avaient été découverts dans l’océan Indien, en 1895 (ils se trouvent actuellement au Muséum d'histoire naturelle de Vienne et au Musée zoologique de Hambourg) mais aucun autre depuis.
Ainsi, "on est parti du principe qu'elle avait été exterminée", explique Uwe Fritz, directeur du Musée zoologique des Collections d'histoire naturelle Senckenberg à Dresde, en Allemagne. En réalité, des études génétiques prouvent aujourd’hui que les biologistes ont pris une tortue pour une autre. "Nous avons examiné l'ADN du spécimen conservé à Vienne et découvert que ces tortues ne constituent pas une espèce à part", assure le Pr Fritz. Ces fameuses tortues appartiennent en effet à l’espèce Pelosius castaneus, très largement répandue en Afrique de l'Ouest et même introduite par l'homme en Guadeloupe en 1820.
"En fait, pendant longtemps, les chercheurs s'étonnaient des similitudes trompeuses que ces tortues des Seychelles présentaient avec les tortues ouest-africaines. Mais avec un tel éloignement géographique, on pensait qu'il devait s'agir d'une espèce différente", indique Uwe Fritz cité par l'AFP.
D'autres animaux faussement reconnus comme espèces
L’étude souligne également qu’"il y a un certain nombre d'espèces de vertébrés qui ont été décrites à tort comme étant nouvelles à partir de spécimens d'espèces déjà bien identifiées mais portant des données géographiques erronées". Plusieurs autres cas existent dans l’histoire.
En 1905, par exemple, un naturaliste avait décrit un genre et une espèce de tortue tout nouveaux, "Devisia mythodes", à partir d'un unique spécimen soi-disant découvert en Nouvelle-Guinée. On a par la suite découvert qu'il s'agissait d'une tortue serpentine tout à fait commune en Amérique du Nord, Chelydra serpentina, qui avait simplement été mal étiquetée. Au final, la conclusion de l’étude publiée jeudi dans la revue scientifique PLoS One est sans appel : "l'espèce Pelusios seychellensis [décrite en 1966] n'a donc tout simplement jamais existé".
- Source : Maxisciences