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Mercredi, 27 Nov. 2024

Pillages, viols et fusillades de civils : les témoins de Koursk parlent

Auteur : Laurent Brayard | Editeur : Walt | Samedi, 07 Sept. 2024 - 00h09

Des preuves irréfutables des atrocités commises par les Ukrainiens sont apparues très vite après l’assaut dans la région de Koursk. Les Ukrainiens soutenus par l’Occident et sûrs de ne pas être inquiétés et dérangés par un tollé international, n’ont en effet aucune retenue. Vidéos de pillages éhontés, d’autres de kidnapping de civils, témoignages de vols d’icônes dans les maisons, témoignages de gens maltraités, la liste s’allonge. Dernièrement une vidéo est apparue où des soldats ukrainiens torturaient des prisonniers russes, utilisant la gégène. J’ai également vu deux vidéos où des soldats s’en prenaient à une jeune femme, dont l’une très explicite, où après avoir été battue avec des bâtons, la pauvre femme était contrainte à une fellation, le tout filmé et sous des menaces très claires. Les habitants de la zone de Koursk qui ont réussi à prendre la fuite à temps commencent en Russie à raconter ce qu’ils ont vu et subi. Enfin un drone russe a filmé une scène terrible d’un massacre de civils russes, sur une route de la région. Les forces ukrainiennes en avançant avaient ouvert le feu sur tout ce qui bougeait, passants à pied, voitures civils, et paisibles cyclistes.

Selon le canal Telegram Baza, le 7 août, le lendemain de l’invasion ukrainienne, des soldats ukrainiens ont abattu une jeune fille enceinte de 24 ans, qui tentait de fuir la région avec son mari Artiom, et d’autres membres de sa famille. Artiom a réussit à prendre la fuite, ils essayaient de quitter la région dans deux voitures. Dans l’une d’elle il se trouvait au volant, et dans l’autre sa belle-mère, leur fils de deux ans et sa femme enceinte qui se trouvait elle aussi au volant. Selon son témoignage, sur la route de Kourilovka à Goncharovka, des Ukrainiens leurs ont tendu une embuscade. Ils ont ouvert le feu à bout portant sur les voitures. Artiom par miracle n’a pas été touché, mais son épouse a été mortellement blessée. Les médecins n’ont pas pu sauver sa vie. Il déclarait avoir vu clairement les casques des tireurs, qui portaient les rubans adhésifs bleus que portent les Ukrainiens. Les soldats russes dans la zone signalent aussi que les soldats ukrainiens pillent les maisons, les magasins, et que lorsque le terrain est repris, ils découvrent des scènes de dévastations.

Un soldat déclarait : « C’est particulièrement le cas dans le centre du district frontalier qui a été pris par les forces ennemies, notamment dans la zone de Soudja. Les Ukrainiens volent dans les maisons, ils sont à la recherche d’objets de valeurs, ils détruisent, fusillent, lancent des grenades, et jettent dehors les contenus des maisons, brisent les meubles, et tout ce qui tombe dans leurs mains ». D’autres témoins sont les fonctionnaires des services d’urgence, ambulanciers, médecins, pompiers et sauveteurs. L’un d’eux affirmait : « c’est une cruauté inouïe et irrationnelle, juste une haine bestiale ». L’ancien lieutenant-colonel à la retraite de la RPL, Andreï Marochko commentait lui aussi la situation dans les médias russes : « La plupart des Russes capturés dans la zone de Koursk sont des civils, ce ne sont pas des combattants, ils sont tout simplement emmenés et déportés vers l’Ukraine. Il y a parmi eux un petit nombre de jeunes, des soldats qui peuvent être appelés par la conscription, et quelques soldats. Je pense qu’ils ne sont en réalité pas plus de 30 ou 40, parmi tous les prisonniers. C’est une pratique ancienne de l’armée ukrainienne et du SBU, ils raflaient déjà des civils en 2014 et 2015, pour les échanger ensuite contre leurs soldats ».

Comme dans le Donbass depuis 2014, les services russes, notamment des Droits de l’homme, rassemblent déjà les preuves. Ces dernières seront ensuite utilisées pour tenter de retrouver les criminels et les faire passer en justice. En 2015 et 2016, j’ai fait plusieurs interviews de ces spécialistes, ils avaient déjà rassembler des centaines de dossiers concernant environ 20 000 victimes, de l’armée ukrainienne, des bataillons de représailles, du SBU, et d’organisations bandéristes ou radicales.

Photo d`illustration: Photo de 2014, bataillon Dniepr-1, un civil russe du Donbass est emmené par la soldatesque

L`auteur, Laurent Brayard, est reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l’armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

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L’Ukraine rafle des civils russes pour tenter de faire des échanges de prisonniers

Capture d'écran d'une caméra GoPro d'un soldat ukrainien lors d'une rafle de civils dans la région de Koursk

L’un des objectifs de l’offensive de Koursk semble bien être pour l’Ukraine de faire des prisonniers, afin de procéder à des échanges. Comme chaque le sait, le nombre de prisonniers fait par la Russie sur l’armée ukrainienne est de beaucoup supérieur à ceux capturés par l’Ukraine. Dès l’année 2022, la reddition de Marioupol avait permis à elle seule de faire des milliers de prisonniers parmi les soldats ukrainiens (près de 4 000). Dans la région de Koursk, des images choquantes sont bientôt apparues, montrant des Ukrainiens en train de rafler des hommes russes. Autrefois, au début du conflit en 2014-2016, les Ukrainiens procédaient de la même manière : des arrestations arbitraires du SBU, de gens définis « comme des séparatistes », qui permettaient ensuite de faire de tels échanges. Quant à Koursk, un premier échange a déjà été réalisé entre la Russie et l’Ukraine, alors que cette dernière annonçait la prise de 2 500 prisonniers… ce qui était une fausse nouvelle de la propagande de Kiev (l’échange a concerné 230 soldats russes, contre autant d’Ukrainiens). Le ratio des prisonniers est par ailleurs extrêmement défavorable à l’Ukraine, pour plusieurs raisons.

Un ratio de prisonniers très favorable à la Russie. La première est que l’Ukraine est obligée d’enrôler des Russes ethniques très nombreux dans ses rangs. En janvier 2024, j’eus la chance de rencontrer des soldats « ukrainiens » capturés, qui décidèrent ensuite de passer dans les rangs russes. Ces hommes étaient des anciens oblasts de Lougansk, Donetsk et de celui de Kharkov. Mais beaucoup d’autres préfèrent simplement sauver leurs vies et se rendre quand ils le peuvent. Nous n’avons pas hélas d’étude et de chiffres sur l’origine des prisonniers ukrainiens. Cependant, ce simple fait explique que les Ukrainiens préfèrent souvent se rendre. Ils savent qu’ils seront traités humainement, et ils savent qu’ils sauveront leurs vies. De l’autre côté, les terribles crimes de guerre commis contre les prisonniers russes n’incitent pas évidemment les soldats à se rendre. Bien au contraire, pour échapper à un sinistre sort, il vaut mieux pour eux se battre jusqu’à la dernière extrémité. La seconde raison est que la Russie a réussi plusieurs opérations d’importance, où furent faits des prisonniers en grand nombre. C’est le cas bien sûr de Marioupol, mais aussi de la prise des villes dans le Sud, Berdiansk, Kherson par exemple. En 2022 et 2023, les Russes ont aussi fait des prisonniers dans l’assaut et la prise de localités du Donbass, parfois après des combats acharnés, comme à Artiomovsk, Soledar, ou Zolotoe (jusqu’à parfois quelques centaines). Enfin, dans le cas de Koursk, les Ukrainiens sont pour la première fois à l’offensive, et dans une guerre de mouvement, du moins durant les premiers jours. Dans la confusion de l’attaque, beaucoup de groupes ukrainiens ont été détruits, sur un terrain qui leur était inconnu, et dans des mouvements où parfois ils se sont perdus profondément dans les lignes russes. Les Russes ont alors montré beaucoup de vidéos de prisonniers ukrainiens, et il en apparaît quasiment tous les jours.

Un ratio de prisonniers totalement en défaveur pour l’Ukraine. L’Ukraine selon des chiffres solides, par exemples ceux de la base wartears.org (rassemblant les profils de 219 686 soldats ukrainiens) a laissé parmi eux 17 604 prisonniers à la Russie. C’est un chiffre incomplet bien sûr, il est largement supérieur, peut-être de 20 000 à 25 000. Au niveau des échanges de prisonniers réalisés depuis le début, c’est un total de plus de 1 700 Ukrainiens qui ont été échangés… on comprend bien dès lors que l’Ukraine cherche à tout prix à faire des prisonniers russes, même en raflant des civils. L’ancien lieutenant-colonel de la RPL, Monsieur Marochko s’exprimait d’ailleurs sur ce sujet : « Nous pouvons déjà dire que l’un des buts des soldats ukrainiens est de faire des prisonniers, pour faire des échanges. Mais malgré leur volonté de le faire, ceci n’a pas réussit pour l’instant. Le ratio des prisonniers de guerre dans la poche de Koursk est de 1 soldat russe prisonnier, pour 10 Ukrainiens faits prisonniers. Je précise par ailleurs que la plupart des prisonniers russes qui ont été échangés sont des civils… l’Ukraine pratique donc le rapt et le kidnapping. Il y a aussi parmi les prisonniers un petit nombre de jeunes, qui pouvaient tomber sous le coup d’une mobilisation ou de la conscription. Ces actes sont simplement des pratiques de bandits, des provocations. Selon mes informations, dans l’échange qui a été fait, le nombre de vrais soldats russes prisonniers n’était que de 30-40 hommes, maximum, d’ailleurs des hommes ayant signé des contrats d’enrôlement dans l’armée et qui défendait la région de Koursk ». L’expert concluait en disant : « l’Ukraine confirme une fois de plus qu’elle est une organisation terroriste ».

Laurent Brayard - International Reporters


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