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Dimanche, 19 Mai 2024

Européennes, législatives, présidentielles : 3 scrutins, une seule farce…

Auteur : Éric Verhaeghe | Editeur : Walt | Lundi, 06 Mai 2024 - 10h35

Tiens, les élections européennes devraient donner lieu à un affrontement entre le parti présidentiel (mis en minorité) et le Rassemblement National. Voilà un scénario déjà vu aux présidentielles de 2017. Aux européennes de 2019. Aux présidentielles et aux législatives de 2022. Et maintenant aux européennes de 2024. Après la bipolarisation gauche-droite, la vie politique française est désormais bipolarisée entre un bloc central et un bloc “marginal”, qualifié d’extrême-droite. Et plus rien ne semble permettre de sortir de ce duel très organisé et savamment cultivé par les deux protagonistes. On en veut pour preuve le débat entre Bardella et Valérie Hayer.

Donc, il existe un usage, désormais, toxique pour la démocratie, selon lequel le résultat des élections est connu d’avance. Le procédé pour “habiller” cette vente sans surprise est bien connu : des sondages qui plantent le décor, une presse aux ordres qui respecte les règles définies par le pouvoir (pas de questions gênantes aux favoris, des mises en scène au cordeau où les vainqueurs ne sont jamais mis en difficulté, une occultation systématique des programmes et un respect scrupuleux des stratégies imposées par les principaux partis), et des candidats qui restent prudemment dans leur couloir de nage.

En l’espèce, donné favori sur sa bonne mine, Jordan Bardella a esquivé les débats qui pourraient faire craquer son vernis et montrer ses limites. La presse subventionnée a repêché les candidats qui convenaient au pouvoir, par exemple Marion Maréchal, indispensable pour éviter un raz-de-marée RN qui mettrait Macron en difficulté trop évidente. C’est à peine si Raphaël Glucksmann a eu l’audace de sortir de la case qui lui était assignée, mais au fond, c’est aussi une façon de minorer la France Insoumise et de mettre la gauche sous tension pour les prochaines élections.

Bref, pour l’essentiel, la physionomie du scrutin ressemble à ce que la caste souhaitait, qu’il s’agisse de l’univers macroniste ou de l’univers le péniste. Les deux partis restent en tête, loin devant tout rival susceptible de changer la donne. Le bloc central reste majoritairement fidèle au pouvoir central. Et la percée de Bardella aux européennes devrait être bon signe pour 2027 : le parti de Marine Le Pen connaîtra une guerre des chefs, et son poids devrait resouder “l’arc républicain” pour les prochains scrutins.

Surtout, le RN comme le parti macroniste défendent la même vision économique, où la dépense publique est bonne, positive, féconde, et où la croissance suffit à rembourser la dette. Que demander de plus, dès lors que, derrière la valse des étiquettes, rien ne changera vraiment dans ce pays ?

Sauf que… le pouvoir, et le RN lui-même, devrait faire très attention à ne pas montrer de façon aussi ostentatoire aux électeurs ordinaires que les dés sont pipés et que la maison est tenue. Car, à trop tirer sur la corde, sur la crédibilité d’une démocratie représentative à bout de souffle qui est atteinte.

Rappelons que la liste Prenons-nous en main, liste citoyenne propulsée par le Courrier des Stratèges, promeut le passage vers une démocratie liquide où la mascarade des élections n’aura plus qu’un rôle anecdotique, au profit d’un système astucieux et novateur de démocratie directe.


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