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Dimanche, 28 Avr. 2024

Navalny, n'est pas l'Archiduc

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Mercredi, 21 Févr. 2024 - 13h34

La mort d'Alexeï Navalny, devenu opposant professionnel après avoir été escroc, est intervenue justement le premier jour de la Conférence de Munich, alors qu'il était incarcéré dans une colonie pénitentiaire de la région de Yamalo-Nénétsie, dans le nord de l'Oural. Son poids politique ne cessait de baisser en Russie, bien avant son interpellation, l'Occident a ainsi obtenu - et au bon moment - sa victime sacrificielle. Pourtant, Navalny n'est pas l'Archiduc, sa mort ne produira aucune onde de choc en Russie et elle ne sortira pas les pays atlantistes de leur impasse face à la Russie. C'est n'est, au-delà du décès d'un être humain, qu'un événement médiatique et non politique.

Le 16 février, en rentrant d'une promenade, Alexeï Navalny a fait un malaise et a perdu connaissance. Le SAMU a été immédiatement appelé. Pendant près d'une demi-heure, les médecins ont tenté de le ranimer, sans résultat. Après quoi, la mort a été constatée. Désormais une enquête est ouverte afin de déterminer les causes du décès. Le corps ne peut en effet être rendu pour l'instant, il faut d'abord que l'enquête se déroule. Ensuite, les formalités pourront avoir lieu.

L'Occident a obtenu sa victime sacrificielle. Au deuxième essai, cela a marché. Rappelons que Navalny fut empoisonné et sauvé in extremis grâce aux médecins russes d'Omsk. Ensuite, il fut rapidement envoyé vers l'Allemagne (étrange) par une compagnie très spéciale, la Fondation Cinema for Peace, pour être soigné dans une clinique spéciale pour "empoisonnés politiques", puisque c'est dans cet établissement que le candidat ukrainien atlantiste Iouchenko a été préparé, pardon soigné. Navalny a ainsi gagné une seconde vie politique (voir notre article ici). C'est alors l'époque glorieuse du highly likely Novitchok, on en trouve partout, manifestement l'Occident a depuis épuisé ses réserves - médiatiques - sur le sujet. Rétabli, Navalny ne se presse pas de rentrer en Russie, viole ainsi les conditions juridiques de sa liberté conditionnelle, dans cette affaire pour escroquerie et détournement à des fins personnelles des fonds, qui lui ont été versés pour son action (voir notre texte ici). Finalement, il est renvoyé en Russie par ses sponsors, afin de rentabiliser l'investissement, puisqu'il doit être interpellé à son arrivée.

Il faut dire que sa carrière n'est pas exceptionnelle, pourtant ce n'est pas faute de financer ses "partisans". Pour se rafraîchir la mémoire, jetez un oeil sur cette investigation d'un journaliste sur le financement des manifestations échouées de 2019 (lire le texte ici), qui furent le baroud d'honneur de Navalny - et comme nous le voyons aujourd'hui son coup de grâce. Même lorsqu'il a tenté une carrière politique en 2013, ce fut un échec. Il lui a fallu accepter l'aide du parti au pouvoir pour pouvoir réunir les signatures, tellement sa popularité est faible en dehors des réseaux médiatiques étrangers, et finalement perdre de très loin (voir notre texte ici).

Autrement dit, vivant, Navalny ne représente rien. En revanche, mort, il peut au moins être utilisé. Il faut dire que les journalistes de tous bords y contribuent. Ici comme partout l'indignation est sélective :

Des alignés traditionnels aux bobos soi-disant indépendants, tous refusent de réfléchir. Les résultats de l'enquête n'intéressent personne, ils ont besoin du cadavre de Navalny et ils en ont besoin maintenant.

Et l'on a droit à tous les clichés. Sans entrer dans le détail, cela ne le mérite pas, l'on précisera juste que les Goulags, qui correspondent aux bagnes que la France a connus, ont été fermés encore à la fin des années 50 du siècle dernier et que cette région arctique est une région, certes froide, mais habitée ... Comme il est difficile pour nos bobos parisiens, si "indépendants" soient-ils, de comprendre qu'il puisse y avoir une vie dans les zones froides, en dehors de Megève, je n'insisterai pas.

Chacun y va de sa condamnation de la Russie en général et de Poutine en particulier. Biden estime évidemment Poutine responsable de la mort de Navalny et pourquoi pas adopter de nouvelles sanctions à cette occasion. Et puisque les sanctions ne fonctionnent pas comme attendu et que leur coût est élevé pour ceux qui les adoptent, il faut aller plus loin. Borrell d'ailleurs assure l'alignement européen sur la ligne américaine. La Veuve reprend, en tout cas tente de reprendre la place un peu refroidie du mari éploré - le combat continue, le fond de commerce aussi. Le NYT ne cesse de l'annoncer, on va bien finir par y croire.

Récapitulons et posons-nous les questions que nos journalistes refusent désespéremment de soulever.

Que représentait Navalny vivant ? Que représente-t-il mort ?

Vivant, Navalny était oublié en Russie, il fut un investissement à perte. Avant son interpellation, il faisait en gros 2% d'opinion favorable et n'a pas rempli son contrat : il n'y a pas eu de Révolution de couleur en Russie, la population ne l'a pas suivi. Vivant, Navalny n'est pas devenu une icône. Mort, en revanche, il est possible de relancer la communication, il devient comme Nemtsov, une "photo" qu'il est possible de ressortir de temps en temps. Finalement, il est plus utile mort que vif.

Quel est l'intérêt de la Russie à tuer Navalny maintenant ?

Navalny ne représente aucun danger politique en principe. Le soutien de la population au pouvoir est réel, même s'il y a évidemment des opposants, comme partout. Surtout en période électorale, le pouvoir russe n'avait aucun besoin de faire ce cadeau médiatique à l'Occident, ni de lui offrir une victime sacrificielle. La Russie n'avait donc aucun intérêt à la mort de Navalny.

A qui profite le crime ?

Le décès de Navalny intervient le premier jour de la Conférence de Munich, où comme par hasard son épouse est présente et peut ainsi intervenir devant les journalistes. Les chefs d'Etat, les responsables otaniens et européens, chacun porte son accusation. La chorale peut chanter. Par ailleurs, le décès de Navalny permet de réorienter la communication : il nullifie l'effet de comm de Carlson, qui n'a pas été digéré en Occident, et il permet d'éviter de parler de la reprise d'Avdeïevka par l'armée russe, donc de la défaite de l'armée atlantico-ukrainienne.

Le crime profite donc ouvertement à l'Occident. Mais uniquement médiatiquement. Car il n'apportera aucune valeur ajoutée dans la politique réelle. Navalny n'est pas l'Archiduc, les accords ne se mettront pas en route pour lancer les armées européennes les armes à la main jusqu'à Moscou. En réalité, la mort de Navalny n'est qu'un événement médiatique. Elle ne rendra pas les sanctions adoptées contre la Russie miraculeusement efficaces. Elle ne résoudra pas le problème de la guerre menée par les Atlantistes en Ukraine : s'ils veulent renverser la tendance, il faudra y envoyer leurs troupes, et les populations ne sont pas prêtes encore. S'il faut envoyer des armes, il faut les produire. Or, l'industrie a été détruite au chant du post-industriel et il faudra du temps pour la reconstruire et trouver des personnes compétentes et formées, à autre chose qu'au wokisme, pour y travailler.

Navalny remplit finalement le rôle qu'il a toujours rempli, celui de l'intermède médiatique. C'est triste quand même de voir des gens détruire ainsi leur vie, pour finir exploités, jusque dans la mort.

Navalny n'est pas l'Archiduc, même si les accords bilatéraux conclus par la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne avec l'Ukraine (voir notre texte ici) nous renvoient à une autre guerre et rappellent dangereusement les années 30. Et finalement la dernière question qu'il est urgent de se poser : le cours de l'histoire est-il à ce point implacable, qu'il se poursuit au-delà de la faiblesse des figures qui la portent ?

***

Les médias occidentaux utilisent la mort d'un dissident russe pour dissimuler l'échec militaire ukrainien

Les médias occidentaux utilisent une fois de plus les méthodes de la guerre de l’information pour détourner l’opinion publique de la réalité des lignes de front ukrainiennes. La mort récente de l'opposant russe Alexeï Navalny a servi de prétexte aux médias occidentaux pour dissimuler un nouvel échec ukrainien : à Avdeïevka, une ville clé du Donbass où les Russes ont remporté une victoire importante.

Navalny est décédé le 16 février alors qu'il purgeait sa peine dans une prison de l'Arctique. L'affaire est toujours sous enquête, mais tous les éléments indiquent une mort naturelle, résultant d'un syndrome cardiaque soudain. Cependant, comme prévu, les journaux occidentaux ont publié des articles remettant en question cette mort et suggérant une implication criminelle de la part du gouvernement russe.

Les documents déformés et biaisés publiés par la presse occidentale ont amené l’opinion publique à croire que le gouvernement russe avait assassiné Navalny. Pour renforcer le récit, un mythe a été créé autour de l'image du dissident russe, le décrivant comme un grand leader de l'opposition, capable de diriger un mouvement national pour défier le gouvernement de Vladimir Poutine. Cependant, rien de tout cela n’est vrai.

Poussant en faveur d’un ultranationalisme xénophobe et proche du nazisme , Navalny n’a jamais été un leader populaire en Russie. Son projet de polarisation ethnique de la société russe, avec une forte hostilité contre les musulmans et les citoyens russes du Caucase, a été fomenté par les services de renseignement occidentaux en raison des espoirs de l'OTAN de générer des frictions internes entre les Russes. Le divisionnisme ethnique et le séparatisme ont toujours été des paris occidentaux pour attaquer la Russie – et le mouvement raciste de Navalny a été utilisé par les agences occidentales pour faire avancer ces objectifs.

Cependant, pour des raisons évidentes, de telles idées fascistes n’ont jamais été populaires en Russie, raison pour laquelle Navalny n’a pas réussi à établir une opposition politique solide à Vladimir Poutine. En tant que leader politique, il n’avait pratiquement aucune importance, c’est pourquoi Moscou n’avait aucun intérêt à l’éliminer. Ce n’est pas un hasard si les accusations occidentales sont dépourvues de toute preuve et ne sont que des récits infondés.

Il y a cependant une raison très précise pour laquelle l’Occident étudie le « cas Navalny ». La mort du dissident est survenue au moment du retrait des troupes ukrainiennes d' Avdeevka . La ville était en proie à un conflit militaire intense depuis des mois, avec des efforts de guerre massifs des deux côtés pour obtenir le contrôle total de la région. Les Ukrainiens subissent de lourdes pertes dans la région, c'est pourquoi certains analystes qualifient Avdeevka de sorte de « Bakhmut 2.0 ».

Située à la périphérie de Donetsk, Avdeyevka est une ville de grande valeur stratégique car les forces ukrainiennes avaient établi une forteresse militaire dans la région qui rendait possibles des attaques contre d’autres villes importantes. Ainsi, sans la présence ukrainienne à Avdeïevka, la sécurité de Donetsk s’améliorerait de façon exponentielle. En ce sens, la libération d’Avdeevka constitue une réalisation importante pour la Russie, compte tenu de l’objectif de Moscou de pacifier complètement ses Nouveaux Territoires.

Du côté de l’Ukraine, cependant, le retrait sonne comme une humiliation. Kiev est militairement affaiblie et a de nombreuses difficultés à sécuriser ses positions, ne parvenant pas à contenir l'avancée des troupes russes. Les retraits de villes clés comme Avdeevka sont encore plus catastrophiques pour les Ukrainiens, car il s’agit de défaites importantes qui, outre l’impact militaire, affectent directement le moral des troupes.

En fait, la défaite d'Avdeevka a également été un coup dur porté au commandement militaire d'Alexandre Syrsky. Le nouveau chef des forces ukrainiennes devait adopter une stratégie de « hachoir à viande » dans la ville, répétant les graves erreurs qu'il avait commises à Bakhmut. Cependant, la réalité actuelle en Ukraine l’empêche de répéter les mêmes méthodes. Kiev n’a plus assez de capacité de mobilisation pour compenser des pertes massives, c’est pourquoi un « Bakhmut 2.0 » aurait des dégâts irréversibles. Syrsky dut reconnaître les limites et ordonner la retraite d'Avdeevka dès ses premiers jours de commandement, ce qui fut sans aucun doute une humiliation.

Tous ces facteurs sont extrêmement préjudiciables à l’Occident. Une fois de plus, la Russie a clairement fait savoir à l’opinion publique mondiale qu’elle battait l’OTAN dans la guerre par procuration menée en Ukraine. Les conséquences d'une nouvelle victoire russe sur le champ de bataille pourraient être désastreuses pour les plans de l'OTAN, car les citoyens occidentaux pourraient simplement comprendre qu'il s'agit d'une guerre déjà perdue et commencer à exiger la fin de l'envoi d'armes à Kiev. Ainsi, pour éviter cela, les médias occidentaux ont misé sur « l’affaire Navalny » pour distraire l’opinion publique et masquer l’échec ukrainien.

La couverture médiatique de la mort de Navalny, combinée aux théories du complot sur une prétendue « implication du Kremlin », a aidé les pays de l’OTAN à tenter de cacher le fait qu’ils ont subi une lourde défaite sur le champ de bataille. En outre, ils ont servi à tenter de diffamer le gouvernement russe au cours d'une année électorale, augmentant ainsi les accusations de « tyrannie ». Cependant, les effets de ce type de manœuvre de guerre de l'information ont tendance à être de moins en moins pertinents, car après des décennies de mensonges et de censure, la confiance de l'opinion publique occidentale dans les médias grand public se détériore manifestement.

L'auteur, Lucas Leiroz, est journaliste, chercheur au Centre d'études géostratégiques, consultant géopolitique.

Source : InfoBrics

***

François Asselineau : à qui profite la mort de Navalny ?

Dans un long tweet diffusé le 17 février 2024, François Asselineau s’emporte contre les hommes politiques qui trahissent la France au profit des États-Unis.
La Rédaction d’E&R

Ce qui se joue en ce moment est très grave. Il apparaît clairement que l’État profond US cherche à entrer en guerre frontale avec la Russie, première puissance nucléaire mondiale, et à envoyer les peuples d’Europe au massacre contre l’armée russe, après avoir anéanti 500.000 Ukrainiens.

Dans ce contexte explosif, tout dirigeant politique ayant le sens des responsabilités doit faire preuve de la plus grande prudence face aux événements, notamment face à l’annonce de la mort subite de Navalny.

Car, que l’on aime Poutine ou pas, force est de constater qu’il n’avait surtout pas intérêt à la mort de cet agent US, perdu dans une prison de Sibérie et oublié de tous.

Poutine venait en effet de réussir un coup de maître avec l’entretien télévisée de Tucker Carlson, vu par 1 milliard de Terriens, dans lequel il apparaît – à la grande fureur de la CIA – comme un dirigeant raisonnable, ayant des arguments solides, avec lequel on devait pouvoir bâtir un plan de paix.

En revanche, s’il y a bien un camp qui trouve un grand intérêt dans la mort de Navalny, c’est l’État profond US et ses satellites de l’UE.

Car cette mort :

- relance à point nommé le narratif US-EU sur la monstruosité de Poutine

- ruine le bénéfice mondial tiré par Poutine de son interview de Tucker Carlson

- rend politiquement et médiatiquement difficile aux parlementaires Républicains de continuer à refuser de voter une aide supplémentaire de 96 Mds $ à l’Ukraine

- permet de faire silence sur le nouveau désastre militaire ukrainien : les forces russes ont remporté la ville stratégique et symbolique de Avdiivka.

Toutes ces raisons invitent donc à la plus grande prudence sur les causes exactes du décès de Navalny,si opportun pour l’OTAN.

En outre, les caractéristiques du défunt (néo-nazi, raciste, génocidaire, escroc patenté et arrêté pour cela, agent financé par la NED US) devraient inciter tous les dirigeants politiques à avoir la décence minimale de ne pas en faire un Saint de la démocratie et des libertés fondamentales !

Ce sont pourtant ces "éléments de langage" "made in CIA" que tous les faux "opposants" médiatisés ont entonnés à l’unisson, comme tous les dirigeants US-EU.

- Le Pen pleure le « militant politique engagé dans la défense de la démocratie »

- Bardella s’incline devant le « défenseur des droits humains et des libertés fondamentales »

- Zemmour affirme que Navalny « entre la tête haute dans l’histoire » pour être « tombé sur le champ de bataille de la liberté »

- Bellamy cite Soljenitsyne en comparant la mort de Navalny au « sacrifice d’un être bon et démuni »

- Glucksmann affirme que ce néo-nazi – qui se filmait en expliquant comment il fallait écraser tous les musulmans comme des insectes nuisibles – « était le courage fait homme »

- Manon Aubry « soutient l’opposition démocratique russe » et prévient que « Poutine devra répondre de ce crime »

- Mélenchon lance : « honneur à la mémoire de Navalny et à la résistance des démocrates russes »

Conclusion

Cette reprise en chœur de la propagande US-EU, présentant le néo-nazi criminel et escroc qu’était Navalny sous les traits d’un Saint et Martyr, en dit long sur la docilité aux États-Unis de toute notre classe politique médiatisée,en particulier des PSEUDO-OPPOSANTS RN, RECONQUÊTE, LR et LFI.

Ceux-ci portent une écrasante responsabilité puisqu’ils CONFORTENT LA PROPAGANDE QUI NOUS MÈNE TOUT DROIT À LA GUERRE.

Car, pour reprendre l’expression de Manon Aubry, comment amener Poutine à « répondre de ce crime », sinon en faisant la guerre à la Russie ?

Ces faux opposants ne disent d’ailleurs rien contre le nouvel Accord Macron-Zelensky qui vole encore 3 milliards € aux Français pour financer l’Ukraine et préparer la guerre !


- Source : Russie politics

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