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Lundi, 22 Déc. 2025

Julian Assange est de retour

Auteur : Paul Craig Roberts | Editeur : Walt | Lundi, 22 Déc. 2025 - 14h52

Le prix Nobel de la paix a été décerné en violation de la loi suédoise.

Julian Assange a intenté une action en justice contre la Fondation Nobel pour avoir illégalement décerné le Nobel de la paix à une belliciste prônant l’invasion par les États-Unis de son pays, le Venezuela, Maria Corina Machado, très probablement sur ordre de Washington, afin de placer une Vénézuélienne à un poste clé pour défendre l’intervention militaire de Washington au Venezuela.

C’est Assange qui aurait dû recevoir le Nobel de la paix, et non une garce belliciste jouant les féministes machos.

Julian Assange souligne à juste titre que l’attribution du prix Nobel de la paix à une belliciste contrevient à la volonté d’Alfred Nobel, qui limite légalement l’utilisation des fonds du prix à des fins promouvant la paix et interdit toute utilisation à des fins de guerre et d’invasion de pays.

L’attribution du prix à un pantin de Washington en fait une arme de guerre et constitue une violation de la loi suédoise.

Pendant une décennie, Julian Assange a été victime de l’injusticeaméricaine, britannique et suédoise. Il a été privé de liberté quatorze ans, dont 5 à l’isolement dans une des prisons les plus dures du Royaume-Uni, sans inculpation et dans des conditions qualifiées de torture pour avoir rempli son devoir de journaliste et dénoncé les crimes de guerre barbares commis par les États-Unis : l’exécution à la mitrailleuse depuis un hélicoptère de l’armée américaine de journalistes marchant dans la rue, de passants venus porter assistance aux blessés, de jeunes enfants âgés de deux ou trois ans. Une violation flagrante de la loi, et l’incarcération illégale d’Assange a constitué également une violation flagrante de l’habeas corpus anglo-américain. L’opinion publique occidentale a apporté son soutien à Assange, mais les médias occidentaux corrompus ont défendu la version officielle selon laquelle il serait un agent russe coupable d’avoir piraté des documents relatifs à la sécurité nationale. Que le gouvernement américain ait tenté de monter un dossier aussi mensonger contre un journaliste ayant fait son travail témoigne du mépris de Washington pour l’État de droit. Et Poutine pensait pouvoir conclure un accord avec ce gouvernement hors-la-loi ? Quel naïf !

Si Trump envahit le Venezuela sous le prétexte bidon que ce pays est un narco-État dirigé par un prétendu baron de la drogue, Nicolás Maduro, version revisitée des “armes de destruction massive” de Saddam Hussein et des “armes chimiques” d’Assad, Trump sera alors responsable du naufrage de sa nouvelle ère américaine fantasmée et rejoindra dans l’histoire les rangs des figures corrompues et nuisibles pour l’Amérique, parmi lesquelles — entre autres — Joe Biden, Barak Obama, George W. Bush, Dick Cheney et Bill Clinton.

Quel motif Washington va-t-il bien pouvoir invoquer pour pousser son petit pantin australien à arrêter Assange ?

Traduit par Spirit of Free Speech

***

Selon Julian Assange, la Suède a enfreint ses propres règles en décernant le Nobel de la paix à la Vénézuélienne Machado

Le gouvernement suédois a violé ses propres lois en décernant le prix Nobel de la paix à la figure de l’opposition vénézuélienne Maria Corina Machado, selon un document juridique explosif déposé par Julian Assange, cofondateur de Wikileaks et ancien prisonnier politique poursuivi à travers le monde, confiné dans des conditions difficiles et soumis à la torture physique et psychologique pendant une décennie par les États-Unis et leurs alliés.

La décision du comité Nobel d’attribuer à Machado le prix de la paix — et la récompense de 11 millions de couronnes suédoises (1,18 million de dollars américains) qui l’accompagne — signifie qu’“il existe un risque réel que les fonds provenant de la dotation Nobel aient été ou soient détournés de leur objectif caritatif pour faciliter l’agression, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre”, a déclaré Assange.

Le fondateur de Wikileaks a souligné les “nombreuses déclarations publiques […] montrant que le gouvernement américain et María Corina Machado ont exploité l’autorité du prix pour se fournir un casus moralis pour la guerre”,

ajoutant que l’objectif explicitement déclaré de la guerre recherchée par Machado et ses riches soutiens latino-américains serait “de l’installer par la force afin de piller 1 700 milliards de dollars de pétrole vénézuélien et autres ressources”.

La Fondation Nobel est accusée d’un certain nombre de violations du droit pénal suédois, notamment d’abus de confiance, de détournement de fonds et de détournement grave, de complot, de crimes contre le droit international, ainsi que de financement d’agression, de facilitation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, et de violation des obligations déclarées de la Suède en vertu du Statut de Rome, auxquelles Stockholm dit être “profondément attachée”.

Selon la loi suédoise, “la dotation Alfred Nobel pour la paix ne peut être utilisée pour promouvoir la guerre”, a fait remarquer Assange. “Elle ne peut non plus être utilisée comme un outil d’intervention militaire étrangère. Le Venezuela, quel que soit le statut de son système politique, ne fait pas exception”.

En accordant les fonds Nobel à Machado, Assange soutient que le Comité finance en fait “un complot visant à assassiner des civils, violer la souveraineté nationale en recourant à la force militaire…”. En refusant de mettre fin aux versements, “ils violent de manière flagrante la volonté de Nobel et franchissent clairement les limites de la criminalité”, a-t-il affirmé. Le cofondateur de Wikileaks appelle “au gel immédiat de tous les fonds restants et une enquête pénale complète” sur les membres du Comité qui ont décerné le prix.

Les prix Nobel ont été créés en 1901 conformément aux dernières volontés et au testament de l’inventeur suédois Alfred Nobel, qui ont ensuite été intégrés dans les systèmes juridiques suédois et norvégien. Le prix de la paix, destiné à être décerné à la personnalité ayant le plus contribué à “la fraternité entre les nations”, à “l’abolition ou la réduction des armées permanentes” et à “la tenue et la promotion de congrès pour la paix”, est depuis lors l’un des piliers du soft power scandinave.

Depuis sa création, cependant, le prix a été entaché de controverses en raison de l’héritage violent de ses lauréats et des ambitions politiques de ses sponsors norvégiens. Dans le cas de l’un des premiers lauréats du prix, le président américain Theodore Roosevelt, le Comité Nobel norvégien a été critiqué à l’époque pour avoir ignoré le bellicisme flagrant de l’homme d’État américain en Amérique latine afin de s’attirer les faveurs de l’empire américain naissant. Le New York Times a observé avec ironie qu’“un rire franc a retenti aux quatre coins du monde lorsque le prix a été décerné au citoyen le plus belliqueux des États-Unis”.

Selon Julian Assange, la même dynamique est à nouveau à l’œuvre dans la Caraïbe, alors que le Comité Nobel récompense une politicienne vénézuélienne surtout connue pour ses appels insensés à une intervention militaire étrangère, et avoir dédié sa victoire au président américain Donald Trump.

Comme l’a expliqué Assange, le renforcement massif des forces militaires américaines au large des côtes vénézuéliennes par Trump “a déjà déclenché des crimes de guerre indéniables, notamment en prenant pour cible des bateaux civils et des survivants en mer, causant la mort d’au moins 95 personnes.

“Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a qualifié ces frappes américaines contre des bateaux civils d’‘exécutions extrajudiciaires’”, a écrit le cofondateur de Wikileaks. Et le “principal architecte de cette agression” n’est autre que le secrétaire d’État de Trump, Marco Rubio, qui “a proposé María Corina Machado pour le Nobel de la paix”.

Les juges norvégiens du prix Nobel liés à un lobbyiste influent en faveur d’un changement de régime au Venezuela

L’attribution du prix Nobel de la paix à une personnalité aussi clairement incompétente que Machado – et en violation apparente de la loi suédoise – a soulevé de nombreuses questions quant à savoir si le comité a été influencé par de puissants intérêts extérieurs. La nomination de Machado par le secrétaire d’État américain a indéniablement influencé la décision, car la cérémonie du Nobel permet à la Norvège l’exercice de son rayonnement diplomatique.

Mais à Oslo, un homme politique influent, déterminé à revenir au pouvoir dans le Venezuela natal de sa famille a peut-être également joué un rôle dans le vote en faveur de Machado. Il s’agit de Thor Halvorssen Jr., fils d’un agent de la CIA et riche aristocrate vénézuélien qui a occupé des postes dans les gouvernements néolibéraux vénézuéliens avant l’élection d’Hugo Chavez.

Halvorssen est également le cousin germain de Leopoldo Lopez, auteur de plusieurs coups d’État militaires contre Chavez et Maduro, et fondateur du parti Volonté populaire, soutenu par le gouvernement américain, qui a régulièrement pavé la voie à l’opposition radicale.

Thor Halvorssen Jr. reçoit Maria Corina Machado lors de son Oslo Freedom Forum 2024

En tant que fondateur de l’Oslo Freedom Forum, un groupe autoproclamé de défense des droits de l’homme qui prône ouvertement le renversement des gouvernements par l’Occident, Halvorssen préside un réseau d’activistes soutenus par l’Occident qui militent pour un changement de régime. Lors du Forum Oslo Freedom 2024, Halvorssen a accueilli Machado, qui a réclamé le départ de Maduro par le biais d’une liaison vidéo depuis le Venezuela où elle était censée “se cacher”. Le Forum de cette année a mis à l’honneur le principal conseiller de Machado, Pedro Uchuruttu, basé en Espagne, ainsi que sa fille, Ana Corina Sosa. Lorsque le Comité Nobel a décerné son prix de la paix à Machado en octobre, l’Oslo Freedom Forum a publié un communiqué de presse saluant cette décision qui “change la donne” au Venezuela.

La fondation Fritt Ord, basée en Norvège, constitue le lien essentiel entre l’Oslo Freedom Forum de Halvorssen et les dirigeants du Comité Nobel. L’Oslo Freedom Forum déclare sur son site web que Fritt Ord “a été parmi les premiers à le soutenir”. Tout en finançant l’organisation de Halvorssen visant à changer le régime, Fritt Ord a décerné à Jorgen Watne Frydnes, le président norvégien du Comité Nobel son Freedom of Expression Tribute en 2021. Lors de son discours de remise du prix Nobel à Machado, Frydnes a osé comparer la putschiste de droite à Nelson Mandela. Devant les membres âgés de la famille royale norvégienne, assis à quelques mètres de lui, il a ensuite appelé Maduro à démissionner pour permettre à Machado de présider une transition “démocratique”.

Frydnes est également l’ancien directeur du Comité norvégien d’Helsinki, un think tank qui soutient la guerre par procuration en Ukraine, et est un partenaire officiel et partisan du Forum de la liberté d’Oslo de Halvorssen.

Parmi les cinq juges qui ont décerné son prix à Machado figurait Kristin Clemet, une femme politique norvégienne qui a également reçu le Fritt Ord Freedom of Expression Tribute en 2017. Clemet est la directrice générale d’un think tank libéral norvégien nommé Civita, officiellement partenaire et soutien de l’Oslo Freedom Forum de Halvorssen.

Qui se cache derrière l’organisation opaque des paris illégaux des initiés du Nobel ?

Avant même qu’elle ne reçoive officiellement le prix, l’entourage de Machado a été accusé de corruption et d’enrichissement illégal, après qu’une poignée d’initiés ont apparemment eu accès à des informations privilégiées sur sa victoire imminente pour engranger près de 100 000 dollars sur le site de paris Polymarket.

Les chances de victoire de Machado sont passées de 3,75 % à 72,8 % en quelques heures, avant que le comité Nobel n’informe officiellement Machado de sa victoire. Un des parieurs les plus “perspicaces” a empoché 65 000 dollars en misant sur la victoire de la figure de l’opposition vénézuélienne.

“Il semble que nous ayons été victimes d’un criminel désireux de gagner de l’argent grâce à nos informations”, a déclaré Kristian Berg Harpviken, directeur de l’Institut Nobel.

Quelques mois plus tard, le comité Nobel n’a toujours pas conclu son enquête sur ce scandale de corruption. Interrogé par The Grayzone, le comité n’a toujours pas répondu à la demande de commentaires de The Grayzone.

Pour une institution prétendant promouvoir la paix plus que quiconque, est-il encore possible de réparer les conséquences de l’attribution du prix Nobel à une championne déclarée du changement de régime par la violence ?

“En exploitant sa position de lauréate du prix Nobel de la paix, Machado a peut-être déjà fait pencher la balance en faveur de la guerre”, a conclu Julian Assange.

Max Blumenthal et Wyatt Reed

Source: The Grayzone

Traduit par Spirit of Free Speech

*

Rédacteur en chef de The Grayzone, Max Blumenthal est un journaliste primé et l’auteur de plusieurs livres, dont les best-sellers Republican Gomorrah, Goliath, The Fifty One Day War et The Management of Savagery. Il écrit pour diverses publications, réalise de nombreux reportages vidéo et documentaires, dont Killing Gaza. Blumenthal a fondé The Grayzone en 2015 afin de mettre en lumière, à travers le journalisme, l’état de guerre perpétuelle de l’Amérique et ses dangereuses répercussions sur le plan intérieur.


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