Mark Rutte : « L’Europe doit se préparer à une guerre d’ampleur, comme celle qu’ont connue nos grands-parents ! »
Lors d’une intervention à Berlin ce 11 décembre, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a adressé une mise en garde solennelle aux capitales européennes. Il les a exhortées à se préparer à un conflit ouvert avec la Russie, évoquant une ampleur comparable aux guerres mondiales du siècle dernier. « La guerre est de retour en Europe », a-t-il affirmé, estimant que Moscou pourrait envisager une confrontation militaire avec l’Alliance d’ici cinq ans si les efforts de défense n’étaient pas considérablement accrus sans délai.
Le timing d’une rhétorique martiale
Cet appel, lancé aux côtés du ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul, intervient dans un contexte de guerre prolongée en Ukraine. L’ancien Premier ministre néerlandais a fustigé le manque d’« urgence » perceptible chez plusieurs alliés, notamment ceux qui n’ont toujours pas atteint l’objectif de 2 % du PIB consacré à la défense. Il a plaidé pour une augmentation massive des dépenses militaires et de la production d’armement, invoquant la perspective d’un sacrifice humain démesuré consenti, selon lui, par le pouvoir russe.
Mark Rutte :
— Camille Moscow 🇷🇺 🌿 ☦️ (@camille_moscow) December 11, 2025
« La Russie a ramené la guerre en Europe, et nous devons nous
préparer à une guerre d'une ampleur comparable à celle qu'ont endurée nos grands-parents et arrière-grands-parents. »
😡 Ils préparent les peuples à une guerre qu’eux-mêmes ont rendue inévitable. pic.twitter.com/ngFOejP3DY
Une urgence fabriquée
La réaction de Moscou ne s’est pas fait attendre. Les propos de M. Rutte ont été qualifiés d’« absurdes » par le ministère russe des Affaires étrangères, qui y voit une tentative de détourner l’attention des difficultés internes que traverse l’Union européenne. Selon cette lecture, l’OTAN alimenterait délibérément une rhétorique belliqueuse afin de légitimer une nouvelle course aux armements et de resserrer les rangs d’une alliance traversée par des dissensions stratégiques croissantes.
Divisions atlantiques et calculs politiques
Au-delà de la controverse avec la Russie, l’intervention de Rutte révèle des lignes de fracture au sein même du camp occidental. Alors que l’Allemagne réaffirme son attachement à l’OTAN, certaines voix en Europe, comme celle du leader belge Bart De Wever, s’inquiètent des risques d’escalade inhérents à un tel discours. Outre-Atlantique, l’appel à la mobilisation totale pourrait compliquer les velléités de dialogue portées par l’administration Trump, qui évoque ouvertement des pourparlers sur l’Ukraine.
Quel horizon pour la sécurité européenne ?
Cette déclaration relève d’un alarmisme contre-productif, susceptible d’enfermer les diplomaties dans une logique de confrontation irréversible. En évoquant le spectre d’un conflit de grande ampleur, le secrétaire général de l’OTAN aura, quoi qu’il en soit, radicalisé le discours officiel de l’Alliance, posant une question fondamentale : cette fuite en avant militaire est-elle la seule voie pour assurer la sécurité du continent ?
- Source : Le Média en 4-4-2















