Emmanuel Macron est bien parti pour battre le record d’impopularité de François Hollande

Un sondage met Emmanuel Macron à seulement 19% d’opinions favorables. Il n’est plus très loin du record d’impopularité de François Hollande (13% en septembre 2014). Combinée à l’impopularité de François Bayrou, celle du Président place le pays dans une position impossible: le duo de l’exécutif est absolument incapable de prendre des décisions appropriées à la gravité des temps. La France tend lentement mais sûrement vers l’anarchie, au sens étymologique du terme: l’absence de gouvernement, la vacuité du pouvoir. Le Général de Gaulle avait imaginé un système où le président vérifiât régulièrement la confiance qui existait entre les Français et lui; François Mitterrand avait une première fois grippé le système en instaurant les cohabitations; Emmanuel Macron a inventé, lui, la présidence déconnectée.
Le baromètre mensuel de l’IFOP montre une chute accélérée, en un mois, de la popularité d'Emmanuel Macron et François Bayrou:
Les indices de popularité Ifop pour le Journal du Dimanche confirment une tendance à la baisse pour le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre François Bayrou.
Emmanuel Macron enregistre un net recul : seuls 19 % des Français se déclarent satisfaits de son action en tant que président de la République, contre 25 % en mai et 23 % en juin. Cela représente une chute de 4 points en un mois. Il s’agit du niveau de satisfaction le plus bas enregistré depuis le début de son mandat, en 2017.
Le président de la République perd notamment du terrain au sein même de son électorat de 2022, où le taux de satisfaction chute à 49 %, soit une baisse de 12 points en un mois. La satisfaction devient désormais minoritaire dans l’ensemble des catégories de la population.
François Bayrou enregistre une nouvelle baisse de popularité : 18 % de Français se déclarent satisfaits de son action, soit -2 points par rapport au mois précédent. Le niveau d’insatisfaction atteint 82 %, un record historique, comparable uniquement à celui d’Édith Cresson en juillet 1991.
Il voulait une « startup nation », il nous livre une « présidence déconnectée »
Le Général de Gaulle prenait Montesquieu au sérieux, pour qui c’est la vertu qui fonde la République. Désavoué de peu, en 1969, dans le référendum sur la régionalisation et la participation, le fondateur de la Vème République avait aussitôt quitté ses fonctions. En 1967, avant des élections législatives incertaines, de Gaulle avait esquissé, au cas où il perdait sa majorité politique, le scénario de la formation d’un gouvernement de techniciens (à l’époque, les hauts fonctionnaires étaient patriotes!); mais le Général avait toujours précisé qu’il faudrait que cette équipe obteinne eune majorité au Parlement. Jamais il n’aurait accepté un gouvernement sans majorité, comme le fait Macron depuis un an (en fait depuis trois ans). Dans ce cas, disait de Gaulle, il remettrait son mandat en jeu.
François Mitterrand a une première fois trahi l’esprit des institutions en pratiquant la cohabitation – exemple repris par Jacques Chirac. C’était bien sûr l’écueil possible des institutions: les figer, au lieu d’utiliser l’élection du président au suffrage universel pour garantir le renouvellement du personnel politique. Au bout de trois cohabitations, au lieu de revenir à l’esprit du gaullisme, les notables républicains ont trouvé malin de passer au quinquennat. Rappelons-nous comme ils nous juraient, la main sur le cœur, qu’il n’y aurait plus de cohabitation. Nicolas Sarkozy n’a pas été réélu. François Hollande a eu la sagesse de ne pas se représenter. mais Emmanuel Macron, a réinstauré le virus de la cohabitation dans une République aux mandats présidentiels quinquennaux.
Le septennat pouvait à la rigueur justifier que le président restât en poste. Mais avec l’alignement des mandats présidentiels sur les législatures, le comportement de Macron conduit à une présidence définitivement irresponsable, déconnectée. Le président qui se voulait à la tête d’une « start-up nation » finit en « président déconnecté ».
- Source : Le Courrier des Stratèges