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Jeudi, 10 Juill. 2025

Gaza : «L’art de la tromperie», ou les finasseries de Trump pour servir Israël

Auteur : Jeremy Scahill et Jawa Ahmad | Editeur : Walt | Jeudi, 10 Juill. 2025 - 14h52

Le Hamas accuse les États-Unis et Israël d’orchestrer une campagne de désinformation sur les progrès du cessez-le-feu et affirme qu’il ne transigera pas sur ses «lignes rouges».

Le président Donald Trump a présenté un nouvel accord de cessez-le-feu à Gaza comme une quasi-certitude, affirmant pouvoir le signer dès cette semaine.

«Nous devons régler cette question. Gaza est une tragédie et [le Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahou veut la résoudre, je veux la résoudre et je pense que l’autre partie veut la résoudre», a déclaré Trump mardi. «Il y a beaucoup de haine, une haine de longue date, mais nous pensons bientôt trouver une solution, une solution réelle qui tiendra la route».

Les pourparlers indirects en cours à Doha pourraient déboucher sur un accord de cessez-le-feu, d’autant que Trump semble déterminé à signer et prêt à pousser Netanyahou aux concessions. Cependant, un responsable du Hamas informé des négociations en cours au Qatar a déclaré mercredi matin à Drop Site que, depuis dimanche, les États-Unis et Israël se livrent à un «double jeu» pour contraindre le Hamas à signer un accord sans mettre fin au génocide, qui permettrait à l’armée israélienne de maintenir une présence significative à Gaza et à Israël de contrôler la circulation des denrées alimentaires, médicaments et autres produits de première nécessité.

Le responsable du Hamas a déclaré que le mouvement de résistance islamique ne transigera pas sur l’ensemble de ses «lignes rouges» concernant tout cessez-le-feu : le retrait complet des forces d’occupation israéliennes et le contrôle de l’aide humanitaire entrant à Gaza par l’ONU, plutôt que par Israël, conformément aux termes de l’accord de cessez-le-feu initial du 19 janvier, que l’État hébreu a unilatéralement violé. Le Hamas souhaite également que le texte stipule plus clairement que Trump garantira le maintien du cessez-le-feu de la part d’Israël après une trêve initiale de 60 jours et l’échange de prisonniers, afin de négocier la fin de la guerre.

«La seule entité capable d’imposer un cessez-le-feu à l’occupation est Washington», a déclaré Taher Al Nunu, un haut responsable du Hamas, dans une interview accordée à Al-Jazeera mercredi. Il a ajouté que, bien que le Hamas salue les efforts des médiateurs régionaux égyptiens et qataris pour surmonter les divergences, les États-Unis «sont les seuls à pouvoir contraindre Israël à mettre fin à cette guerre et à cette agression. Par conséquent, si les États-Unis manifestent une réelle volonté politique et fournissent des garanties concrètes, nous sommes convaincus que nous parviendrons à mettre fin à l’agression».

L’objectif premier du Hamas demeure l’application des conditions initiales de l’accord de janvier, à savoir la distribution de l’aide, le retrait des troupes israéliennes et les négociations sur un cessez-le-feu permanent, accord approuvé par Trump et l’ancien président Joe Biden.

Mardi, l’émissaire de Trump, Steve Witkoff, a déclaré que les pourparlers à Doha sont en bonne voie.

«Nous sommes actuellement en pourparlers directs. Sur les quatre points à régler, il n’en reste plus qu’un après deux jours de discussions», a-t-il déclaré. «Je suis optimiste quant à la conclusion d’un accord d’ici la fin de la semaine, ouvrant la voie à une trêve de 60 jours».

Cependant, le responsable du Hamas a déclaré à Drop Site que Witkoff ment lorsqu’il affirme que seule une question reste en suspens. «Nous maintenons nos exigences», a-t-il déclaré, ajoutant que les conditions énoncées dans le document du Hamas du 4 juillet restent inchangées, malgré les informations contraires rapportées par les médias.

Ses propos ont été repris dans une déclaration publique publiée mardi soir par Izzat al-Rishq, un haut responsable du Hamas.

«Gaza ne se rendra pas et c’est bien la résistance qui imposera les conditions, tout comme elle a imposé l’équation actuelle», a-t-il déclaré.

Le responsable du Hamas a également précisé qu’une délégation qatarie s’est rendue mardi à la Maison-Blanche pour évoquer un éventuel accord sur Gaza avec des responsables américains de haut rang.

Selon lui, les propos de Witkoff concernant la résolution de certaines questions seraient le reflet des conditions négociées entre les États-Unis et Israël et transmises aux médiateurs, et non des compromis conclus entre Israël et le Hamas. Il a rejeté les informations relayées par les médias, selon lesquelles le Hamas aurait fait des concessions sur ses «lignes rouges» durant les pourparlers en cours, comme étant «intégralement fausses». Selon lui, la plupart des négociations seraient menées entre Israël et les États-Unis.

Mercredi, le Hamas a dénoncé ce qu’il a qualifié d’«obstruction» d’Israël dans les négociations sur le cessez-le-feu.

Drop Site a obtenu et publie dans son intégralité le texte de la proposition modifiée du Hamas
concernant un cessez-le-feu à Gaza. Ce document, daté du 4 juillet, expose les conditions
que le Hamas dit accepter immédiatement. La traduction complète en anglais figure à la
fin de cet article*.

Évolution des négociations

Selon le responsable du Hamas, les négociateurs israéliens n’ont fait aucune concession significative durant les pourparlers indirects qui ont débuté dimanche à Doha, malgré les rapports diffusés dans la presse israélienne selon lesquels les États-Unis feraient pression sur Netanyahou. Selon lui, Israël aurait même amplifié ses menaces d’étendre sa présence militaire dans le sud de Gaza.

«Tout ceci vise à mettre en œuvre leur plan d’émigration forcée, dite «volontaire», des Palestiniens», a-t-il déclaré.

Le ministre israélien de la Défense a confirmé cette information lundi, affirmant que l’armée israélienne projette de créer une «ville humanitaire» sur les ruines de l’ancienne ville de Rafah, près de la frontière égyptienne.

Israël a déclaré vouloir maintenir ses forces dans une bande de 12 km de large au sud de Gaza, entre le couloir de Philadelphi et l’axe Morag, créé en avril par Israël pour isoler Rafah de Khan Younis. C’est dans cette zone que des centaines de Palestiniens ont été tués depuis la fin du mois de mai alors qu’ils cherchaient à obtenir de misérables rations alimentaires distribuées par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), un organisme créé par les États-Unis et Israël.

Le ministre de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’un premier contingent de 600 000 Palestiniens se verra confiner dans un camp sans pouvoir en sortir. Les Palestiniens seront soumis à des «contrôles de sécurité» pour s’assurer qu’ils n’ont aucun lien avec le Hamas, puis logés dans des tentes.

«Le plan consiste essentiellement à déplacer tous les civils de Gaza vers le sud, dans un grand camp de toile à Rafah, où ils disposeront d’hôpitaux et de nourriture en abondance», a déclaré une source israélienne au journal Haaretz. «Le Premier ministre l’a formulé ainsi : «Donnez-leur du Ben & Jerry’s ou autre chose, on s’en fiche»».

Le quotidien a indiqué que Netanyahou entend convaincre l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis de reprendre l’administration du camp. Il a cité un responsable israélien selon lequel Netanyahou pense que «si nous procédons ainsi, les Émiratis ou les Saoudiens prendront le relais et pourront dire que «vous vous libérons du contrôle israélien». Ils auraient alors toute légitimité à intervenir sans être considérés comme des collaborateurs d’Israël, car ils ne prendront jamais part à un plan de dépeuplement de la partie nord de la bande de Gaza».

L’objectif ultime du camp, a déclaré Katz, est de contraindre la population à «émigrer volontairement» vers d’autres pays, un objectif qui «sera atteint», a-t-il promis. Katz précise que la construction du camp pourrait débuter durant une potentielle trêve de 60 jours.

«Nous œuvrons en étroite collaboration avec les États-Unis pour trouver des pays prêts à concrétiser leur volonté d’offrir un avenir meilleur aux Palestiniens». a déclaré Netanyahou après avoir rencontré Trump mardi soir, soit sa deuxième rencontre en face à face avec le président américain depuis son arrivée à Washington, D.C., lundi.

«Je pense que nous sommes sur le point de dénicher plusieurs pays».

Cependant, Axios a rapporté mercredi que l’administration Trump a désormais conscience que le Hamas n’acceptera pas d’accord prévoyant le maintien d’un important contingent de soldats israéliens à l’intérieur de Gaza. Lors des réunions à la Maison-Blanche, qui ont eu lieu mardi entre des responsables qataris, Witkoff et Ron Dermer, l’homme de confiance de Netanyahou pour les négociations sur Gaza, le responsable qatari et Witkoff «ont clairement fait savoir à Dermer que la carte proposée par Israël, même si elle prévoit un redéploiement bien moins important qu’au cours du précédent cessez-le-feu, est inacceptable», rapporte Axios. Un responsable qatari a déclaré que ce point risque de faire échouer les négociations. Selon Axios, Witkoff a déclaré à Dermer que Trump est opposé à «une occupation israélienne durable d’une grande partie de la bande de Gaza».

Israël a alors proposé de nouvelles cartes aux médiateurs, rapporte Axios.

«Ces propos sont purement rhétoriques. Avant de prendre une décision, examinons la situation sur le terrain», a déclaré le Dr Mohammed Al-Hindi, principal négociateur du Jihad islamique palestinien, lors d’une interview accordée à Al Araby mercredi soir. Il a qualifié le camp prévu par Israël à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, de «ghetto de Morag».

Mercredi soir, le responsable du Hamas a déclaré à Drop Site qu’Israël a soumis une nouvelle proposition aux médiateurs, exigeant la création d’une zone tampon contrôlée par Israël, qui encerclerait Gaza et s’étendrait sur deux kilomètres au nord et à l’est de l’enclave, et sur quatre kilomètres au sud. Si cette proposition était acceptée, le passage de Rafah, seul point de passage entre Gaza et l’Égypte, serait sous contrôle total d’Israël. Selon le responsable du Hamas, cette mesure revient à «créer un ghetto à Rafah».

La chaîne israélienne Channel 14 a rapporté des détails confirmant ces déclarations, précisant que Netanyahou a ordonné à l’armée israélienne de définir une ligne «acceptable». L’objectif serait de «créer un autre bouclage au sud, en plus de Philadelphie, et ainsi peut-être de se retirer de l’axe Morag pour parvenir à un accord de cessez-le-feu».

Le projet de cessez-le-feu modifié présenté par le Hamas le 4 juillet prévoyait le retrait des troupes israéliennes sur leurs positions du 2 mars, date à laquelle Israël a violé l’accord de cessez-le-feu initial. Selon ce projet, les forces déployées près de Rafah devraient se retirer au cours de la deuxième semaine d’un nouvel accord de cessez-le-feu, plutôt que d’établir un camp militarisé de type prison dans le sud de Gaza. Le Hamas a également proposé que le checkpoint de Rafah, à la frontière égyptienne, soit rouvert «dans les deux sens pour les voyageurs, les malades, les blessés et le commerce».

Le Hamas insiste pour que l’ONU et le Croissant-Rouge administrent la distribution de l’aide à Gaza, conformément aux termes de l’accord de cessez-le-feu de janvier. Le projet de cessez-le-feu soutenu par Trump laisse entendre que l’ONU participerait à la distribution, mais n’en serait pas responsable. Israël a exigé que l’armée israélienne continue d’exercer le contrôle. Le responsable du Hamas qualifie le système israélien de «piège mortel» pour les Palestiniens affamés.

Dans une interview diffusée mercredi sur Fox News, Netanyahou a déclaré que l’ONU pourrait être «l’une des entités» impliquées dans la distribution de l’aide.

«Mais nous disposons de notre propre système de distribution, mis en place pour empêcher le Hamas de s’approprier les vivres destinées à la population», a-t-il ajouté. «Évidemment, nous ne voulons pas renoncer à ce que nous avons entrepris, à savoir une distribution directe à la population. D’ici 60 jours, nous y parviendrons».

Rien ne prouve que le Hamas ait saisi des quantités importantes d’aide, comme l’a rappelé cette semaine un porte-parole de la Commission européenne.

Al-Hindi a par ailleurs déclaré que les négociateurs palestiniens s’opposent à toute implication du programme d’aide de la GHF dans un futur accord de cessez-le-feu, affirmant qu’il servirait, parallèlement au camp de Morag, à mettre en œuvre un plan de «nettoyage ethnique» de Gaza.

«Sous couvert d’humanitaire, cet organisme commet de nouveaux crimes en massacrant la population. Au cours des derniers mois, nous avons vu des centaines de Palestiniens, y compris des femmes, des enfants et des civils sans défense, pris pour cible, pour avoir simplement tenté de nourrir leurs enfants», a-t-il déclaré. «Et ils veulent aujourd’hui conférer une légitimité pas le biais d’un accord. Ces zones sous contrôle israélien, où opère la GHF, ne sont que des zones tampons désertées. Les Nations unies interviennent pour venir en aide au peuple palestinien dans les zones habitées».

Mercredi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré qu’«en cas de cessez-le-feu temporaire, nous pourrions envisager un cessez-le-feu permanent».

Cette déclaration pourrait être interprétée une concession au Hamas, mais Saar a également rappelé la ligne dure adoptée par Israël depuis le début, affirmant que la guerre «peut prendre fin dès demain si le Hamas libère tous les prisonniers israéliens et dépose les armes». Il a ajouté : «Le Hamas est non seulement responsable du déclenchement de cette guerre, mais aussi de la poursuite des hostilités. Nous devons faire pression sur le Hamas».

Pendant les 22 derniers mois de la guerre d’Israël, les États-Unis et Israël ont œuvré de concert pour soumettre des ultimatums au Hamas. Lorsque les négociateurs palestiniens réclament des amendements, les États-Unis et Israël prétendent que le Hamas s’oppose à la paix, alors que l’offensive militaire israélienne sur Gaza s’intensifie, avec le soutien politique et militaire des États-Unis. Lorsqu’Israël a signé de tels accords, il les a violés à plusieurs reprises et continue de tuer des Palestiniens. Les responsables israéliens affirment que Trump a offert à Netanyahou un autre «engagement écrit» autorisant la reprise de l’offensive en cas de violation du cessez-le-feu par le Hamas.

Mercredi, lors d’une interview accordée à Fox News, Netanyahou a été interrogé sur les intentions d’Israël en cas de violation du cessez-le-feu par le Hamas.

«C’est évident. Nous sommes en droit de nous défendre en tout temps», a-t-il répondu. Il n’a pas évoqué les violations répétées de l’accord de cessez-le-feu par Israël, conclu en janvier à Gaza, avant la reprise de l’offensive militaire.

«Je crois que nous sommes en bonne voie pour obtenir un cessez-le-feu, qui nous rapprochera de l’objectif pour lequel je me suis battu depuis le début : récupérer tous les prisonniers israéliens sans faire de concessions».

Il a qualifié les combattants du Hamas de «monstres», déclarant qu’«ils sont même pires que les nazis». Il a promis «qu’après le cessez-le-feu, ils seront hors d’état de nuire. Ce qui nous permettra de libérer nos otages. Nous allons éliminer le Hamas et veillerons à ce que Gaza ne représente plus de menace pour Israël ou qui que ce soit».

Le 4 juillet, le Hamas a soumis quelques modifications à l’accord-cadre que Trump a qualifié de «proposition finale». Le Hamas a ainsi fait une série de concessions, acceptant notamment de libérer huit prisonniers israéliens vivants le premier jour d’une trêve temporaire. Au cinquantième jour de l’accord, le Hamas libérerait deux autres prisonniers, ramenant ainsi à dix le nombre de prisonniers vivants encore détenus. Le Hamas affirme être conscient que ces prisonniers constituent son atout majeur dans les négociations.

À la question de savoir si un accord peut être conclu cette semaine, Al-Hindi a répondu :

«Rien n’est exclu. Nous souhaitons parvenir à un accord et déployons de grands efforts en ce sens, tout comme les médiateurs. Si Israël et Netanyahou souhaitent conclure un accord, nous pouvons y parvenir en cinq minutes».

Il a accusé Netanyahou de n’envisager qu’un accord partiel pour pouvoir perpétuer l’agression et maintenir son contrôle sur l’issue des pourparlers au-delà de 60 jours.

«Trump s’est engagé à assurer le maintien du cessez-le-feu si les négociations se poursuivent. Mais si elles ne se poursuivent pas ? Et si Israël y met fin ? Dans ce cas, rien n’est garanti».

Même si un accord de cessez-le-feu était conclu, une myriade de questions techniques resterait à résoudre, chacune pouvant bloquer ou faire échouer un accord potentiel.

«Il s’agit d’un document-cadre général et les négociations détaillées n’ont pas encore commencé… Nous cherchons à combler les divergences pour établir les bases d’une négociation et à créer un environnement propice», a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, le Dr Majed Al Ansari.

«Nous ne parlons pas encore d’un accord final».

Selon plusieurs médias, l’envoyé officieux de Trump, la personnalité palestino-américaine Bishara Bahbah, aurait transmis un autre message au Hamas, affirmant que Trump est déterminé à maintenir le cessez-le-feu au-delà d’une trêve initiale de deux mois et à trouver une solution permanente. Dans le passé, le Hamas a déclaré que de telles promesses informelles étaient insuffisantes.

«Personne ne peut prévoir les actions d’Israël. Ce ne sont que des garanties symboliques», a déclaré Al-Hindi, le négociateur du Jihad islamique faisant partie de la délégation palestinienne dirigée par le Hamas.

«Le président Trump veut montrer qu’il est impliqué et discuter de l’accord. Lui et les autres responsables américains ne se soucient pas des détails, alors que nous souffrons sur le terrain et assistons aux massacres. Personne ne s’en soucie. Ils ne se soucient que de leur image».

Mercredi, le Times of Israel a rapporté que, si l’administration Trump espère qu’Israël ne poursuive pas la guerre après une trêve de 60 jours,

«les États-Unis n’excluent pas de mentionner cette possibilité dans le texte de la proposition de cessez-le-feu afin de maintenir la pression sur le Hamas et de s’assurer qu’il négocie de bonne foi».

Mardi, Netanyahou déclare «être déterminé à réaliser tous nos objectifs : la libération de tous nos otages, vivants ou morts, l’anéantissement des capacités militaires et gouvernementales du Hamas, et la garantie que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël».

Al-Rishq, un haut responsable du Hamas, a déclaré que la déclaration de Netanyahou «ne reflète qu’une illusion de victoire psychologique», ajoutant : «Maintenant que les dirigeants ennemis admettent leur cuisant échec à récupérer leurs otages via l’offensive militaire, la seule façon de les libérer est de conclure un accord crédible avec la résistance».

Al-Hindi dit reconnaître la pression exercée par les Palestiniens de Gaza pour parvenir à un accord.

«Notre peuple souffre et aspire simplement à la signature d’un accord», a-t-il déclaré. «Si Dieu le veut, nous parviendrons à mettre fin à cette oppression, à ces tueries et à cette immense souffrance».

Il a ajouté que l’«objectif est également de les protéger après la phase de 60 jours. Il ne s’agit pas de mettre fin aux tueries pour deux mois. Nous voulons protéger notre peuple, et cette protection ne dépend pas d’un accord que Trump ou qui que ce soit d’autre pourrait signer. Tout repose sur la détermination légendaire dont fait preuve le peuple palestinien».

*

* Texte intégral de la proposition amendée du Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza, traduit par Drop Site :

Cadre de négociation d’un accord de cessez-le-feu permanent, le 4 juillet 2025

1. Durée

un cessez-le-feu de 60 jours, durant lequel les opérations militaires seront temporairement suspendues par les deux parties. Le président Trump garantit le respect du cessez-le-feu par Israël pendant cette période.

2. Libération des otages

10 otages israéliens vivants et 18 otages décédés figurant sur la «liste des 58» seront libérés les jours 1, 7, 30, 50 et 60, selon le calendrier suivant :

  • 8 otages vivants libérés le premier jour
  • 5 otages décédés libérés le septième jour
  • 5 otages décédés libérés le trentième jour
  • 2 otages vivants libérés le cinquantième jour
  • 8 otages décédés libérés le soixantième jour

3. Aide humanitaire

l’aide parviendra immédiatement à Gaza dès la validation de l’accord de cessez-le-feu par le Hamas. Conformément à l’accord du 19 janvier 2025, l’aide humanitaire comprendra la restauration des infrastructures (eau, électricité et assainissement), des hôpitaux et des boulangeries, ainsi que l’entrée des équipements nécessaires au déblaiement des décombres et à la réouverture des routes. Le passage de Rafah sera également rouvert dans les deux sens pour les voyageurs, les malades, les blessés et le commerce.

L’aide sera distribuée à la population de la bande de Gaza par l’intermédiaire des Nations unies, de leurs agences et du Croissant-Rouge palestinien.

4. Activités militaires israéliennes

les activités militaires offensives israéliennes à Gaza cesseront dès l’entrée en vigueur du présent accord. Durant la période de cessez-le-feu, les mouvements aériens militaires et de surveillance seront suspendus dans la bande de Gaza 10 heures par jour, et 12 heures par jour durant les échanges d’otages et de prisonniers.

5. Plan de redéploiement militaire israélien

  • Le premier jour, après la libération des otages israéliens (huit sont encore en vie), le redéploiement aura lieu dans le nord de la bande de Gaza et dans le couloir de Netzarim, vers les positions où les forces israéliennes étaient déployées, conformément aux cartes de l’accord du 19 janvier 2024, avec des ajustements mineurs à définir.
  • Le 7e jour, après la libération des otages israéliens (5 décédés), le redéploiement aura lieu dans la partie sud de la bande de Gaza, vers les positions où les forces israéliennes s’étaient déployées, conformément aux cartes de l’accord du 19 janvier 2024, avec des ajustements mineurs à définir.

6. Négociations

Le premier jour, des négociations débuteront sous les auspices des médiateurs garants sur les dispositions nécessaires à un cessez-le-feu permanent, notamment :

  • les modalités et les conditions relatives à l’échange de tous les otages israéliens restants contre un nombre convenu de prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes
  • les questions relatives au redéploiement et au retrait des forces israéliennes
  • les dispositions de sécurité à long terme dans la bande de Gaza.
  • Les arrangements relatifs à «l’après» dans la bande de Gaza, qui pourraient être soulevés par l’une ou l’autre des parties.

L’annonce d’un cessez-le-feu permanent.

7. Garantie présidentielle

le président est déterminé à garantir le respect de l’accord de cessez-le-feu par les parties et insiste pour que les négociations menées durant la trêve temporaire, si elles aboutissent à un accord, permettent de trouver une solution permanente au conflit.

8. Libération de prisonniers palestiniens

En échange de la libération des otages israéliens, vivants ou morts, conformément à l’article 2 ci-dessus, Israël libérera un nombre convenu de prisonniers palestiniens. Cette libération aura lieu parallèlement à celle des otages, conformément à l’article 2 ci-dessus, selon un mécanisme convenu, et sans manifestations publiques ni cérémonies.

9. Statut des otages et prisonniers

Le dixième jour, le Hamas fournira des informations complètes (preuve de vie ou rapport médical, ou preuve de décès) concernant chacun des otages restants. En contrepartie, Israël fournira des informations complètes sur les prisonniers palestiniens détenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, ainsi que sur le nombre de Gazaouis décédés détenus en Israël. Le Hamas s’engage à garantir la sécurité, la santé et le bien-être des otages durant le cessez-le-feu.

10. Libération des otages restants, après accord

Les négociations sur les dispositions nécessaires au cessez-le-feu permanent doivent être conclues dans un délai de 60 jours. Après accord, les otages israéliens restants (vivants ou décédés) figurant sur la «liste des 58» présentée par Israël seront libérés. Si les négociations sur les dispositions nécessaires à un cessez-le-feu permanent ne sont pas finalisées dans le délai imparti, le cessez-le-feu temporaire pourra être prolongé conformément à l’article 11 ci-dessous.

11. Garants

Les médiateurs-garants (États-Unis, Égypte et Qatar) veilleront à ce que le cessez-le-feu soit respecté pendant 60 jours et s’assureront que des négociations constructives ont lieu en vue de parvenir à un cessez-le-feu permanent. Ils veilleront également au maintien de négociations sérieuses jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé, et ce, dans le cadre des mesures convenues.

12. Rôle de l’envoyé spécial

L’envoyé spécial, l’ambassadeur Steve Witkoff, se rendra dans la région pour finaliser l’accord. Il présidera les négociations.

13. président Trump

Le président Trump annoncera personnellement l’accord de cessez-le-feu. Les États-Unis et le président Trump s’engagent à tout mettre en œuvre pour que des négociations loyales se poursuivent jusqu’à la conclusion d’un accord définitif.

Traduction Spirit of Free Speech


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